Rénelle Lamote : « Tout le monde a un peu sa chance »

27 juillet 2021 à 23:25

Repartir de zéro, pour viser les sommets. Oublier les déceptions passées, et tenter d’obtenir le Graal aux Jeux olympiques. Avec un nouveau record en poche et une sérénité retrouvée, Rénelle Lamote aborde Tokyo avec ambition. La triple médaillée européenne (2016 et 2018 en plein air, 2019 en salle) est apparue surmotivée en conférence de presse ce mardi. Morceaux choisis.

Demandez à n’importe quelle passionnée d’athlétisme qui est son athlète préférée sur les réseaux sociaux, il y a de fortes chances qu’elle vous réponde « Rénelle Lamote ». Avec son humour décalé et sa bonne humeur contagieuse, la multiple médaillée européenne ne cache pas grand-chose. Ses petits plats, ses dessins. Son choix de changer de structure, après l’échec des Mondiaux de Doha en 2019 où elle n’avait pas passé le cap des demi-finales. Fini Fontainebleau, terminé le duo avec Thierry Choffin. Place à Montpellier, sous la houlette de Bruno Gajer.

Un changement de vie qui porte ses fruits

« Changer de structure d’entraînement m’a fait du bien. Je pratique un athlétisme différent de ce que je faisais avant, confie la pétillante athlète de 27 ans, je ne m’entraîne pas aux mêmes horaires. Désormais j’organise mes journées comme si l’athlétisme était un travail ordinaire. Je me lève tôt le matin et je termine le soir comme quelqu’un de lambda. Je m’entraîne moins en nombre de séances mais peut-être plus intensément ». À la clef, une meilleure récupération, et une sensation de renouveau. Il a fallu se montrer patient pour voir les premiers résultats de cette nouvelle collaboration. Covid oblige, Rénelle Lamote est restée très discrète en 2020. Mais le premier confinement, puis cette saison complètement perturbée, n’ont jamais eu raison de sa motivation. Tokyo était déjà en ligne de mire.

La chasse aux minima olympiques est une épreuve toujours délicate. Pour les Mondiaux de Doha, la libération est arrivée le jour de la dernière chance. Au Meeting de Paris, la spécialiste du double tour de piste avait fini par obtenir sa qualification. Deux ans après, le chemin pour Tokyo s’avère moins semé d’embûches. Dès le Meeting de Montreuil, les minima sont dans la poche avec un chrono de 1’58″65. L’athlète du Racing Multi Athlon n’était plus descendue sous les deux minutes depuis 2018. Avec ce temps, Rénelle Lamote est assurée d’être au Japon. Les larmes qui coulent sur son visage sont celles d’un bonheur immense. Le record personnel (1’58″01 en 2016) se rapproche.

Une Lamote royale à Monaco

Et c’est au Meeting Herculis de Monaco que la barrière tombe : 1’57″98. Une sixième place, et un nouveau record personnel qui viennent confirmer le retour au premier plan de la jeune athlète. Elle détient actuellement la douzième meilleure performance mondiale de l’année. À Tokyo, en l’absence notamment de Caster Semenya, difficile de dégager une grande favorite : « La densité est énorme. Les 30 meilleures mondiales sont sous les 1’59 (25 en réalité, ndlr). C’est plus ouvert, tout le monde a un peu sa chance, mais c’est très dense ». Actuellement en stage final à Kobé avec l’équipe de France, pas le temps de s’ennuyer pour « Réré ». Entre ses deux entraînements quotidiens, les navettes de vingt minutes pour se rendre à la piste, la Montpelliéraine d’adoption dessine, ou traîne avec les autres athlètes tricolores. Son entrée en lice est prévue dans la nuit de jeudi à vendredi, à 2h55.

Tenir la corde pour viser l’Olympe

On lui a souvent reproché de trop courir à l’extérieur. Un défaut que Rénelle Lamote essaie de corriger : « C’est parfois plus difficile pour moi de m’imposer et prendre la corde. J’ai besoin de voir la piste. Je me suis rendue que c’était peut-être un problème de personnalité. J’ai beaucoup travaillé sur ce point, et j’espère constater les premiers résultats aux JO. Je fais ce que je peux à chaque fois, et je ne choisis pas de courir à l’extérieur ».

Bien évidemment, la Française n’a pas échappé aux questions sur les pointes magiques, elle qui chausse des pointes Nike en carbone, les Air Zoom Victory de son équipementier. « L’année dernière je ne savais pas courir avec les pointes parce que je n’avais pas assez « de pied » pour avoir un renvoi suffisant mais Bruno m’a appris à courir avec les chaussures. J’ai fait beaucoup de renforcements pour pouvoir pleinement les utiliser et aujourd’hui je me rends compte que dans le dernier 100 mètres, c’est vraiment une arme ! Lorsque ma foulée s’affaisse, la chaussure renvoie et elle m’aide à avancer, je le ressens. Il y a un gain sur le chrono mais je ne saurai pas dire de combien ».

Épanouie, perfectionniste, prête à rentrer dans l’arène de Tokyo.

Texte : Mathilde L’Azou
Crédits photos : Solène Decosta & Matthieu Tourault

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Votre média Stadion a le plaisir d’annoncer sa présence aux Jeux olympiques de Tokyo. Notre rédaction a conçu un espace rien que pour vous, qui vous permettra de suivre au plus près l’intégralité des épreuves d’athlétisme (sélection tricolore, les retransmissions TV, le programme jour par jour, les résultats et les clichés des Bleus…). Bons Jeux en notre compagnie !

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