JO Paris 2024 : Record du monde pour Armand Duplantis qui touche les étoiles du Stade de France

05 août 2024 à 23:54

Le Stade de France a été le théâtre du neuvième record du monde d’Armand Duplantis au saut à la perche en culminant à 6,25 m, marquant encore plus l’histoire de son sport aux Jeux olympiques de Paris 2024. Côté équipe de France, Rénelle Lamote et Mélina Robert-Michon ont tout tenté pour ramener une breloque, sans réussite. Résumé d’une soirée inoubliable !

Qui d’autres que lui ? Qui d’autres que l’extraterrestre ? Seul sur son Mondo, Duplantis a fait péter la barre des 6,25 m et un neuvième record du monde en quatre ans dans un Stade de France en ébullition lors de la finale de la perche ce lundi soir que les 75 000 spectateurs n’oublieront pas de sitôt. Ne cherchez pas plus loin, la superstar de l’athlétisme est Suédois et n’a aucune limite. Avant de tutoyer les sommets, le perchiste de 24 ans avait déjà mangé le Grec Emmanouil Karalis (5,90 m), médaillé de bronze, puis son pote Américain Sam Kendricks (en argent) après avoir franchi 5,95 m à sa première tentative, pour sécuriser sa deuxième médaille d’or olympique.

Sans Thibaut Collet et nos Bleus bloqués aux qualifs’, le quadruple champion du monde (plein air en salle confondus) avait également passé sans soucis 6,10 m, nouveau record olympique jusque-là, également au premier essai. Et puis le natif de Lafayette en Louisiane a plané. Quoi de mieux qu’une finale olympique pour battre ce record du monde avec un saut à 6,25 m, un centimètre de plus que sa précédente meilleure marque enregistrée lors du Meeting de Xiamen (Chine) le 20 avril dernier. Et facilement, qui plus est. Si rapide, si haut, si fort, Armand dit « Mondo » est devenu le troisième athlète à remporter deux médailles d’or à la perche aux JO après Bob Richards (1952 et 1956) et Yelena Isinbayeva (2004 et 2008) sous les yeux du roi de Suède Charles XVI Gustave émerveillé. Quand on sait qu’Armand Duplantis n’a plus perdu en grand championnat depuis les Mondiaux de Doha en 2019 (battu par Sam Kendricks)… mais où va-t-il s’arrêter ? En tout cas, le ciel dionysien se rappellera de ce moment de légende.

 

 

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« Le plus grand rêve depuis mon enfance était de battre le record du monde aux Jeux olympiques »

Armand Duplantis, nouveau champion olympique de la perche et recordman à 6,25 m : « J’ai essayé de clarifier mes pensées autant que possible, dévoilait le deuxième roi de Suède. La foule devenait folle. C’était tellement bruyant là-dedans, on aurait dit un match de football américain. J’ai un peu d’expérience en tant que spectateur dans un stade de 100 000 places, mais je n’ai jamais été au centre de l’attention. J’essayais juste de canaliser l’énergie que tout le monde me donnait, et ils m’en donnaient beaucoup. Ça a marché. Ce moment, c’est une de ces choses qui ne semblent pas vraiment réelles, une telle expérience hors de son propre corps. Il est encore difficile d’atterrir plusieurs heures plus tard. Je viens de battre un record du monde aux Jeux olympiques, la plus grande scène possible pour un sauteur à la perche. Le plus grand rêve depuis mon enfance était de battre le record du monde aux Jeux olympiques, et j’ai pu le faire devant le public le plus incroyable devant lequel je n’ai jamais concouru. Je pense que je peux recommencer, mais je m’en fiche pour le moment. Je suis tellement heureux, je vais beaucoup profiter de ça. J’ai ma famille ici, ma compagne, certains de mes meilleurs amis ici. Je vais en profiter pleinement. Je ne me soucie de rien sauf du moment présent en ce moment. Je me sentais très confiant avant cette finale. Je n’étais vraiment pas si nerveux. Je ne sais pas comment l’expliquer. Maintenant, je suis assez expérimenté en termes de compétitions internationales. Quand on parle de saut à la perche, j’ai toujours eu une grande confiance en mes capacités. Je me sentais vraiment préparé pour cette compétition. Je n’ai jamais été aussi focus dans ma vie qu’au cours de ces trois derniers mois. Maintenant, je suis juste prêt à manger vraiment beaucoup, beaucoup ! Et on va fêter ça dignement. »

 

 

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Pas de regrets pour Rénelle Lamote sur 800 m

