JO Paris 2024 : La nouvelle reine du sprint Julien Alfred offre le 100 m à Sainte-Lucie

03 août 2024 à 22:49

Lors d’un samedi soir marqué par la pluie, la sprinteuse de Sainte-Lucie Julien Alfred (10″72) a devancé les Américaines Sha’Carri Richardson (10″87) et Melissa Jefferson (10″92) pour offrir un premier titre olympique à son pays sur 100 m lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Entre les Bleus du 4×400 m mixte terminant cinquièmes de leur finale avant d’être disqualifiés en passant par la douzième place de Makenson Gletty au décathlon et la qualification d’Azeddine Habz en demi-finales du 1500 m, récit de la deuxième soirée de compétition au Stade de France.

Temps pluvieux, temps heureux ? Dans un Stade de France recouvert d’eau pour la plus grande partie de la soirée, l’expression n’a pourtant pas tellement aidé les Bleus ce samedi soir. La seule Tricolore engagée sur 100 m, Gémima Joseph, avait pris la porte dès les séries vendredi et laissait les favorites s’envoler vers le podium. Sur la piste violette trempée, le titre olympique de femme la plus rapide du monde à encore échappé aux Etats-Unis. La faute à une fusée venue de Sainte-Lucie, j’ai nommé Julien Alfred et un chrono emballant de 10″72 (-0,1 m/s). C’est la première médaille de l’histoire pour ce petit pays des Caraïbes. « J’espérais que ça arriverait. Ça représente beaucoup pour moi, je suis tellement heureuse. »

La sprinteuse de 23 ans Julien Alfred devancé les deux Américaines Sha’Carri Richardson (10″87) et Melissa Jefferson (10 »92). La championne du monde en titre a réalisé un départ tranquille, comme à ses habitudes, avant d’effectuer un comeback très fort pour franchir la ligne avant sa compatriote. Lors de cette finale, la malheureuse ivoirienne Marie-José Ta Lou est répartie en fauteuil, visiblement blessée sur la ligne droite. Bien avant dans la soirée, la championne d’Europe du 100 m Dina Asher-Smith (11″10) est restée bloquée aux portes de la finale alors que l’octuple médaillée olympique Shelly-Ann Fraser-Pryce (37 ans) ne s’était pas présentée dans le dernier carré, touchée aux ischio-jambiers lors de l’échauffement d’après une source proche de la sprinteuse. La Jamaïcaine était toujours montée sur le podium de la distance reine des Jeux depuis 2008.

 

 

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Le relais 4×400 m mixte Bleus à la 5e place de la finale

Avant de sacrer Julien Alfred sur 100 m, la finale du 4×400 m mixte était programmée et les Bleus pouvaient espérer un bon résultat et peut-être une breloque. Mais Muhammad Abdallah Kounta, Louise Maraval, Fabrisio Saidy (qui a remplacé Téo Andant) et Amandine Brossier ont finalement terminé en cinquième position avec un chrono de 3’10″84, à 24 centièmes de leur record de France de la veille. « C’est beaucoup de déception, car on voulait vraiment repartir avec une médaille autour du cou. On avait vraiment tout ce qu’il fallait pour réussir, réagissait Amandine Brossier à chaud. Hier (vendredi), on avait franchi une bonne étape, on pensait pouvoir transformer l’essai aujourd’hui. On n’a pas réussi. On a su être à la hauteur, mais en face il y avait meilleurs que nous, on n’a pas pu s’accrocher. C’est compliqué car on aurait vraiment aimé faire notre tour d’honneur. On pensait vraiment avoir des armes pour se battre, donc forcément la déception est à la hauteur de nos exigences ». L’Angevine ne le savait pas encore, mais les Bleus avaient été disqualifiés pour un passage de témoin irrégulier.

 

 

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La dernière ligne droite de feu de Femke Bol a finalement fait gagner les Pays-Bas (3’07″43), décrochant la médaille d’or et le record d’Europe (à deux centièmes du record du monde). Ultra-favoris, les Américains, qui détenaient la meilleure performance de tous les temps depuis les séries ce vendredi, l’ont joué beaucoup trop facilement et se parent finalement d’argent en 3’07″74. Les Britanniques complètent le podium (3’08″01).

 

 

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En Rooth vers l’or

C’est une des surprises du jour, le Norvégien Markus Rooth est sacré champion olympique du décathlon avec un total de 8796 points. Derrière lui, l’Allemand Leo Neugebauer (8748 points) et l’athlète de Grenade Victor Lindon (8711 points) terminent 2e et 3e. Le Français Makenson Gletty termine à la 12e place avec un total de 8309 points. « Mak » s’était manqué au javelot plus tôt dans la soirée et n’avait pu faire mieux qu’un timide lancer à 53,02 m, loin de son record personnel, soit la neuvième place de son groupe. Rooth prenait déjà les reines du classement général avec un lancer à 66,87 m. De bons jets qui avaient fait dégringoler le Niçois à la 12e place.

