ÉPISODE 2
RÊVE DE
CHAMPIONS
À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Deuxième volet avec Mekdes Woldu !
À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Deuxième volet avec Mekdes Woldu !
ÉPISODE 2
À l’occasion des Championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août), Stadion et Asics présentent « Rêve de champions », une série d’interviews de six athlètes qui incarnent les valeurs de la marque, de la performance, du bien-être et de la liberté, et mettent en pratique dans leur quotidien la philosophie : « Un esprit sain dans un corps sain ». Deuxième volet avec Mekdes Woldu !
MEKDES
WOLDU
Née Érythréenne avant d’être naturalisée française en mars 2021, Mekdes Woldu est aujourd’hui l’une des meilleures demi-fondeuses tricolores. Son sourire et sa joie de vivre contrastent avec une jeunesse compliquée. Triple championne de France en 2021 (10 000 m, 10 km et semi-marathon), la jeune femme de 29 ans veut fièrement défendre nos couleurs lors des Championnats d’Europe de Munich sur 10 000 m. Pour Stadion, la pensionnaire de l’Entente Franconville Césame Val-d’Oise a accepté de revenir sur son parcours ainsi que d’évoquer sur son futur objectif : le marathon. Rencontre avec une athlète attachante au mental d’acier.
— Mekdes, alors que vous commencez par jouer au football en Érythrée, vous découvrez la course à pied à 12 ans, mais il est vrai qu’au début vous n’aimiez pas courir ?
Au début, je voulais jouer au foot, en même temps que l’école. Mais on peut dire que j’ai été un peu forcée par les coachs de l’école de commencer la course.
— Finalement, comment êtes-vous tombée sous le charme de la course à pied ?
Au début, c’était un peu compliqué. Mais après un an, j’ai commencé à faire de belles choses, j’ai pu faire des voyages, j’ai réussi à me qualifier aux championnats du monde de cross-country. C’est à ce moment que j’ai commencé l’athlé, parce qu’il y avait des champions avec moi, l’ancien recordman du semi-marathon Zersenay Tadesse (58’23 en 2010), qui était dans la même école que moi en Erythrée. Il m’a offert quelques baskets et des habits donc je n’ai pas voulu sortir de l’athlé.
— De votre Érythrée natal à votre première sélection en équipe de France en 2021, vous avez traversé beaucoup d’écueils pour atteindre les sommets. Est-ce possible de revenir sur votre parcours ?
J’ai quitté le pays en 2011, je suis restée en France, il y a eu des démarches assez longues. C’était un peu compliqué. J’ai fait beaucoup d’efforts. Pendant 10 ans, je n’ai pas fait de championnats du Monde ou d’Europe mais il y a des gens à côté de moi qui m’ont motivé pour que je continue et être un jour au départ d’un championnat.
— En 2012, vous avez demandé l’asile en France, puis vous obtenez votre statut de réfugiée politique et près de dix ans après votre arrivée en Europe, vous êtes officiellement naturalisée française. On imagine que cette nouvelle vous a procuré une émotion incroyable…
J’avais déjà déposé un dossier en 2016, ça a été assez long, j’avais même presque décidé d’arrêter l’athlé fin 2020, début 2021 mais finalement je l’ai obtenu. J’ai appris la nouvelle lors d’un stage au Kenya, j’y suis restée presque trois mois. J’étais venue pour me changer les idées puis j’ai reçu un courrier de mon président de club lors d’un massage. Je ne savais pas ce que c’était. Je l’ai relu plusieurs fois et je n’y croyais toujours pas. Je venais de recevoir le papier m’informant que j’étais désormais une citoyenne française. Je pleurais comme un bébé. Et les personnes à côté de moi pensaient que je pleurais car le masseur me faisait mal !
— Championne de France du 10 km, du 10 000 m et du semi-marathon en 2021, vous avez également réalisé un triplé… dans votre pays d’origine en 2011 !
En 2011, c’était un triplé un peu différent. J’avais gagné le 10 000 m, le cross-country et la montagne. En France, je ne comprenais pas bien au début ce concept de triplé. Pour moi, c’était juste trois titres. En Erythrée, il y a plein d’athlètes qui ont quatre, cinq ou six titres. Je l’ai fait une deuxième fois en France, c’était marrant.
— Malgré votre parcours, comment avez-vous réussi à développer cette énergie positive qui se dégage de vous ?