Dans une bagarre intense lors de la finale du 800 m, Rénelle Lamote a terminé à une très belle 5e place en 1’58″19. La Montpelliéraine de 30 ans n’avait plus vu ce stade de la compétition depuis les Mondiaux de Pékin 2015 et ne pouvait pas se réjouir de cette performance alors qu’elle ne devrait pas avoir de regrets. « Je serais fière de moi plus tard même si c’est pas mal 5e, avouait la triple vice-championne d’Europe en plein air. Si près du podium, c’est tellement frustrant. Le public m’a porté toute la course et j’aurai aimé offrir cette surprise à tout le monde. Je savais que ça allait être difficile mais possible. Il y avait beaucoup de niveaux, je suis juste frustrée. J’ai eu la sensation de contrôler ce que je faisais mais il y a des erreurs de placement. J’ai tout donné pour accrocher cette 5e place. Aujourd’hui, je me suis prouvé à moi-même que je pouvais faire des podiums de niveau mondial alors qu’un paquet le savait déjà. Je sais que l’année prochaine, je pourrais aller jouer avec les meilleurs mondiaux. Ce n’était pas gagné mais on en veut toujours plus et c’est fou d’être si proche d’un podium. J’ai pensé à la médaille toute la journée mais ma psy a insisté sur le fait de prendre cette course comme si elle était habituelle parce que si on pense au résultat, il y a de quoi paniquer et je n’ai pas paniqué. J’ai seulement pensé à ce que je devais faire. C’est un peu juste pour cette année et peut-être que ça me donnera la force de continuer 4 ans de plus. J’ai l’impression d’avoir trouvé la recette et un équilibre. »

 

 

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En l’absence de la championne olympique en titre Athing Mu, qui était tombée dans le piège des Trials (elle a chuté en finale), la Britannique Keely Hodgkinson a pris la mesure de ses adversaires en 1’56′ »72. En argent à Tokyo, la jeune demi-fondeuse de 22 ans glane cette fois-ci le titre olympique et fera peur à toute ses adversaires dorénavant. L’Ethiopienne Tsige Duguma termine deuxième (1’57″15 et record personnel) tandis que la Kényane Marya Moraa aura le bronze autour du cou alors qu’elle avait pris les devants avant que, comme à son habitude, Hodgkinson prenne les choses en main avant la cloche.

 

Mélina Robert-Michon espérait bien mieux

Pour ses septièmes JO de rang et sûrement pas les derniers, Mélina Robert-Michon a quitté la finale du concours du disque prématurément avec un meilleur jet enregistré à 57,03 m. Après trois tentatives, très loin des meilleurs et de ses standards qui avaient fait d’elle la vice-championne olympique à Rio en 2016, « MRM » n’est pas parvenue à tutoyer un nouveau podium olympique. Dernière des 12 finalistes, la porte-drapeau tricolore devait faire plus que 61,37 m pour poursuivre son rêve au troisième essai. Valarie Allman (69,50 m) s’est finalement parée d’or, comme à Tokyo en 2021. L’Américaine a devancé la Chinoise Bin Feng (67,51 m) et la Croate Sandra Perkovic-Elkasevic (67,51 m mais avec un moins bon deuxième jet).

 

 

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Mélina Robert-Michon force l’admiration et s’est consolée avec la magnifique ovation que le public lui avait accordée dès son entrée sur l’aire de lancer. En larme dans les bras de son coach-conjoint Loic Fournet après le concours, l’expérimenté discobole de 45 ans n’a pas caché une certaine désillusion en zone mixte. « C’est beaucoup de déception, affichait-elle avec amertume. J’ai essayé de me protéger un peu du bruit et de l’ambiance, pour ne pas me laisser submerger, et je pense que je m’en suis peut-être trop coupée. Je n’ai pas réussi à me faire porter. J’avais beaucoup d’envie et d’ambitions, j’avais montré un peu aux qualifs ce dont j’étais capable. Je ne me suis pas exprimée comme je le voulais. Je n’ai pas de raison particulière pour l’expliquer. Je suis retombée dans mes travers d’être trop appliquée, de ne pas me lâcher. Parfois, on se bride, sans raison. L’émotion, c’est aussi ce qui vous amène à réaliser l’exceptionnel. Je n’ai pas su bien doser. Je me suis un peu perdue dans mes lancers. Quand c’est raté comme ça, il n’y a pas d’explication. J’ai des regrets, parce que la huitième place est moins haute qu’aux Mondiaux l’an passé, à 61 m. Je l’ai déjà dit, ce n’est pas la fin. Je ne suis pas au bout de ce que je peux et je veux faire. Je m’estime chanceuse de vivre ce truc exceptionnel en France, mais j’aurais voulu le pousser encore plus loin. »

Tous les résultats de l’athlétisme aux JO de Paris 2024

Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta & Gaëlle Mobuchon / STADION

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