 

« J’ai beaucoup pleuré et je suis très fier de moi sans parler du résultat »

« Mes sentiments sont assez mélangés à la fin de ce décathlon, confie le décathlonien du Nice Côte d’Azur athlétisme. Je suis joyeux d’avoir parcouru tout ce chemin pour en arriver là aujourd’hui. Je n’oublie pas que j’étais aux Jeux à la maison, avec ma famille, mon coach et un monde incroyable. J’ai beaucoup pleuré et je suis très fier de moi sans parler du résultat. Je sais que je peux faire mieux que ça encore et je vais devoir bosser encore. Le niveau est très élevé mais ça ne me fait pas peur. C’est d’autant plus motivant. Pour l’année prochaine et la suite, on sait ce qu’on doit faire. J’ai analysé mon 110 m haies un peu comme le reste car je me suis fait surprendre partout pour ma première. J’ai essayé de prendre au maximum ce que le public me donnait. Ça n’a rien à voir avec les autres championnats. J’ai fait des erreurs dans ma course (sur le 110 m haies, ndlr), en tapant des haies… A la perche, je me sentais bien en forme jusqu’à ce que mon tendon droit commence à fatiguer, ce qui fait que ma course a commencé à changer. J’ai eu beaucoup de mal à m’en remettre et pourtant j’en attendais beaucoup mieux. Le temps de pause m’a refroidi mais quand je posais le pied, ça faisait mal et j’avais une crainte qui se créait par rapport à mon physique. J’ai essayé de prendre l’énergie du public au maximum mais j’ai eu du mal à le retransmettre au javelot. J’ai serré les dents au 1500 m, j’étais obligé d’aller au bout. Ma 12e place, je ne vais pas cracher dessus. J’ai passé un cap parce qu’entre Rome et les Jeux, il y a un monde. Je sais presque à quoi m’attendre l’année prochaine aux Mondiaux de Tokyo. Je me projette déjà et il me fallait ses Jeux pour pouvoir me donner encore plus envie de continuer à aller chercher des perfs’ et de me confronter à des adversaires malades mentaux dont j’ai envie de faire partie. »

 

 

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Azeddine Habz a rendez-vous en demies du 1500 m

Longtemps aux avant-postes du premier 1500 m de repêchage, les efforts d’Azeddine Habz ont payé. Le deuxième performeur français de l’histoire (3’29″26 en 2023) a terminé au deuxième rang de sa course en 3’35″10, lui permettant de rejoindre les demi-finales. « Je suis venu avec l’état d’esprit de ne rien lâcher, le couteau entre les dents. Je n’avais pas le choix avec mon niveau de top 10 de ne pas me faire sortir en séries. Je suis revenu corrigé le tir avant les demi-finales demain (samedi). » Un stade de la compétition que son compatriote Maël Gouyette ne verra pas, éliminé quelques minutes plus tard malgré une 9e place (3’35”42) lors de cette session.

 

 

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Troisième sacre olympique pour le géant Ryan Crouser

Au poids, l’ogre américain Ryan Crouser a dévoré la concurrence en conservant son titre (le 3e de suite) avec un meilleur lancer mesuré à 22,90 m (meilleure perf’ de sa saison). Loin derrière le recordman du monde (23,56 m), son compatriote Joe Kovacs (22,15 m) ramène l’argent au pays tandis que le Jamaïcain Rajindra Campbell est devenu le premier non européen ou américain à se glisser sur la boîte olympique grâce à une marque à 22,15 m. A noter que le premier des qualifications, l’Italien Leonardo Fabbri, a terminé « seulement » 7e avec un jet réussi à 20,96 m alors que les trois essais ratés du Néo-Zélandais Tomas Walsh, médaillé de bronze à Tokyo, l’avait stoppé prématurément.

 

Première médaille d’or pour Thea LaFond et la Dominique

Après Sainte-Lucie, la Dominique a décroché le premier titre olympique de son histoire avec la performance éblouissante de Thea LaFond et un bond enregistré à 15,02 m au triple saut. Dans des conditions dantesques, elle avait pris une avance considérable sur la Jamaïcaine Shanieka Ricketts (14,87 m) et l’Américaine Jasmine Moore (14,67 m). Notre Française Ilionis Guillaume n’était pas parvenue à se hisser dans le top 8 final et termine 12e avec 13,78 m (vent nul) réalisé lors de sa deuxième tentative.

Tous les résultats de l’athlétisme aux JO de Paris 2024

Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta & Gaëlle Mobuchon / STADION

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