Parfois, comme je l’ai dit, on a du mal à s’entraîner. Ça arrive à beaucoup d’athlètes. Donc quand ça arrive, je change d’air. Je vais au Kenya, Portugal ou Font Romeu, peu importe. Il faut que je change d’endroit. J’aime aussi échanger avec différents athlètes. Des athlètes positifs, que je trouve d’ailleurs, souvent au Kenya. Là-bas, ils vont s’entraîner tous les matins à 5h. Moi j’ai des habits, des baskets différents tous les jours, mais pas eux. Ils ont une belle mentalité. C’est comme ça que j’ai beaucoup d’énergie.
« Grâce à l’athlé, je suis plus forte mentalement »
— Lors de notre dernier entretien le 23 avril dernier à Malaga, vous nous aviez indiqué que vous souhaitez vous aligner sur votre premier marathon en fin d’année 2022. Savez-vous lequel désormais ? Avez-vous une idée du chrono que vous voulez réaliser ?
Je ne sais pas encore précisément, mais je ne sais pas si ça va pouvoir être en décembre, car c’est très proche. J’ai déjà fait pas mal de choses cette année, j’ai beaucoup couru, il y a un 10 000 m qui arrive. Donc j’espère que ça va très bien se passer aux championnats d’Europe, puis après on va décider juste après normalement. Pour le chrono, je ne me fixe pas d’objectif précis. C’est mon premier marathon, donc je pense qu’il faut que je cours sans calculer. Je vais quand même bien m’entrainer. Je vais courir sans réfléchir, sans stress. Mais j’espère bien sûr faire un bon chrono. En plus, les chronos arrivent en général après les entraînements. Donc là, comme je n’en ai pas encore fait, c’est un peu compliqué de parler de chrono.
— Qu’est-ce qui vous donne le plus de plaisir en courant ?
Oh je ne sais pas trop comment répondre. J’aime juste l’athlé. Quand je suis en repos ou que je ne cours pas, il me manque quelque chose, c’est comme si j’oubliais quelque chose.
— Qu’avez-vous appris grâce à votre sport ? Comment vous a-t-il fait grandir ?
Grâce à l’athlé, je suis plus forte mentalement. Il y aussi le partage avec différents athlètes, de tous les pays. Ce sont les meilleures choses.
— Quelle est votre séance préférée et l’endroit où vous préférez vous entraîner ?
J’aime bien les longues séances. On va dire qu’à partir du 800 m, le 1000 j’aime bien. Je peux aussi dire que je n’aime pas les chiffres en dessous ! Le 500 m, le 300 m, je n’aime pas du tout. J’aime aussi les seuils, les tempos un peu plus longs, c’est ça que j’adore. Mon endroit favori, c’est le Kenya. C’est un endroit qui ressemble beaucoup à là où je suis née, c’est aussi les mêmes parcours, qui sont d’ailleurs un peu dur. Il y a l’altitude et la vie des gens. C’est presque là où je suis né. Ça me rappelle ma jeunesse.
— Avez-vous un ou des modèles qui vous ont inspiré à poursuivre une carrière d’athlète ?
Il y a d’abord Zarsenay Tadesse. J’aime sa façon de courir, son caractère, tout ça. En France, j’aime bien Christelle Daunay. C’est une athlète qui est toujours motivée, je l’adore. Quand je vois comment elle fait un marathon jusqu’à 44 ans, elle a aussi fait du 1500 m. Elle a fait toutes les disciplines, elle a été au top quoi.
— Avez-vous un grand rêve, en tant qu’athlète ?
Bien sûr que j’ai un grand rêve. Je pense que nous avons tous le même. C’est le rêve de tout athlète d’aller aux Jeux olympiques. J’espère que je serai au départ en 2024. En dehors de l’athlé, je rêve aussi de voir ma famille que je n’ai pas vue depuis 10 ans. C’est ça mon rêve le plus fort, avant d’aller aux JO.
— Les Jeux olympiques de Paris 2024, vous y pensez donc, quel est l’objectif ?
L’objectif, c’est le marathon normalement. Avec l’équipe de France, j’espère qu’on sera une belle équipe de marathoniennes. Les JO, ce n’est pas si facile, donc franchement si je fais top 20, top 10, ça sera déjà très bien. Après bien sûr, gagner le marathon aux Jeux olympiques, en plus en France, c’est magnifique. Pour faire ça, il faut être positif, tout est possible.
