Les minima pour les Championnats d’Europe de Munich sont tombés dans l’escarcelle de Sokhna Lacoste (51″62 sur 400 m) et Louis Gilavert (8’25″72 sur 3000 steeple) au Meeting de Marseille ce mercredi soir. On retiendra aussi les 3’36″22 d’Azeddine Habz et les 4’05″10 d’Aurore Fleury sur 1500 m, les 2’02″56 d’Agnès Raharolahy sur 800 m ainsi que les 17,02 m (+2,4 m/s) de Benjamin Compaoré au triple saut.
L’édition 2022 du Meeting de Marseille ce soir était placée sous le thème des « héros de l’athlé » : ils se sont appelés Sokhna Lacoste et Louis Gilavert qui ont satisfait au standard minimum demandé pour le rendez-vous continental de l’été (15 au 21 août 2022). La première citée a fait belle impression en franchissant la ligne du 400 m au deuxième rang en 51″62. Il s’agit de la meilleure performance française toutes catégories de l’été. Surtout, la sprinteuse originaire du Sénégal et naturalisée française en 2019 a abaissé d’un dixième son record personnel, qui datait d’août dernier avec un temps de 51″72 réalisé à La Chaux-de-Fonds (Suisse). « Marseille c’est vraiment ma piste parce qu’à chaque fois je fais de supers chronos ! Je suis contente parce que c’était l’objectif de faire ces minima pour les Europe (51″70), et maintenant pourquoi pas faire ceux des Mondiaux de Eugene (51″00) », positivait à l’issue de la course Sokhna Lacoste.
La pensionnaire du Grand Angoulême Athlétisme (21 ans) a profité d’une belle locomotive en la personne de la Polonaise Natalia Kaczmarek (51″25), championne olympique du relais 4×400 m mixte à Tokyo, pour décrocher son sésame européen mais aussi s’offrir le scalp de la Britannique Laviai Nielsen (3e en 51″73), détentrice d’un chrono de référence en 50″81 en 2019. « Je savais que si je n’étais pas trop loin d’elle, il y avait les minima au bout parce qu’elle est vraiment très forte ». Prometteuse quatrième place d’Amandine Brossier en 51″76, mais qui devra retenter sa chance pour espérer débarquer à Munich.
« C’est Marseille bébé »
Sokhna Lacoste pourrait retrouver Louis Gilavert dans la ville allemande au mois d’août. Quinzième du 3000 m steeple au Meeting Diamond League de Rome en 8’34’’12, un chrono éloigné de son objectif, le demi-fondeur de Pays de Fontainebleau Athlétisme entendait présenter un tout autre visage ce mercredi. L’athlète de 24 ans, sélectionné aux JO de Tokyo en 2021, s’est arraché jusqu’au bout pour terminer troisième en 8’25″72 (minima à 8’30″00) et s’inviter pour l’instant aux Championnats d’Europe. « La façon d’aborder la compétition a été meilleure. On venait ici pour faire un peu mieux mais parfois, il faut se satisfaire de ce que l’on a donc je suis satisfait du chrono. Eugene, je vais tout faire pour y aller (minima à 8’19″00) », promet le protégé de Thierry Choffin qui s’est amusé à conclure son interview avec une référence au mythique morceau d’une chanson 100% marseillaise : « Ici ce n’est pas Paris, mais c’est Marseille bébé ». Le Kényan Amos Kirui l’a emporté en 8’14″63 devant l’Algérien Hichem Bouchicha (8’22″71).
Azeddine Habz et Aurore Fleury y étaient presque
Au rayon des performances remarquables à l’échelon national, un nombre important de « season best » et non des moindres parmi lesquelles Azeddine Habz, bien poussé dans ses derniers retranchements par le Britannique George Mills (2e en 3’36″63), qui s’est illustré sur 1500 m en 3’36″22, à… vingt-deux centièmes de composter son billet pour Munich. « Je suis venu pour réaliser les minima pour les Mondiaux (3’34″00), et notamment pour les Europe mais ce n’est pas passé. Une fois de plus, j’ai pris des risques mais le chrono n’est pas là, néanmoins, la gagne ça donne confiance. Je vais bien me préparer pour les France Elite à Caen (24 au 26 juin). Merci à Laurent pour ce super Meeting et rendez-vous l’année prochaine. »
Soirée contrastée aussi pour Aurore Fleury, cinquième du 1500 m féminin en 4’05″10, buttant à moins d’une seconde des minima pour Eugene fixés à 4’04″20. La Nancéienne de 28 ans, à qui il a manqué 58 centièmes (4’04″78 le 5 juin à Rabat), estime que ce chrono est à sa portée. « C’est une course où j’ai dû mener les 900 premiers mètres donc faire 4’05 dans ces conditions c’est bien, après je suis déçue car je sais que je peux faire les minima. Je n’ai pas de regrets, j’ai pris mes responsabilités, je pense que j’ai montré de quoi j’étais capable. Je vais faire de mon mieux sur la suite de la saison. Merci au public parce que j’ai été beaucoup encouragée ». Personne ne pourra lui reprocher d’avoir essayé : En un peu plus de deux semaines, Aurore Fleury se sera tout de même payer le luxe de signer trois chronos sous les 4’06, ce que personne n’avait réalisé dans l’Hexagone depuis plus de 10 ans. L’Éthiopienne Axumawit Embaye a dominé les débats en 4’02″78.
Deuxième du 800 m féminin en 2’02″56, Agnès Raharolahy a, de son côté, entrevu la victoire jusque dans les derniers mètres de la course, mais a dû s’incliner de peu face à la Polonaise Anna Wielgosz (2’01″87). Maeliss Trapeau (4e 2’02″92, record personnel) et Léna Kandissounon (5e en 2’02″97) ont donné satisfaction. Petite déception pour Pierre-Ambroise Bosse (5e en 1’47″01) sur 800 m, qui n’a pas encore retrouvé ses jambes. PAB est également attendu au Meeting de Paris ce samedi 18 juin.
Le concours du triple saut, annoncé comme l’un des temps forts de la soirée, a souri à Benjamin Compaoré qui a atterri à 17,02 m, toutefois aidé par un vent légèrement favorable de 2,4 m/s. « Les minima pour les Mondiaux c’est 17,14 m et c’est ce que j’étais venu chercher. Dans un premier temps, je ne devais faire que trois sauts parce que je participe au Meeting de Paris samedi mais vu qu’il y avait de l’ambiance et que je me sentais bien j’ai continué pour faire plaisir au public ! »
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Crédits photos : Jean-Luc Juvin / STADION