Morhad Amdouni, fervent défenseur des cross

14 mars 2018 à 14:25





Et revoilà Morhad Amdouni ! Sept ans après son premier titre national acquis en 2011 à Paray-le-Monial, le sociétaire du Val d’Europe Athlétisme a effectué un retour tonitruant sur le devant de la scène. Celui qui était peu attendu sur la plus haute marche du podium a écrasé la concurrence sur le magnifique parcours de Plouay. Au cours de notre entretien, il a évoqué le faux débat qui existe entre les spécialistes de cross-country et les triathlètes.

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Morhad, quel sentiment domine après ce titre ?

Je suis content de pouvoir gagner devant un chaleureux public breton. Merci à eux, ils ont été super tout au long du parcours. J’ai entendu des « Morhad n’est pas bon sur la boue, Morhad ça va être difficile ». Mais Morhad existe, Morhad n’est pas mort, Morhad aujourd’hui a répondu présent. Quand Morhad est sérieux et professionnel, Morhad est là. Morhad aujourd’hui c’était un king.

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Comment vous avez-vous construit cette victoire ?

Je savais que le parcours était difficile mais rapidement, j’ai commencé à analyser et à jauger mes adversaires pour savoir ce qu’ils étaient capables de faire. Je me sentais bien, petit à petit, à vive allure, j’ai fait des changements de rythme et ça n’a pas suivi derrière. Ce titre représente beaucoup de choses pour moi. C’est l’un des plus beaux titres de ma carrière. J’ai eu pas mal de difficultés dans ma vie et j’ai su rebondir. Tout d’abord, sur les blessures en 2017 entre mon forfait pour les Europe en salle de Belgrade (gêné au mollet gauche) et ma blessure au dos qui a mis fin à ma saison estivale.

Avec cette victoire, j’ai mis un point d’honneur à éloigner tout cela. Et je rajoute à tout ça les quatre ans difficiles. A chaque côte, chaque foulée, j’y pensais. J’ai une pensé pour mon entraîneur Philippe (Dupont), ma maman et ma femme pour leur soutien.

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A vous entendre parler, on sent chez vous une grande passion du cross, qu’est-ce qui vous attire le plus dans cette discipline  ?

Je ne veux pas être tatillon mais il n’y a pas que le triathlon. Et merci à vous les médias parce qu’on a besoin de vous pour que le cross existe. Le cross, c’est un état d’esprit, c’est psychologique. Une préparation dans le cross, on se met dans tous les états et on se pose beaucoup de questions. Est-ce que le parcours va être difficile ? Il y a plusieurs difficultés comme les montées et la boue. Un cross ça se construit étape par étape. Le cross forge le mental.

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Finalement, vous êtes un fervent défenseur de la discipline…

On s’est demandé si les triathlètes étaient meilleurs que les crossmen sur la discipline. Il n’y a pas que les triathlètes, il y a les crossmen aussi. J’ai l’impression, quelque part, que nous sommes les pauvres et les triathlètes les riches. Il faut élever le débat et c’est important pour nous qu’on puisse compter sur les médias pour cela. Le cross pourrait être intégré aux JO 2024 et on va dire quoi aux jeunes et aux scolaires (UGSEL et UNSS) ?  « Pour être meilleur en cross, faites du triathlon ? ». Je ne crache pas sur le triathlon, bien au contraire, et je respecte Vincent Luis qui m’avait battu en 2016. 

Le cross-country, c’est une famille. Tout le monde fait du cross, les triathlètes font du cross et sont des spécialistes du cross. On voit aujourd’hui briller en cross des athlètes qui viennent de toutes les spécialités du demi-fond, des coureurs de 800 m, 3000 m steeple ou du 5000 m. Par contre, ce que je n’accepte pas, c’est de décrédibiliser les spécialistes du cross. On a de la richesse en cross-country en France et c’est beau.

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Un petit mot sur votre vos conditions d’entraînement à l’INSEP…

Depuis le début de la saison, la FFA a mis en place un groupe de demi-fond, coaché par Philippe Dupont, à l’INSEP. Cela permet de créer une bonne dynamique, un lien collectif pour progresser tous ensemble. Je m’entraîne à raison de douze séances/semaine diversifiées avec la musculation et la récupération.

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Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour cet été ?

Je suis déjà concentré sur les championnats d’Europe à Berlin (7-12 août). Je veux doubler sur 5 000 m et 10 000 m. Et gagner les deux titres.

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Morhad Amdouni, une histoire de ténacité, de détermination et d’acharnement. L’histoire d’un athlète qui, malgré les obstacles et les embûches, parvient à se frayer un chemin jusqu’à la victoire. Le king est de retour.

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