« Pour le marathon, la Metaspeed Sky+ est très, très bien »
— On passe maintenant à la partie équipements : Vous êtes actuellement sous contrat avec ASICS. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste cette collaboration dans ses grandes lignes ?
Ça se passe très bien. Je suis avec eux depuis 2019. C’est une bonne famille, qui est là tout le temps, pas spécialement pour moi, mais pour tous les athlètes. Concernant les produits, ils s’améliorent à chaque fois, on découvre de belles choses. Je suis très, très satisfaite de mon équipement et de ma famille ASICS.
— Comment s’est construite la relation entre la marque et vous ?
Je travaille avec un manager qui m’accompagne depuis 2016, je crois que je n’ai jamais parlé de lui. Il m’a trouvé le sponsor avec ASICS. J’étais chez un autre équipementier avant, quand j’étais au pays. J’avais des habits, mais pas un vrai contrat. Le premier vrai contrat que j’ai eu, c’est avec ASICS.
— Quelle est la différence majeure entre la première génération de la chaussure et d’autre part la Metaspeed Sky+ et la Metaspeed Edge+, deux nouveaux modèles à plaque carbone d’Asics ?
C’est vraiment magnifique. On avait déjà eu la Metaracer avant la Metaspeed Sky. Je n’avais pas effectué de compétition avec, et je m’en servais plutôt sur piste. La Metaspeed est différente. Ça renvoie beaucoup, notamment sur marathon. Cette année on a eu deux autres modèles : la Sky+ et la Edge+. Je cours avec les deux, j’ai fait mon record sur le 10 km avec la Metaspeed Sky+, et j’ai couru à Malaga avec la Metaspeed Edge+. Pour le 5 km ou le 10 km, je préfère la Metaspeed Edge+. Pour le marathon, la Metaspeed Sky+ est très, très bien.
— Quelles chaussures d’ASICS avez-vous l’habitude de porter lors de vos entraînements et de vos compétitions sur route ?
Ça dépend. Pour le long, j’utilise la Metaspeed Sky+. En ce moment, comme je suis sur piste, sur du plus court, j’utilise la Edge+. Après, quand je fais des séances courtes comme des 300 m, j’utilise la Metaracer. Je l’aime bien, elle est hyper légère, stable pour aller plus vite. Je m’en sers même pour mes fartleks. J’ai beaucoup aimé la NovaBlast aussi pour mes footings. J’en ai trouvé une autre que j’aime encore plus, c’est la Evoride. Je pense qu’elle est très bien, surtout pour mes pieds. Chaque athlète à un pied différent, mais pour moi l’Evoride, de la première version à la troisième, est très bien.
« Ils nous promettent des choses et ils tiennent leurs promesses »
— Quand vous choisissiez une chaussure de running, quel est le critère le plus important ? Qu’est-ce qui est le plus important dans une chaussure de running ?
C’est le confort. Le plus important pour moi, c’est d’être confortable au niveau du pied. Que je sois bien, que je me sente bien pour ne pas que je me blesse. C’est le plus important pour moi.
— Plus généralement, quel est votre avis sur l’évolution des chaussures de running depuis le début de votre carrière professionnelle ?
Wow, ça n’a rien à voir. On est dans une période un peu spéciale. Les paires s’améliorent à chaque fois, de nouveaux modèles avec du carbone. Même au niveau des pointes, maintenant c’est autre chose. Il y a une grande différence bien sûr. Certains n’aiment pas forcément les carbones. Mais il faut savoir que les carbones ne courent pas tout seul, si on n’est pas fort. Ok ça nous aide pour aller plus vite, mais ça nous aide aussi dans la récupération. On se blesse moins, notamment sur la route.
— Que pensez-vous des dernières innovations chez Asics ? Quels sont les points forts de la marque ?
Je suis très satisfaite. On a bien progressé en deux ans, il y a de belles paires. Je pense que toute l’équipe d’ASICS est très contente, et je sens que ce n’est pas terminé. Donc merci à Asics qui travaille dur pour ça. Ils nous promettent des choses et ils tiennent leurs promesses. Ils sont à l’écoute, ils sont actifs, par exemple, là je suis au Kenya. Si je n’ai plus de chaussures, dans trois jours je peux en avoir des nouvelles. C’est très bien !
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Propos recueillis par Briac Vannini
Crédits photos : Antoine Decottignies & Albin Durand / ASICS