L’année 2021 d’athlétisme vue par les photographes de Stadion

31 décembre 2021 à 10:05

Alors que l’année 2021, marquée par les Jeux olympiques sur la piste tokyoïte, arrive à son terme, nous vous proposons de revivre certains moments forts d’athlétisme, vécus durant les douze derniers mois. Nos cinq reporters-photographes ont été à fond pour suivre l’actualité de vos événements et de vos athlètes préférés. Avant de continuer à vous régaler en couvrant les compétitions de tous niveaux en 2022, une saison qui s’annonce intense et passionnante, chacun d’entre eux a ouvert une dernière fois son album 2021. Pour vous, ils ont sélectionné leurs deux plus belles images de cette année, tout en les commentant. Retrouvez ici les photos de Matthieu Tourault, Antoine Decottignies, Jean-Luc Juvin, Maxime Le Pihif et Solène Decosta. À feuilleter sans modération.

Renaud Lavillenie est immortel

Incroyable sensation lors de la première édition du Perche en Or à Tourcoing : Renaud Lavillenie dompte une barre à 6,02 m, passant pour la première fois depuis mars 2016 la barre symbolique des six mètres. À peine atterri sur sautoir, tous ses camarades d’entraînement lui tombent dans les bras après son exploit, témoignant de la valeur de cette performance. Il s’agissait du vingtième concours bouclé par Renaud Lavillenie à 6 mètres et plus dans sa carrière. Présent près du sautoir, ce dimanche 31 janvier 2021, une date qui restera gravée à jamais dans ma mémoire. Pour suivre le champion olympique de Londres sur des compétitions nationales et internationales depuis plusieurs années, lui qui fait l’objet d’une couverture constante de notre part, je ne pensais pas le voir franchir plus de 6 mètres ce jour-là. Le plieur de gaule clermontois avait ensuite tenté d’améliorer le record du monde avec une barre à 6,20 m. Plusieurs de mes photos se sont retrouvées dans la presse nationale entre l’Équipe (dont il fera la couverture le lendemain) et le Parisien.

Matthieu Tourault

Le poids de Kevin Mayer dans l’œil du photographe

Le plan ne change pas : « tu ne lâches pas Kevin Mayer d’une semelle pendant l’heptathlon », m’indique la rédaction durant les Europe en salle de Torun. Les difficultés de positionnement dans l’Arena dues au protocole sanitaire ne m’ont pas empêché de saisir de belles images de cet événement continental. Néanmoins, il a fallu être très attentif tout le long du concours de poids pour trouver des angles intéressants. Pour capturer cette photo je me trouve au dernier étage de l’enceinte polonaise muni du super téléobjectif 800mm qui est l’objectif EF Canon offrant la plus grande longueur focale. Sur cette photo prise le 6 mars, Kevin Mayer suit des yeux le boulet en acier qui n’a pas encore touché le sol. Le jet sera mesuré à 16,32 m, un résultat qui sera déterminent pour la suite de la compétition. Le lendemain, il sera sacré champion d’Europe de l’heptathlon avec un pactole de 6392 points.

Matthieu Tourault

L’envol de Kevin Mayer

Vous l’aurez compris : le recordman du monde du décathlon est un athlète que l’on a particulièrement plaisir à shooter. Sur cette photo prise le 20 février lors des Championnats de France Elite en salle de Miramas, Kevin Mayer cherche à se projeter le plus loin et le plus haut au-dessus du bac à sable. On aperçoit toute sa détermination et sa volonté pour réaliser le geste parfait afin d’obtenir le meilleur résultat possible. Les bras vers le haut, les jambes vers l’avant… et la langue tirée !

Jean-Luc Juvin

Tom le dinosaure

Généralement, les sauteurs utilisent un simple repère leur permettant de visualiser facilement leur marque au moment de s’élancer. Tom Campagne (record à 7,98 m en longueur) a décidé de se distinguer en choisissant une figurine de dinosaure comme marqueur. Ce cliché a été immortalisé le 22 janvier à l’occasion du Meeting de Miramas qui s’est déroulé à huis clos. Dans cette salle vide, les athlètes, privés de leurs spectateurs, jouent, à l’image de Tom Campagne, la carte de l’originalité, afin d’égayer cette période particulière. Une photo, que l’on ne voit pas souvent, reprise sur le compte Instagram de la @ffathletisme pour son côté décalé.

