Le marathonien français Hassan Chahdi a dominé ce dimanche les 10 km de la Voie Royale en 28’20 dont l’arrivée était jugée au Stade de France. Le finaliste mondial de Eugene sur 3000 m steeple Mehdi Belhadj et son camarade d’entraînement à l’Insep Luc Le Baron sont arrivés main dans la main et se sont illustrés sur semi-marathon en 1h09’22, alors que chez les féminines, la victoire est revenue à Anaïs Quemener en 1h18’10.
Un marathonien vainqueur du 10 km et un spécialiste du 3000 m steeple lauréat sur semi-marathon, oui, vous avez bien lu ! Hassan Chahdi et Mehdi Belhadj ont trusté les titres sur cette 27e édition d’une épreuve qui a connu un beau succès sportif et populaire avec pas moins de 1500 athlètes sur les deux principales courses. En jambes actuellement, le premier nommé, dix-septième des Mondiaux de Eugene sur marathon en juillet dernier, a mis fin à l’emprise des athlètes africains sur 10 km qui durait depuis quelques années, en se montrant le plus véloce dans le dernier kilomètre. « Je suis très satisfait d’avoir remporté cette belle course, savoure le fondeur de l’AL Voiron, victorieux en 28’20, à seulement une seconde de son record personnel (28’19 à Paris en juin 2022) mais faisant bien mieux que le record de l’épreuve détenu depuis 2017 par le Kényan Cornelius Kangogo en 28’28. Je suis bien resté calé dans le groupe de tête, où l’allure était régulière et sur de bonnes bases. J’avais de bonnes sensations, j’étais un peu à la limite sur les premiers kilomètres car l’allure était plus rapide ensuite ça a ralenti un peu, ce qui m’a permis de me relâcher puis j’ai attaqué au 9e km pour remporter la course qui se terminait au Stade de France ». Hassan Chahdi.
Hassan Chahdi, qui a déjà couru 2h08’19 sur marathon à Séville, a notamment mené la vie dure en toute fin de course à l’Éthiopien Gebrie Erkihun Jenberie, qui abaisse son record d’une seconde en 28’26, et au Kényan Benson Moshon Lingokal, lequel repart aussi de Saint Denis avec un nouveau temps record de 28’28 (ancien : 28’43 en 2022). Etienne Daguinos s’est classé quatrième de la course en 28’30. Son ancien chrono de référence (28’53) vole évidemment en éclats. Du côté du peloton féminin, l’Éthiopienne Addise Mislenew a été la plus rapide en 31’30 et s’est appropriée le record de l’épreuve réalisé en 2018 par la Kényane Joyce Jepkemoi en 32’17. Sa compatriote Betelihem Afenigus Yemer (31’46) est également descendue sous les 32 minutes, ce qui donne une idée du rythme ultra-rapide de l’épreuve dionysienne.
Sortie longue pour Mehdi Belhadj et Luc Le Baron
Treizième de la finale des Mondiaux de Eugene sur 3000 m steeple (record en 8’12″43), Mehdi Belhadj pouvait se satisfaire d’avoir validé un cycle foncier, pour son premier semi-marathon. Le protégé d’Adrien Taouji à l’Insep n’a connu aucun problème pour s’imposer en 1h09’22. « Dommage que je ne fasse pas de 10 km avant la fin de l’année. Je suis sûr et certain que je peux faire entre 27’50 et 28’05, c’est largement jouable ». Le demi-fondeur licencié au club de Villeneuve La Garenne et son coéquipier d’entraînement Luc Le Baron se sont rapidement échappés avant de finir ensemble et de terminer main dans la main, vainqueurs ex aequo. Sur la ligne d’arrivée située dans l’enceinte du Stade de France, peu importe la poitrine duquel a coiffé l’autre ! Luc Le Baron, champion de France juniors de cross-country en 2021, était satisfait de sa « sortie longue, assez active quand même. C’était assez facile jusqu’au 15e km on va dire, et sur la fin il y avait un peu de fatigue surtout à cause du parcours qui n’est pas très roulant avec plusieurs côtes et virages. Il y avait aussi pas mal de vent mais on a fait ce qu’on devait faire et ça montre que ça commence à être en place sur le secteur long. »
La 27e édition de La Voie Royale a également souri à Anaïs Quemener qui était ravie de son succès sur semi-marathon en 1h18’10. « J’ai trouvé l’ambiance vraiment super et l’organisation était au top, souligne la sociétaire de la Meute Running. Après ça reste un semi-marathon dans Saint Denis donc étant du 93 je savais à quoi m’attendre. J’ai trouvé le parcours assez difficile avec les relances, virages et faux plats. J’ai aimé les passages en ville qui m’ont rappelé à certain moment celui de la braderie de Lille, avec la proximité des commerces et des gens. C’était sympa ! Je partais sur 1h16’30 malheureusement aujourd’hui je n’ai pas réussi à atteindre cet objectif vu que je termine en 1h18’10 mais je le prends comme un bon entraînement avant les Championnats de France de marathon à Deauville le 20 novembre ». Au cœur d’un peloton, fort de plus de 650 partants, ce semi-marathon s’est parfois résumé à une lutte contre soi-même, pour aller au bout de ces 21,097 km exigeants. Par ailleurs, l’événement, décliné en trois courses, se veut familial et populaire, d’où l’organisation d’un 5 km « La Belle Vadrouille » qui a réuni plus de 1500 participants.
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Crédits photos : Elyse Lopez / STADION