Les fondeurs français Morhad Amdouni, Emmanuel Roudolff-Lévisse, Jeff Lastenet, Fanny Pruvost et Fadouwa Ledhem ont rendez-vous au Marathon de Valence ce dimanche 5 décembre. Alors qu’il envisageait de partir sur les bases du record de France de la spécialité propriété de Benoît Z depuis 2003 en 2h06’36, Nicolas Navarro doit malheureusement déclarer forfait en raison d’une blessure aux ischio-jambiers survenue il y a quelques jours.
Bon, rentrons directement dans le vif du sujet et tentons de répondre à LA question que tout le monde se pose : Est-ce que le record du monde du marathon d’Eliud Kipchoge sera battu ce dimanche à Valence ? Cette année encore, à l’occasion de la 41e édition de l’événement, il y aura du beau monde sur l’une des plus belles cités de la côte méditerranéenne ce 5 décembre. Il faut dire que sa réputation n’est plus à faire. Une flopée de chronos de références planétaires a été établie dans la ville espagnole ces dernières années : Deux records du monde du 10 km masculin (Joshua Cheptegei en 26’38 en 2019 et Rhonex Kipruto en 26’24 en 2019), deux records du monde féminin pour le semi-marathon (Joyciline Jepkosgei en 1h04’51 en 2017 et Netsanet Gudeta en 1h06’11 en 2018 pour une course exclusivement féminine) et un record du monde masculin sur semi-marathon (Kibiwott Kandie en 57’32 en 2020).
Geoffrey Kamworor de retour aux affaires
Valence veut continuer à écrire l’histoire de la course à pied en espérant voir abaisser le record actuel du circuit (2h03’00, quatrième meilleur temps de l’histoire par le Kényan Evans Chebet en 2020) et en se rapprochant du record mondial de la star kényane Eliud Kipchoge (2h01’39 à Berlin en 2018). Et pour y parvenir, l’organisation comptera sur certains des meilleurs athlètes du circuit. À commencer par Geoffrey Kamworor, ancien recordman du monde du semi-marathon en 58’01 à Copenhague en 2019 (battu ensuite en 2020 à Valence). Le Kényan de 29 ans, qui a déjà bouclé les 42,195 km en 2h06’12, a remporté deux fois le marathon de New York (2017 et 2019), et est considéré par de nombreux spécialistes comme le digne successeur de Kipchoge. Forfait pour les Jeux olympiques de Tokyo en raison de pépins physiques, il s’est préparé spécifiquement et consciencieusement pour réaliser un gros coup.
Son camarade Lawrence Cherono (2h03’04), deuxième du Marathon de Valence en 2020, sera également présent. Attention toutefois aux Éthiopiens Herpasa Negasa (2h03’40) et Kinde Atanaw, lauréat de l’édition 2019 en 2h03’51. Méfiance également au jeune Andamlak Belihu, âgé de 23 ans, qui a enregistré un temps de 26’53″15 sur 10 000 m en 2019. Au total, il y a 16 athlètes en-dessous des 2h07 et 33 en-dessous des 2h10. Du côté du peloton féminin, on peut espérer plusieurs athlètes sous les 2h20 pour la troisième année consécutive. Pour ce faire, il faudra certainement compter sur les Éthiopiennes Guteni Shone (2h20’11) et Azmera Gebru (2h20’48) ainsi que la Kényane Bornes Chepkirui (2h21’26). Le record de l’épreuve féminin appartient depuis 2020 à la Kényane Peres Jepchirchir, double championne du monde du semi-marathon (2016 et 2020), en 2h17’16.
Les Français ont un bon coup à jouer
Si le plateau étranger est de choix, celui des tricolores a aussi certainement de l’allure. De retour d’un stage fédéral à Saint-Jean-de-Monts, en Vendée, de nombreux marathoniens français essayeront de tirer leur épingle du jeu face à un peloton d’une prodigieuse qualité et densité. Pour sa troisième course sur la distance mythique, Morhad Amdouni aspire à rallier l’arrivée située au musée de la Cité des Arts et des Sciences bien en-dessous que son record personnel de 2h09’14. À l’heure où nous rédigeons ses lignes, le champion d’Europe du 10 000 m à Berlin en 2018 connaît un problème de dossard et n’apparaît pas sur la liste des athlètes Elites. Après son abandon à Chicago le 10 octobre, Emmanuel Roudolff-Lévisse trouve une superbe occasion pour abaisser son temps de référence de 2h11’20 réalisé le 20 décembre 2020 à l’occasion du « The Marathon Project » dans l’Arizona. De son côté, l‘ancienne pépite du 800 m français (1’45″56 en 2011), Jeff Lastenet effectuera sa deuxième sortie sur marathon. Chez les dames, la quête d’un chrono de référence, c’est aussi ce que viennent chercher Fanny Pruvost et Fadouwa Ledhem.
Nicolas Navarro forfait
Douzième du marathon olympique en août en 2h12’50, Nicolas Navarro souhaitait faire trembler le record de France, détenu par Benoît Zwierzchiewski en 2h06’36 (Paris en 2003). Un objectif ambitieux mais qui n’aurait rien d’utopique sur un parcours réputé ultra-rapide et avec des conditions météo optimales. Le médaillé de bronze des France de semi-marathon aux Sables d’Olonne a malheureusement annoncé son forfait suite à une blessure aux ischio-jambiers apparue soudainement lors d’un footing il y a quelques jours à Saint-Jean-de-Monts. « Mon année est déjà réussie avec les JO donc on s’est dit pourquoi pas ! C’est l’année où l’on peut prendre des risques. On va partir sur les bases du record et on verra combien de temps ça dure. Si ça passe tant mieux et si ça ne passe pas, ça me donnera une idée du chemin à parcourir pour y arriver un jour », nous avait confié le fondeur de 30 ans, après sa troisième place aux 20 km de Marseille-Cassis le 31 octobre dernier, qui vient de rejoindre les rangs du club de la SCO Ste Marguerite de Marseille après cinq ans licencié à Aix Athlé Provence.
Souvenez-vous, l’an passé, Mehdi Frère (20e en 2h08’55) avait laissé éclater au grand jour un potentiel déjà entraperçu depuis plusieurs années. Cette année, le sociétaire du Pays de Fontainebleau ne sera pas de fête dimanche mais a annoncé à Stadion vouloir lui aussi s’attaquer officiellement au record de France lors de l’édition 2022 du Marathon de Valence avec l’objectif d’un chrono aux alentours des 2h05.
Les passionnés de marathon peuvent s’attendre à une magnifique course ce dimanche 5 décembre à Valence.
Retrouvez prochainement sur notre site toutes les infos dont vous avez besoin pour suivre la course en direct.
Crédit photo : STADION
