L’athlétisme s’emballe (enfin) en 2020 !

15 août 2020 à 22:44

Entre le record du monde du 5000 m de Joshua Cheptegei, l’envol à 6 mètres d’Armand Duplantis à la perche et les victoires princières de Noah Lyles (200 m) et de Karsten Warholm (400 m haies), le premier meeting de la Diamond League de la saison, vendredi à Monaco, a été riche en performances.

Il suffit de jeter un coup d’œil sur les chiffres pour mesurer la soirée exceptionnelle qu’on a vécue. Un record du monde, trois records continentaux, neuf records nationaux… La Diamond League à Monaco s’est ouverte sur des bases élevées pour cette cuvée 2020. Vendredi soir, au vu des records à la pelle et des performances mondiales, on ce serait cru en plein mois de juillet une année olympique, une période où les athlètes sont très affûtés et enchaînent les performances de haut vol. Force est de constater que cette saleté de virus, venue contrecarrer les plans, a décuplé leur motivation. Malgré un stade peu garni, un protocole sanitaire drastique et une préparation tronquée, les athlètes avaient des fourmis dans les les jambes.

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Cheptegei efface Bekele

Dans une soirée d’athlétisme, comme on les aime, complètement folle où les radars ont flashé à tout va, Joshua Cheptegei (23 ans) a fait très fort en expédiant aux oubliettes le record du monde du 5000 m de l’Éthiopien Kenenisa Bekele (12’37″35) établi en 2004 à Hengelo. Parti seul aux 3000 m, l’Ougandais, sacré champion du monde du 10 000 m en 2019 à Doha, a survolé la course en 12’35″36. Cheptegei se sent comme chez lui sur le Rocher, où il a également fait tomber le record du 5 km route en 12’51, le 16 février dernier. Une performance incroyable qui restera forcément dans les annales, dans une réunion marquée par onze meilleures performances mondiales qui se sont enchaînées les unes après les autres.

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Duplantis a tenté 6,15 m

Les stars de l’athlétisme mondial n’ont guère le blues en cette année olympique reportée d’un an. Le prodige suédois Armand Duplantis n’a pas eu de rival à sa mesure avec le forfait contraint du double champion du monde Sam Kendricks dont les perches ne sont jamais arrivées à Monaco. Le champion d’Europe de Berlin en 2018 a effacé la hauteur mythique des 6 mètres, passée comme une lettre à la poste. Il s’est même permis le luxe de demander une barre à 6,15 m, pour tenter de battre le record en extérieur détenu par la légende ukrainienne Sergueï Bubka (6,14 m en 1994). Si le recordman du monde (6,18 m) a toutefois connu un début de concours un peu laborieux, en devant s’y reprendre à trois fois à 5,70 m, il a ébloui par son talent dans la Principauté.

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Lyles a mis le turbo

Lors de la présentation des sprinteurs alignés sur 200 m, Noah Lyles (23 ans) a levé son poing droit ganté de noir en baissant la tête, reproduisant le geste réalisé par ses compatriotes Tommie Smith et John Carlos sur l’iconique podium du 200 m des Jeux de Mexico en 1968. Dans la foulée de son hommage au mouvement Black Lives Matter, le champion du monde américain de Doha a franchi la ligne en 19″76, réalisant la meilleure performance mondiale de l’année devant son petit frère Josephus (20″30).

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Warholm majestueux

La course n’était pas prévue au programme. Mais Karsten Warholm a insisté auprès des organisateurs, pour qu’il puisse disputer un 400 m haies sur le Rocher, dans son couloir fétiche, le 7. Et ils ne doivent pas le regretter puisque le Norvégien a signé la huitième meilleure performance de tous les temps en 47″10. Deuxième performeur de l’histoire (46″92), ce qui lui avait permis de décrocher le record d’Europe, à 14 centièmes du record du monde détenu par Kevin Young depuis 1992, Warholm n’avait plus couru de 400 m haies depuis son deuxième sacre mondial acquis à Doha l’an dernier. Une prestation XXL dans la lignée de son début d’été et sa meilleure performance mondiale de tous les temps sur 300 m haies en 33″79 à Oslo.

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Cheruiyot domine Ingebrigtsen

Les courses de demi-fond ont donné lieu à des feux d’artifice. Sur 1500 m le Norvégien Jakob Ingebrigtsen s’est offert le record d’Europe de la distance en 3’28″68 que détenait le Britannique Mo Farah depuis 2013 (3’28″81). Le champion d’Europe du 1500 m et du 5000 m termine deuxième d’une course remportée par le Kényan Timothy Cheruiyot, qui signe la meilleure performance de l’année en 3’28″45. La Kényane Faith Kipyegon a établi le deuxième chrono de l’histoire sur 1000 m en 2’29″15, tout près du record de Svetlana Masterkova (2’28″98 en 1996).

Les quatre Français Wilhem Belocian (13″18 sur 110 m haies), Jimmy Gressier (13’15″77 sur 5000 m), Benjamin Robert (1’44″56 sur 800 m) et Pierrik Jocteur-Monrozier (3’35″00 sur 1500 m) sont passés à la vitesse supérieure en pulvérisant leur record personnel. Djilali Bedrani s’est classé brillant troisième du 3000 m steeple en 8’13″43.

Une saison au rythme inédit mais très attendue où doivent s’enchaîner cinq réunions de la Diamond League : le 23 août à Stockholm (à huis clos), le 2 septembre à Lausanne pour la perche en ville, le 4 septembre à Bruxelles (à huis clos), le 17 septembre à Rome et le 23 septembre à Doha.

Crédit photo : Etienne Fiacre – Alizée Palomba

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