La der’ des der’. À 43 ans, Yohann Diniz s’attaque à la dernière course de sa carrière sur 50 km marche jeudi à 22h30 aux Jeux olympiques de Tokyo. Une compétition qui s’est toujours refusée à lui, mais où le Rémois compte bien briller, pour ses adieux à l’athlétisme.
Une course pour l’histoire. Le 50 kilomètres marche à Sapporo sera le dernier de l’ère olympique, puisque cette épreuve ne sera plus au calendrier à Paris en 2024. Il sera aussi la dernière compétition disputée par Yohann Diniz. Le marcheur français connaît une histoire tumultueuse avec les Jeux. Un abandon à Pékin en 2008, pour sa grande première. Une disqualification post-course à Londres en 2012, pour ravitaillement hors-zone. Et enfin, Rio en 2016 : longtemps en tête, l’athlète de 43 ans va au-delà de ses limites. Victime d’un malaise, de soucis gastriques et contraint de s’arrêter quatre fois, il termine huitième.
Pas de compétition depuis 2019 mais des stages en chambre thermique
Les années qui ont suivi cette dernière expérience olympique ont été tumultueuses. Il y a eu l’avènement à Londres, avec ce titre mondial. Et depuis, c’est plus compliqué. Une fracture de fatigue à la hanche qui le prive des Europe de Berlin (2018), et des Mondiaux de Doha (2019) achevés dès le 16e kilomètre, dans des conditions climatiques dantesques. Depuis, le recordman du monde de la distance n’a plus couru en compétition. 2020 lui a permis de se reposer, pour préparer correctement le dernier objectif de sa carrière.
Forte chaleur et grande humidité, telles sont les conditions attendues à Sapporo, dans la nuit de jeudi à vendredi. Yohann Diniz s’est préparé en conséquence : « L’acclimatation s’est bien faite, avec tous les stages que j’ai pu effectuer au Portugal, où j’ai passé 70 jours en chambre thermique. Après Doha, je savais bien qu’il fallait que je travaille ces conditions particulières, je l’ai fait très sérieusement pendant un an ». Rien n’a été laissé au hasard pour ce 50 kilomètres qui s’annonce particulier.
« Rien à perdre, tout à gagner »
À propos de son manque de compétition, le triple champion d’Europe (2006 à Göteborg, 2010 à Barcelone et 2014 à Zurich), n’est pas inquiet. « Certes, je n’ai pas fait de 50 kilomètres depuis 2019, mais ça ne me fait pas peur et j’en ai déjà assez fait. Je connais cette distance par cœur, je ne vais pas en faire un quatre jours avant pour vous dire comment je suis », commente-t-il. Yohann Diniz est en tout cas décidé à tout donner, pour n’avoir aucun regret à l’issue de sa dernière course : « Je verrai déjà si j’arrive à me battre contre les conditions, et après il y aura un autre combat, pour aller chercher une place d’honneur sur le 50 kilomètres. Je suis très serein, je n’ai rien à perdre, tout à gagner. »
L’histoire serait tellement belle, de voir le recordman du monde de la distance (3h32’33 à Zurich en 2014) s’imposer, pour la dernière course de sa carrière, sur le dernier 50 kilomètres marche de l’histoire. Mais celui qui a été le plus grand représentant de sa discipline sait bien que « le 50km n’est pas une science exacte, il y a une grosse part d’aléatoire sur la distance ». Reste à savoir si les dieux du stade seront de son côté, pour ce dernier tour de piste. Ce serait amplement mérité pour l’ensemble de son œuvre et pour ce qu’il a apporté à la marche athlétique française depuis près de deux décennies.
Côté équipement, Yohann Diniz portera la paire RW900 « Route to Tokyo » de Newfeel, qu’il a co-conçue.
Texte : Mathilde L’Azou
Crédit photo : STADION