Nicolas Navarro : « Je ne me fixe pas de limites sur marathon »

23 septembre 2022 à 12:15

Douzième des JO de Tokyo en 2021 et cinquième des Championnats d’Europe de Munich sur marathon en août dernier, Nicolas Navarro a décidé de se consacrer pleinement à l’athlétisme afin de franchir un cap et viser une carrière internationale grâce notamment au soutien de son nouvel équipementier On Running. Le septième meilleur performeur français de l’histoire sur les 42,195 km en 2h08’29 a beaucoup travaillé pour atteindre ce niveau mais ne veut surtout pas s’arrêter là, avec en ligne de mire les Jeux olympiques de Paris 2024. Après quelques jours de vacances en Italie avec sa compagne Floriane Hot, championne du monde des 100 km fin août, le fondeur de la SCO Ste Marguerite de Marseille revient sur sa saison, ses objectifs, et ses nouvelles conditions d’entraînement. Bilan et perspectives d’un homme aussi lucide que serein. 

— Nicolas, comment allez-vous ? Avez-vous réussi à couper quelques jours après Munich ?

J’étais pendant une bonne semaine en vacances en Italie avec Floriane, on a fait Rome, Naples et la côte Amalfitaine, il y avait du soleil, c’était sympa. Floriane est encore sur son petit nuage au vu de son résultat aux Mondiaux des 100 km, mais on avait besoin de couper un peu avant la reprise cette semaine.

— Avec un mois de recul, que représente pour vous cette cinquième place (2h10’41) aux Europe sur marathon

Je suis très content de cette cinquième place. Mais il y aura toujours un « mais » avec ce qui s’est passé pendant la course où j’ai joué de malchance au 25e kilomètre, en chutant suite à un croc-en-jambe d’un concurrent israélien. Ça laisse forcément des regrets.

— Vous finissez à seulement 20 secondes du vainqueur…

Je ne suis pas loin du vainqueur et surtout du podium (12 secondes, ndlr). Si j’avais fini cinquième à deux minutes du podium même en chutant ça ne m’aurait pas laissé de regrets mais là je ne suis vraiment pas loin. Je suis tombé, je me suis relevé, je n’ai pas eu trop le temps de tergiverser et je suis reparti directement. J’ai réalisé un gros effort pour revenir puisque c’est arrivé à un moment où la course commençait à se décanter et il m’a manqué quelques « cartouches » sur la fin pour pouvoir jouer le podium.

— Initialement, vous étiez attendu aux Mondiaux de Eugene un mois avant…

J’avais prévu de courir à Eugene mais j’ai contracté une infection à la cuisse droite mi-juin. Au vu des circonstances de la course et de l’ambiance au sein de l’équipe de France, Munich c’était une superbe expérience. Je ne regrette pas d’y être allé. J’ai regardé le marathon des Mondiaux et il n’y avait pas beaucoup d’ambiance et le parcours n’était pas en ville. À Munich, je me suis régalé pendant la course. 

— Vivez-vous actuellement la meilleure période de votre carrière ?

Je bats mon chrono sur marathon en février à Séville (2h08’29) sachant que je n’avais pas eu la préparation complète que je souhaitais en raison d’une blessure aux ischio-jambiers survenue juste avant le Marathon de Valence en décembre 2021. Cet été, la préparation a été un peu chaotique donc finalement je m’en sors pas si mal. Aux Europe, je fais quelque chose de pas trop mal donc je suis encore en progression donc ça laisse présager que du bon pour la suite.ps pour m’entraîner, pour récupérer, faire des soins pour chez les kiné et l’osthéo, ce qui me manquait avant. J’ai aussi du temps pour partir en stage. Je me professionnalise. C’est un poids en moins de se consacrer totalement à ta carrière sportive, et de ne pas avoir un boulot à côté. Il me manque juste une chose : des parcours un peu plus plats à côté de chez moi pour les sorties longues mais on s’adapte !

— Comment vont s’articuler les prochaines semaines pour vous ?

Dans les grandes lignes, tout d’abord, je serai présent aux 20 km de Paris le samedi 9 octobre. En 2019, j’avais adoré la course et j’ai envie d’y retourner cette année. Ça sera la grosse course de reprise. Et ensuite, je vais courir à Marseille-Cassis. Vu que c’est mon club qui organise, ça me tient à coeur d’y être. Voilà pour les deux prochains rendez-vous et pour la suite, je ne sais pas encore. Je ne partirai pas en stage jusqu’à la fin de l’année 2022. Je partirai quelques semaines pour préparer mon prochain marathon en 2023. J’attends les dates de la période de qualification de la FFA pour choisir le lieu. Si ça ouvre en février, ça serait Séville certainement, sinon peut-être Rotterdam dans le courant du mois d’avril.

