Championnats d’Europe de cross-country : Les Bleus ramènent une nouvelle coupe à la maison

11 décembre 2022 à 16:24

Le Parc naturel de La Mandria était le théâtre des 28e Championnats d’Europe de cross-country ce dimanche 11 décembre 2022. Sur un parcours particulièrement difficile, et ponctué par un passage dans les appartements royaux de la « Galleria delle Carrozze », les Bleus sont tout de même parvenus à tirer leur épingle du jeu. Emmenés par le titre décroché par les seniors hommes, pour la deuxième année consécutive, et par la médaille de bronze de Valentin Bresc chez les espoirs, les Français repartent de l’Italie avec un total de cinq breloques, et une cinquième place au classement des médailles. D’une course à l’autre, récit d’une journée riche en émotions en direct de Turin !

Juniors Garçons (6000 m)

En s’élançant pour quatre grandes boucles, les juniors hommes étaient les premiers à inaugurer le parcours transalpin de Turin. Un groupe de trois concurrents, composé du Britannique Will Barnicoat, de l’Irlandais Nicholas Griggs et du Danois Joel Ibler Lilleso, prenait rapidement les commandes de la course. À l’amorce de l’ultime tour, les deux premiers cités se détachaient, et plaçaient leur attaque l’un après l’autre. Alors que Nicholas Griggs allongeait la foulée et semblait s’envoler vers la victoire, Will Barnicoat s’offrait un magnifique finish et venait coiffer sur la ligne l’athlète irlandais. Le premier français à franchir la ligne d’arrivée est Pierre Boudy, au dix-septième rang. « C’est parti vraiment très très vite dans ce peloton. Tout de suite, il y a eu un bon groupe de trente qui s’est détaché. Au début avec Baptiste (Cartieaux) et Adrien (Le Richomme), on était dans le groupe. On a essayé de gérer notre première montée, parce que ça bousculait énormément, et on savait que dans le château on ne pouvait pas passer à plus de deux, explique l’athlète qui a terminé septième aux Mondiaux de course en montagne en Thaïlande, le mois dernier. Après, dans la descente, on a commencé à relancer avec Baptiste. Il m’a tenu et il m’a fait le rythme sur la deuxième montée, où ça commençait à être de plus en plus dur. Au bout de la troisième boucle j’ai décidé de passer devant et de prendre le relais, et ensuite j’ai essayé de gérer mon effort au maximum, poursuit le sociétaire du Vineuil Sports qui honorait ce jour sa deuxième cape nationale. Dans la quatrième boucle j’ai tout donné pour essayer de gratter un maximum de places pour l’équipe. Pour moi, c’est un bon résultat. Je ne pensais pas finir comme ça. Après, je n’avais aucune idée du niveau international, mais au niveau français, finir premier je suis quand même plutôt content ». Derrière lui, Gabriel Timba (24e), Baptiste Cartieaux (36e), Valentin Poulin (43e), Adrien Le Richomme (47e) et Suleyman Yalaoui (52e), permettent à la France de se classer à la sixième position du classement collectif.

Juniors Filles (4000 m)

Partie prudemment, dans la foulée de la longiligne britannique Innes Fitzgerald, l’espagnole Maria Forero fournissait son effort dans le dernier kilomètre de la course, pour finalement s’imposer sur la Norvégienne Ingeborg Ostgard, déjà deuxième l’an dernier. La Finlandaise Ilona Mononen, au pied du podium dans les labours de Dublin en 2021, grappille cette année une place et décroche la médaille de bronze. Vainqueure du cross de sélection, la jeune française Jade Le Corre s’adjuge une très belle douzième place. « Je ne pensais pas faire cette place. Pendant la course, je tombe trois fois. Ça m’a vraiment cassée. Je me suis dit que j’allais faire une course de merde, donc je suis très contente. Dans la dernière descente, j’ai attaqué de malade, j’ai tout lâché, je suis trop contente ! ». Magot Dajoux termine dix-neuvième et s’offre elle aussi un top 20. « C’est énorme le niveau qu’il y a. Le parcours est incroyable, j’ai trop kiffé. Le froid m’a vivifié et j’ai fait que remonter. Mais c’est dur ! ». Alors que Jade Buridon n’a pas franchi la ligne d’arrivée, Fleur Templier est 42e, Thaïs Paris 54e, Faustine Chaboche 62e. Comme leurs homologues masculins, les filles terminent sixièmes par équipes.

