Mélina Robert-Michon : « Porte-drapeau aux JO, ce serait une fierté »

27 mai 2024 à 14:58

À 44 ans, Mélina Robert-Michon est encore pleine d’ambition. À l’aube de ses septièmes Jeux olympiques à Paris, la médaillée d’argent aux JO de Rio en 2016 au lancer du disque a pris le temps de passer son actualité en revue à l’occasion d’un point presse. Morceaux choisis !

 

Serge Debié toujours de bons conseils

À la suite des JO de Tokyo en 2021, son entraîneur de toujours Serge Debié a pris sa retraite. C’est désormais son compagnon Loïc Fournet qui supervise sa préparation depuis bientôt trois ans : « Je me dis que j’ai fait le bon choix parce que ça se passe bien et on a bien progressé, à la fois dans son rôle de coach et dans notre relation coach-athlète sans que ça n’empiète sur notre vie privé », relate Mélina Robert-Michon. « On a surtout évolué sur notre capacité à communiquer, au début ça à pris pas mal de temps, mais cette année, c’est de plus en plus fluide et instinctif donc c’est vraiment agréable comme situation », se réjouit la discobole lyonnaise.

Serge Debié s’est retiré, mais n’a pas complètement disparu de la carrière de sa championne : « Serge nous aide beaucoup par rapport à ça, il apporte à Loïc toute son expertise ». Malgré ses 23 titres de championne de France, ses neuf finales mondiales et ses olympiades, la Lyonnaise a toujours la même motivation à l’entraînement : « J’ai gardé le même rythme d’entraînement, je lance 8-10 fois et après, j’ai cinq séances de musculation. Je double en général matin et soir donc c’est toujours à peu près une trentaine d’heures sur la semaine ». Un rythme d’entraînement ni plus ni moins conséquent que les autres années.

 

Une préparation méticuleuse

Mélina Robert-Michon insiste sur le fait que les JO se préparent sur le temps long : « Pour moi, les JO se préparent sur 3 à 4 ans et finalement la dernière année ce n’est pas forcément la plus compliquée parce que tous les changements techniques, qui prennent plus de temps et plus d’énergie, ça a déjà été fait et là ce sont plus des ajustements ». À bientôt 45 ans, MRM mise de plus en plus sur la sagesse à l’entraînement pour éviter de répéter des erreurs : « Je bénéficie de toute l’expérience que j’ai acquise et de toutes les séances que j’ai déjà pu faire. Je pense que maintenant, je m’adapte plus à mes sensations ».

Une méthode qui réussit plutôt bien pour l’instant à la recordwoman de France (66,73 m en 2016 à Rio) : « Sur la saison pour l’instant, à part adapter des séances parce que y a de la fatigue ou des tensions, je n’ai pas raté de séances parce que j’avais des bobos quelque part, et c’était un des objectifs. Parfois, t’as l’impression d’en faire un peu moins, mais si sur l’année t’as pas eu de séances à faire sauter parce que t’étais blessé, au total t’as fait la même charge de travail que les autres. »

 

Des entraînements avec Amanda Ngandu-Ntumba

Une forte expérience du lancer du disque et du haut niveau que la leader de l’équipe de France d’athlétisme partage aujourd’hui avec Amanda Ngandu-Ntumba (23 ans), troisième meilleure performeuse hexagonale de tous les temps avec 62,03 m : « Elle vient entre deux et trois fois par semaine quand on est à Lyon et elle a fait tous les stages donc c’est vrai qu’elle est quand même beaucoup avec nous et c’est plutôt sympa et challengeant d’avoir quelqu’un d’autre à l’entraînement. Ça me pousse à être moi aussi à mon meilleur niveau et ça marche plutôt bien. La dernière fois qu’on a été deux Françaises à plus de 62 mètres, c’était l’année de Rio en 2016 (Pauline Pousse) donc ça m’avait plutôt bien réussi, explique MRM. L’intérêt, c’est de se tirer vers le haut et le but est qu’on soit toutes les deux aux Jeux olympiques à Paris. »

 

Le niveau mondial actuel

Mélina Robert-Michon a été interrogée sur le niveau du disque mondial, avec plusieurs grandes performances réalisées en début d’année : « Cette année, beaucoup ont fait le choix d’aller lancer aux Etats-Unis avec de très bonnes conditions notamment à Ramona avec le record du monde chez les garçons et une performance exceptionnelle chez les filles ». En effet, le 14 avril dernier, avec un jet à 74m35, le Lituanien Mykolas Alekna s’est emparé du plus vieux record du monde masculin, jusqu’alors détenu par l’Allemand Jürgen Schult (74,08 m en 1986). La veille, la Cubaine Yaimé Pérez a expédié son disque à 73,09 m.

 

« Il faudra être à plus de 68-69 mètres pour avoir une médaille »

La multiple championne de France a conscience du niveau nécessaire pour être médaillée cet été : « Pour l’instant, je ne me sens pas en mesure d’aller claquer 70 mètres mais c’est l’objectif pour cet été. Depuis le début je dis qu’il faudra être à plus de 68-69 mètres pour avoir une médaille ». Mélina Robert-Michon se concentre pour l’instant sur son début de saison avec un enchaînement de plusieurs Meetings : « Les sensations sont vraiment bonnes et ça commence à me démanger un peu de voir ce que ça va donner en compétition ». Cette année, toute la saison est évidemment tournée vers un seul et même objectif : « On a prévu moins de compétitions cette année pour arriver vraiment au top aux Jeux olympiques (qualifications le 2 août et finale le 5 août) ». Pour l’instant, MRM ne songe pas à mettre fin à sa carrière : « Le jour où je n’arriverai plus à rivaliser avec le haut niveau, je pense que ça deviendra compliqué de continuer. Mais tant que j’arrive à me challenger et à me sentir bien à l’entraînement, je continue. »

 

Mélina Robert-Michon, porte-drapeau aux Jeux olympiques de Paris ?

Son nom revient très régulièrement parmi les plus cités pour être la porte-drapeau des Bleus aux JO de Paris. Un honneur qui viendrait récompenser une carrière exemplaire à tous les niveaux. « Porte-drapeau aux JO, ce serait une fierté et quelque chose d’assez exceptionnel parce que c’est un symbole fort des Jeux. Je serais très fière, après c’est une élection donc on saura la réponse le 12 juillet (il y aura quatre porte-drapeaux des délégations françaises olympique et paralympique, ndlr). L’avantage, c’est que ça laisse du temps pour se préparer tranquillement mais quoiqu’il en soit, ça change pas ma préparation. Après, il y a du monde au portillon parce qu’on a la chance d’avoir, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, plusieurs athlètes qui peuvent tenir ce rôle-là. »

Propos recueillis par Haron Leveau
Crédit photo : Solène Decosta / STADION

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