Jean-Luc Juvin

Eliud hors du temps

Ce dimanche 31 octobre, 1000 jours avant les JO 2024, 3600 coureurs amateurs se sont mesurés au roi du marathon Eliud Kipchoge sur une distance de 5 km autour des Champs-Elysées. Le double champion olympique enchaîne les interviews sous la verrière d’un grand restaurant de la capitale. Je reconnais son manager et lui propose de faire quelques portraits d’Eliud. Nous nous retrouvons tous les deux dans la minuscule cour du restaurant que j’avais précédemment repérée. Les premiers portraits sont rigolards, nous plaisantons à propos de son manager qui s’impatiente derrière la vitre. C’est au dernier moment que je lui propose de lever le visage vers le puits de lumière au-dessus de nous et de fermer les yeux pour incarner l’image sereine que j’avais de lui. Un homme simple, décontracté et souriant qui s’est parfaitement prêté au jeu du shooting.

Antoine Decottignies

Baptiste Mischler en pleine lumière

Le Meeting de Montreuil est pour moi synonyme de conditions extrêmes. Lors de l’édition précédente, en 2019, la pluie était diluvienne, au point de noyer mon matériel au milieu de la soirée, le rendant alors inutilisable. Mais cette année, en ce mardi 1er juin, c’était plutôt une lumière brûlante qui inondait le stade Jean-Delbert, les conditions étaient magnifiques. Pendant le 1500 m hommes, je remarque que la réverbération sur les vitres d’un immeuble voisin forme une tâche plus lumineuse sur la piste. Quand les demi-fondeurs passent à cet endroit peu après leur passage à 800 m de course j’en shoote quelques-uns, dont Baptiste Mischler.

Antoine Decottignies

La flèche Floria

Pendant le 400 m du Meeting de l’Eure à Val-de-Reuil, le 14 février, j’avais une cible, Floria Gueï. Après avoir assuré plusieurs photos nettes au départ et lors de la première ligne droite, je décide de changer rapidement mes réglages pour tenter un filé. Le sol coloré et l’arrière-plan s’y prêtant bien, j’ai suivi l’athlète lyonnaise en faisant une rafale d’images au 1/13 de seconde. J’ai obtenu plusieurs images avec une silhouette nette mais celle-ci a retenu mon attention par rapport au positionnement de ses bras et ses jambes. Puis j’ai repris des réglages « classiques » pour assurer l’arrivée de la course. La championne d’Europe 2017 de l’exercice a pris la deuxième place de la première série en 52″99.

Maxime Le Pihif

Nicolas Yoyo entre ombre et lumière

Le Meeting de Lillebonne le 5 juin a été disputé sous un grand soleil malgré quelques rafales de vent. Dès qu’il y avait des petites zones de lumière sur les stades, c’est le genre d’image que j’adore faire. Ici la piste d’élan comportait une petite zone de lumière, tandis que le reste était dans l’ombre. L’environnement se prêtait parfaitement à ce genre d’image car l’arrière plan se trouvait dans l’ombre, j’ai donc choisi d’avoir des réglages légèrement sous-exposés, puis j’ai déclenché au moment où le lanceur Nicolas Yoyo passait dans la zone éclairée par le soleil, avant qu’il expédie son engin loin dans le ciel.

Maxime Le Pihif

Elaine Thompson-Herah, reine du 100 m

Elaine Thompson-Herah, arborant une chevelure dorée, a expédié aux oubliettes le record olympique du 100 m, vieux de 33 ans de Florence Griffith Joyner, dans le temps de 10″61, le samedi 31 juillet. La Jamaïcaine s’est permise, à la manière de Usain Bolt aux JO de Pékin en 2008, de célébrer sa victoire de manière spectaculaire en levant la main avant même de franchir la ligne d’arrivée. Puissante et fluide. Irrésistible. Double championne olympique sur 100 m et 200 m à Rio en 2016, la sprinteuse de 28 ans a fait encore mieux à Tokyo, y ajoutant le relais 4×100 m.

Solène Decosta

Karsten Warholm, premier homme sous les 46 secondes

Je pourrais dire : « J’y étais ! ». Ce mardi 3 août, sur la piste de Tokyo, ce fut monumental. Un duel immense et inoubliable. Une course inimaginable et insensée dont on parlera encore en 2050. Au terme d’une lutte de toute beauté dans la dernière ligne droite avec Rai Benjamin (46″17), Karsten Warholm franchit la ligne d’arrivée du 400 m haies, les yeux écarquillés et la bouche ouverte, incapable de croire au chrono affiché, signe d’un nouveau record du monde sous la barre symbolique des 46 secondes. Le Norvégien a explosé sa référence planétaire, qui est passée de 46″70 à 45″94. Un chrono à ranger illico dans la catégorie des chronos de légende tel celui d’Usain Bolt (9″58 à Berlin en 2009). Époustouflant.

Solène Decosta

Nos photographes n’ont pas fini de produire de belles images des athlètes avec les nombreuses compétitions qu’ils couvriront en 2022.

Crédit photo : Oscar Munoz Badilla

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