Relais mixte (4×1500 m)

Troisième course de la matinée, le relais mixte permettait aux Français de débloquer le compteur. Toujours médaillé depuis les trois dernières éditions (argent en 2018 à Tilburg, bronze en 2019 à Lisbonne et argent à Dublin en 2021) sur cette épreuve, la promotion 2022 n’a pas dérogé à la tradition, en montant sur la troisième marche du podium. « Cette année, on est venus avec une nouvelle équipe, avec des gars et des filles qui ont beaucoup d’envie. Ce sont des guerriers, je suis super fier et super content de cette médaille, on va la savourer, on l’a méritée ! », apprécie Azeddine Habz. Lancée en septième position par Romain Mornet, Charlotte Mouchet remontait le peloton pour transmettre son relais à Azeddine Habz en troisième position. Comme l’an dernier, le fondeur du Val d’Europe plaçait provisoirement son équipe sur la deuxième marche du podium à l’issue de son passage. Dernière relayeuse, Anaïs Bourgouin bataillait avec l’Espagne et l’Italie pour la première place, avant de finalement décrocher dans les derniers mètres. Au terme d’une ultime ligne droite de folie, l’Italie de Gaia Sabbatini venait décrocher le titre. « On est super contents de cette médaille de bronze, on était vraiment venu la chercher. Le fait d’être en équipe ça nous donne des armes en plus. On a fait une bonne configuration de course, tous les voyants étaient au vert. On l’a fait tous ensemble et c’est vraiment génial », se félicite Anaïs Bourgouin.

« Azeddine était notre fer de lance, notre capitaine. Il a su nous rassurer, parce que tous les trois on était quand même assez stressés vis à vis de la course, il a su nous mettre dans les bonnes conditions. Et personnellement, c’était ma première sélection, donc commencer avec une médaille, je ne pouvais pas rêver mieux ! » sourit Romain Mornet. Charlotte Mouchet était elle aussi aux anges en zone mixte. « Le fait d’être en équipe, on a presque plus confiance en nos coéquipiers qu’en nous-même. C’est ça qui nous donne la rage et l’envie de vaincre, parce que c’était un parcours très exigeant. C’était assez schizophrénique comme type de parcours, c’était très dur mais on a trouvé la force, on a trouvé les armes, on y a cru jusqu’au bout. Le cross c’est l’école de la vie. Je suis fière de mon équipe et je suis fière de mes amis ».

Espoirs Hommes (8000 m)

Alors que l’on attendait Etienne Daguinos, longtemps dans le trio de tête avec les deux Britanniques Charles Hicks (1er) et Zakariya Mahamed (2e), c’est finalement Valentin Bresc qui venait couper la ligne d’arrivée en troisième position. Au terme d’une course pleine de maîtrise, le champion de France espoir de cross court en titre reprenait progressivement du terrain pour venir offrir à la France sa première médaille individuelle ! « Je suis super content, j’avoue que je ne m’y attendais pas du tout. J’avais vu avec mon coach, je suis parti plutôt tranquille dans le top 30, et l’objectif c’était de remonter tour par tour. Et a partir de l’entame de la première grande boucle je voyais que je n’étais pas si loin que ça et que je pouvais revenir, et dans la dernière grande boucle je me suis dit “pourquoi pas aller chercher la tête de course ?”. À l’arrivée je suis surpris, mais d’un autre côté j’ai travaillé dur pour ça donc je suis vraiment content. Et j’espère qu’il y en aura d’autres cet été ! ». 

 

 
 
 
 
 
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Valentin Bresc emmène dans son sillage Etienne Daguinos (4e), Antoine Sénard (7e), Luc Le Baron (17e), Pierre Bordeau (27e), et Téo-Ruben Banini (42e), pour aller décrocher une magnifique médaille d’argent par équipes.

