Nouveau franc succès pour le Saint-Pol – Morlaix, courue ce dimanche avec plus de 5000 coureurs qui se sont alignés sur la ligne de départ sur ses deux courses phares. En dépit d’un vent défavorable et de la pluie tombée en fin de course, les participants qu’ils soient des adeptes de la course à pied ou des coureurs du dimanche ont relevé le défi. Pour une bonne cause ou le plaisir de se dépasser. Côté performance, ça dépote.
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Gérald Vincent au sprint
On ne le lui fait pas deux fois ! Battu au sprint et troisième de la classique provençale de Marseille-Cassis dimanche dernier, alors qu’il avait mené une majeure partie des 20 km, Gérald Vincent s’est imposé cette fois sur le semi-marathon. Quelle course ! A la lutte avec quatre coureurs dans le dernier kilomètre, le Kényan a fait la différence dans les toutes dernières foulées. En coupant la ligne d’arrivée en 1h05’10, il devance de peu le vainqueur sortant Getinet Gedamu (1h05’11). On soulignera la forte densité avec sept coureurs entre 1h05 et 1h06. Du côté des féminines, c’est l’Éthiopienne Adanech Mesfen Mekonnen qui a levé les bras Place des Otages en réalisant 1h14’50 devant Workneh Geremew Melkitu (1h16’10) et la Kényane licenciée à Marseille Lucy Macharia (1h17’25).
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Abderrzak Charik en forme
Si le semi-marathon était comme à l’accoutumé d’un très bon niveau, c’est bien du côté du 10 km qu’il faut aller chercher les performances majeures de la 46e édition. Depuis la moto presse, nous avons suivi, au plus près du peloton de tête, l’avancée de la course. Un 10 km qui a été marqué par l’échappée de six coureurs dès les premiers hectomètres. Avec parmi eux, l’international espoir tricolore Abderrazak Charik et le néo-sarthois Patrice Le Gall (6e en 29’43). L’organisateur de l’une des plus anciennes courses de l’Hexagone François Le Dissès avait prévenu avant le départ : le Taulé-Morlaix se perd souvent dans la descente de 2,5 km, alors qu’ensuite il reste encore quatre kilomètres.
Cette « règle » s’est vérifiée pour le premier nommé. Le champion d’Europe juniors de cross par équipes en 2016 qui a essayé de revenir comme une bombe sur l’échappée kényane, a fini par lâcher prise : « J’avais pas le choix, il fallait rentrer dedans, on était à 22km/h ! Ensuite, je fais le sixième et le septième kilomètre en moins de 3 minutes, j’ai forcé comme un malade ». Il claque une nouvelle marque sur la distance : « Je m’attendais à réaliser un record personnel ici ». Actuellement en pleine préparation de la saison hivernale en vue du cross de sélection pour les Europe de cross, le sociétaire du Val d’Europe prend une belle cinquième place en 29’39 : « Je me sens très en forme malgré une grosse semaine d’entraînement dans les jambes. Je souhaitais voir où j’en étais à trois semaines d’un gros objectif. Il y a six places et on est au moins huit à avoir une chance. On va se battre ensemble pour aller dérocher un ticket ».
Les deux compatriotes Paul Melly (29’01) et Stephen Barongo Ogari (29’15) ont profité de la descente pour durcir le train et se jouer la victoire finale.
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Record personnel pour Emma Oudiou
Si pour les hommes, il a fallu attendre le huitième kilomètre pour voir se dessiner le succès sous le Viaduc, chez les dames, il n’y a pas eu de suspense. Sur un parcours roulant, Chaltu Negasa (32’08) a dominé dès le départ les débats. La récente vainqueur du marathon de Tours termine avec 58 secondes d’avance sur sa dauphine, l’Ukrainienne Daria Mykhailova. L’Érythréenne Mekdes Woldu (33’20), sociétaire du club de Franconville, plaisantait sur sa troisième place après sa victoire de 2016 et la deuxième place obtenue en 2017 : « Il ne faut pas que les places continuent à monter l’année prochaine ».