À seulement 18 ans, il se retrouve à travailler avec des athlètes prestigieux. Ce jeune créateur connait un succès grandissant et s’impose peu à peu comme une figure incontournable dans la conception de textile à destination des acteurs du premier sport olympique. Rencontre avec le talentueux Arthur Berthelin.
Son logo vous dit sûrement quelque chose. Vous l’avez peut-être aperçu sur le maillot de club de Jimmy Gressier ou encore sur la combinaison du triathlète Vincent Luis. Derrière ces créations se trouve Arthur Berthelin. Originaire de Troyes, il a lancé voici plus de deux ans sa propre ligne de vêtements de sport, fabriquée en édition limitée et personnalisée grâce à l’atelier textile familial, la société Lafitte (spécialisée dans l’impression de vêtements sportifs). Son nom ? Springart.
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Aux Etats-Unis
Le talent n’attend pas le nombre des années. L’adage est connu et s’applique pleinement à Arthur Berthelin : « Comme mon grand-père (Michel Bohning), j’ai toujours eu l’âme entrepreneuriale. J’ai fait un stage en classe de 3e dans l’entreprise qu’il dirige toujours et j’ai vraiment découvert en quoi consiste le processus de fabrication ». Arthur Berthelin avait de la suite dans les idées : « Springart est une ligne de vêtements de sport 100 % made in France. Une marque qui se revendique élégante et performante ».
Cet athlète de niveau régional en cross et sur 1500-3000 m s’est envolé mi-août pour les États- Unis (voir notre article) où il a intégré une université au Kansas, pour y parfaire son anglais, faire de l’athlé, mais pas seulement : « Jouer la carte du changement d’air et de culture pour continuer à développer Springart. J’ai plus de temps pour travailler et m’imprégner de leur culture entrepreneuriale ». En ce qui concerne l’entraînement « Les méthodes sont différentes, l’approche est tout autre, on est dans le volume, la recherche du foncier ».
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Intérieur Sport
Ce jeune homme, à la casquette toujours vissée à l’envers sur la tête, est parti d’un constat très simple : « Les athlètes ne portaient que très peu le maillot de leur club en compétition alors j’ai imaginé le développement de tenues au goût de chacun. Ainsi, les clubs peuvent être mis en avant sur les compétitions avec des tenues de qualité et fabriquées en France ». Des athlètes départementaux, mais aussi de haut niveau, comme Vincent Luis se sont laissés séduire par ces modèles : « Je l’ai aperçu à plusieurs reprises sur quelques cross, je lui ai adressé un message sur Facebook pour lui demander s’il souhaitait que je lui crée une combinaison. Il a tout de suite été intéressé ».
Quand on décide de lancer une marque, quel que soit le secteur d’activité envisagé, l’un des objectifs recherchés est de se faire autant que possible remarquer. En mai 2016, surprise. L’émission de Canal+ « Intérieur Sport » consacre un reportage (À pied d’oeuvre) sur le triathlète français dans sa préparation aux JO de Rio. La marque familiale Lafitte apparaît à plusieurs reprises sur ses équipements : « Ce coup de projecteur m’a permis de crédibiliser mon projet. Dans la semaine qui suivait, j’ai été contacté par des clubs et des athlètes qui souhaitaient des informations ! ».
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Made in France
Il s’agit maintenant d’élargir son réseau et sa clientèle. Pour augmenter la notoriété de sa marque, le jeune entrepreneur tente de démarcher les clubs sportifs. L’appui d’un grand club pourrait l’aider à percer, l’argument du made in France pouvant représenter un puissant moteur pour diffuser ses produits : « L’athlétisme est un milieu où tout le monde se connait, se suit. C’est pour cela que lorsque j’ai commencé à travailler pour certains clients, mon nom a commencé à circuler. Je recevais des appels de personnes venant « de la part d’untel ». Aujourd’hui encore, cela marche comme ça pour moi. Si tu as un bon réseau et que tu as des bonnes relations avec ces personnes- là, tu auras de très belles opportunités ».
L’avenir ? Arthur Berthelin voit loin mais 2019 sera une année charnière pour la petite entreprise créative. Grâce au lancement du site internet, le sociétaire du Troyes OmniSports Athlétisme souhaite renforcer la visibilité de la marque : « Le club, l’événement ou le sportif peut prendre part à la quasi-totalité de l’élaboration du vêtement. Et une chose importante dans ce milieu, l’âge n’a jamais été un souci. Je m’en étonne toujours d’ailleurs. Des personnes sont capables de confier de beaux projets à des jeunes. Je considère que c’est une chance d’avoir pu travailler sur le projet de Renaud Lavillenie notamment ».
Si les maillots que vous fournissent les clubs de sport ou les organisateurs de courses ne vous satisfont plus entièrement, ce jeune créateur va vous rhabiller.
Pour plus d’information, contactez Arthur Berthelin : springart.textile@gmail.com.