Espoirs Femmes (6000 m)

À la lutte avec la Britannique Megan Keith sur les premiers tours, l’italienne Nadia Battocletti attendait le dernier exercice pour venir décrocher une nouvelle couronne continentale. En remportant son quatrième titre, après 2018 et 2019 chez les juniors, puis 2021 chez les espoirs, la transalpine assoit encore un peu plus sa domination dans les labours. Longtemps aux avant-postes dans le groupe de chasse, la française Manon Trapp se classe bonne sixième de la course. Floriane Quesada (15e) et Flavie Renouard (17e) figurent elles aussi dans le top 20. Eugénie Lorain (34e), Anaëlle Guillonnet (36e) et Laëtitia Croissant permettent à la France de se hisser sur la troisième marche du podium.

 

 
 
 
 
 
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Seniors Femmes (8000 m)

Le duel promettait d’être beau entre la Norvégienne Karoline Bjerkeli Grovdal, lauréate l’an dernier à Dublin, et l’Allemande Konstance Klosterhalfen, championne d’Europe 2022 du 5000 m à Munich. Après avoir effectué la course aux avant-postes et au coude à coude, la victoire est finalement revenue à la première citée, qui signe donc un magnifique doublé. Côté Tricolore, Marie Bouchard s’empare de la seizième place et est la première à franchir la ligne d’arrivée. Cécile Jarousseau se classe 25e, Alice Mitard 30e, quelques secondes devant Mélanie Allier, 33e. Sarah Madeleine est 39e et Sophie Tonneau 59e.

Seniors Hommes (10 000 m)

Après l’avoir emporté par équipe l’an dernier, l’équipe de France remettait cette année son titre en jeu. L’escouade tricolore, presque intégralement remaniée, n’a pas déçu, et a décroché l’or pour un petit point devant l’Italie. En l’absence de Jimmy Gressier, et de Hugo Hay, respectivement 3e et 4e l’an dernier à Dublin, les Bleus pouvaient compter sur Bastien Augusto (6e) et Yann Schrub (7e) pour réaliser un autre tir groupé aux avant-postes. Partis tranquillement, les deux hommes ont parfaitement géré leur course pour revenir progressivement sur le peloton. Bastien Augusto savoure : « Je suis vraiment très satisfait. Je venais avec l’objectif premier de faire dans le top 10 en individuel. Je savais que j’étais en forme avec ma première place à Allonnes. Et l’objectif était aussi de conserver ce titre par équipe avec une équipe remaniée. On la fait donc je suis vraiment très satisfait et je pense que ça va être un élan dans notre carrière à tous. »

Yann Schrub poursuit : « Aujourd’hui je voulais faire un top 5, je fais 7 donc c’est vraiment bien. Je fais une course parfaite, je remonte progressivement. Et à un moment donné, manque de professionnalisme, je pensais qu’il me restait un tour, il m’en reste deux. Je prends un gros coup et moral et c’est Bastien qui me permet de me remettre un peu dedans, parce qu’il me double et c’est lui qui me remotive un peu et je m’accroche à lui, Heureusement qu’il était là parce qu’on arrive à se battre un peu tous les deux. Mais à la fin de la course je suis content parce que derrière, ce sont des gros calibres. Il faut savoir savourer ce qu’on a, et il faut retenir le titre par équipe d’un seul point donc c’est là que je me dis “heureusement que je n’ai pas lâché” ».

 

 
 
 
 
 
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S’il est parti plus vite, le recordman de France de marathon Morhad Amdouni a temporisé au milieu de course pour finalement décrocher une belle onzième place. « Je suis super heureux pour l’équipe. C’est une équipe formidable avec une bonne dynamique, une bonne motivation et une variété de générations. Je suis content d’avoir contribué à ce titre. » Derrière, Valentin Gondouin termine 20e, Youssef Mekdafou 43e et Donovan Christien 59e. « Je suis super fier de nous, et fier de moi. Ça fait plaisir de représenter la France, et on va aller chercher la Coupe du Monde de football aussi ! », promet tout sourire Youssef Mekdafou. Resté au chaud dans le peloton durant toute la course, la star norvégienne Jakob Ingebrigsten a attendu le dernier kilomètre avant de dérouler sa foulée et de s’envoler vers le titre, son sixième en autant de participations.

Tous les résultats des Championnats d’Europe de cross-country 2022, en cliquant ici.

Texte : Emeline Pichon
Crédits photos : STADION

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