Un an et demi après son sacre continental dans les labours de Bruxelles, Yann Schrub a triomphé sur les 10 km des Championnats d’Europe de Running, avec un chrono de 27’37, dans la capitale belge. Dans cette frénésie, Etienne Daguinos a décroché une superbe médaille d’argent en 27’46. Les Tricolores l’ont logiquement emporté par équipes. Emmenées par Mekdes Woldu, huitième en 31’43, les seniors femmes sont montées sur la troisième marche du podium sur 10 km. Avec sept podiums dont quatre titres, le bilan des Bleus est de très bonne facture sur cette édition inaugurale.
Il est à Bruxelles comme chez lui. Seize mois après être devenu le premier Français de l’histoire champion d’Europe de cross-country (lire notre récit), Yann Schrub a récidivé ce dimanche dans la cité de l’Atomium, cette fois sur le macadam. Le fondeur de Sarreguemines continue d’écrire l’histoire de l’athlétisme tricolore en décrochant le premier titre continental de la compétition sur 10 km en 27’37, abaissant son record personnel de huit secondes, sur un parcours peu propice au chrono (53 m D+). Le protégé de Dominique Kraemer et d’Anthony Notebaert dispose d’un finish redoutable et sait s’en servir. Sa vitesse a encore fait toute la différence dans le dernier kilomètre.
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« J’étais juste focus sur la médaille d’or »
« Je faisais figure de favori mais on ne connaît jamais la forme des autres. J’avais mis toutes les chances de mon côté pour gagner aujourd’hui. J’avais vraiment de très bonnes jambes. Cette météo et ce parcours me convenaient. Je ne savais pas du tout sur quelles bases on était. C’était vraiment d’homme à homme. Je n’ai même pas actionné mon chrono et la voiture n’ont plus. Ça m’allait très bien ! J’étais juste focus sur la médaille d’or. Je voulais qu’on reste en paquet jusqu’à la fin pour jouer au sprint, mais j’étais prêt à tout type de scénario. Quand j’ai lancé mon attaque, personne ne m’a suivi. Tant mieux pour moi car, à 200 mètres de l’arrivée, je savais que ça ne reviendrait pas. C’étaient les 200 mètres les plus importants de la saison. Et quand le coq est de retour sur une ligne d’arrivée, c’est bon signe. Je suis heureux aujourd’hui. Je pense qu’on peut être très fiers de cette équipe. »
« On a une génération assez folle »
Et pour réaliser ce genre de course, il faut deux athlètes d’exception. Les Bleus ont réussi un incroyable doublé avec Etienne Daguinos, en argent avec un temps de 27’46. « L’objectif, c’était la médaille. Le titre était le graal, mais je sais aussi me satisfaire d’une médaille lorsque je me fais battre par plus fort. On était quatre gars à jouer le podium. On savait que ça allait être serré et ça s’est vu. On était trois jusqu’aux derniers 500 mètres. La médaille d’argent, je m’en satisfais largement avec les armes du jour. L’hiver n’a pas forcément été très facile. Ça me rassure et ça confirme mes progrès. Honnêtement, c’est aussi un soulagement. J’ai tout tenté, je savais que Yann était très fort au finish. Il était vraiment au-dessus aujourd’hui. Je me suis battu jusqu’au bout. Ça n’est que partie remise. Je n’ai pas encore autant prouvé que Yann et Jimmy, mais c’est sûr qu’on a une génération assez folle. On ne peut plus se satisfaire d’être à 99%, il faut être à 102%. »
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Avec quatre coureurs dans le top 20 premiers (Fabien Palcau 4e en 28’05, Simon Bédard 20e en 28’39), et Baptiste Guyon, 35e en 29’12, les Français ont survolé le classement collectif devant l’Espagne et la Belgique, portée par Isaac Kimeli, troisième en individuel en 27’58.
Les Bleues en bronze
Emmenées par une brillante Mekdes Woldu, huitième en 31’43, qui est longtemps restée au contact du groupe de tête, les Françaises ont réalisé un joli tour groupé autour de la vingtième place avec Léonie Périault (12e en 32’11), Aude Clavier (20e en 32’34) et Célia Tabet (25 en 32’44), sans oublier Caroline Maamouri (71e en 34’36). Un résultat qui permet aux Bleues de décrocher la médaille de bronze par équipes, dans une course dominée par l’Italienne Nadia Battocletti (31’10), vice-championne olympique du 10 000 m à Paris.
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Sur marathon, Mélody Julien (2h33’41) et Clémence Calvin (2h34’20) ont respectivement pris la dixième et la onzième place. Gêné par des pépins physiques, Michaël Gras (36e en 2h42’05) a tenu à aller au bout des 42,195 km, tandis qu’Emmanuel Roudolff-Levisse (abandon au 11e km, ischio-jambier droit) et Benjamin Choquert (abandon au 30e km, touché au quadriceps) ont mis le clignotant, également pour cause de blessures. Avec sept récompenses dont quatre dorées (Yann Schrub et équipe hommes sur 10 km, Jimmy Gressier et équipe hommes sur semi-marathon), la délégation tricolore a terminé tout en haut du classement des médailles. Les Bleus ont montré qu’ils avaient des jambes à la hauteur de leurs ambitions à Bruxelles.
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Crédit photos : STADION