— La période des cross-country arrive à grand pas, est-ce que les labours vous attirent ?

J’aime bien l’ambiance et ce côté classement par équipes qui te pousse à tout donner pour le collectif. Quand on prépare un marathon, ça tombe toujours en même temps que les cross donc c’est assez compliqué à gérer les deux, et même pas trop compatible. J’ai déjà participé aux Championnats de France à Saint-Galmier en 2017. Depuis je n’en ai pas refait plus que ça mais je ne perds pas espoir de réaliser une saison de cross. J’ai vu que les France cette année étaient à Carhaix, en Bretagne, donc si la période de réalisation des minima ouvre en février pour le marathon, pourquoi pas être de la partie.

— Est-ce que les longues distances aussi vous attirent, à l’image du 100 km ?

J’en ai déjà parlé à Florian et ça me branche bien. J’ai aujourd’hui un tel niveau sur marathon que je ne peux pas me permettre de faire du yoyo entre le marathon et le 100 km. Ça sera plutôt pour plus tard je pense, la priorité restant le marathon.

— Pensez-vous déjà aux Jeux olympiques de Paris 2024 ?

Pour le moment, c’est l’objectif de ma carrière. Il ne peut y avoir d’autre plus gros objectif que les JO, surtout à domicile. 

— Quelles sont vos conditions d’entraînement actuellement ? 

Depuis cette année, ça a grandement changé, et maintenant j’ai tout ce qu’il faut pour performer. J’ai la chance d’avoir du temps pour m’entraîner, pour récupérer, faire des soins pour chez les kiné et l’osthéo, ce qui me manquait avant. J’ai aussi du temps pour partir en stage. Je me professionnalise. C’est un poids en moins de se consacrer totalement à ta carrière sportive, et de ne pas avoir un boulot à côté. Il me manque juste une chose : des parcours un peu plus plats à côté de chez moi pour les sorties longues mais on s’adapte !

— On parle aussi beaucoup de la préparation mentale qui contribue à l’amélioration des performances. Est-ce un levier qui vous intéresse ?

Je ne suis pas encore suivi mais l’idée me branche bien mais il faut trouver la bonne personne avec qui bosser pour mettre en place des choses qui fonctionnent. Je pense que ça peut-être un gros plus et un levier de progression pour le futur.

— À l’arrivée de votre troisième place à Marseille-Cassis le 31 octobre dernier, vous nous aviez confié que vous pourriez vous attaquer au record de France de Benoît Zwierzchiewski (2h06’36 en 2003), battu depuis par Morhad Amdouni à Paris (2h05’22 en 2022). Cette tentative est-elle toujours d’actualité ?

C’est vrai que là il a mis une grosse claque au record donc forcément, il s’éloigne un peu. Après si Morhad l’a fait, pourquoi est-ce que je n’en serais pas capable ? Il y a pas mal d’athlètes qui courent plus vite que Morhad et que moi donc il faut juste se donner les moyens, y croire et y aller petit à petit.

— Pourrait-on vous voir un jour sous les 2h06 ?

Honnêtement oui, parce qu’à Séville en février j’étais sur des bases de 2h06’30 pendant un peu plus de 30 km, en sachant que j’avais eu une préparation compliquée et qu’il me manquait un gros cycle d’entraînement. En ayant réalisé ce cycle, je pense que j’aurai duré un peu plus longtemps sur ces bases donc ça aurait pu faire un chrono autour des 2h06/2h07. Je ne me fixe pas de limites sur marathon.

— On passe maintenant à la partie équipements : Vous avez signé chez On Running depuis juin. Connaissiez-vous la marque avant de les rejoindre ?

Je ne connaissais pas trop la marque avant l’an dernier où j’ai eu l’opportunité de tester les Cloudboom Echo et c’est vrai que je trouvais qu’elle avait beaucoup de qualités mais que je ne me voyais pas courir un marathon avec. On Running est revenue vers moi il y a quelques mois avec la Cloudboom Echo 3.0 et j’ai tout de suite accroché. J’ai réellement appris à connaître la marque, son histoire, ses valeurs et j’ai que des bonnes surprises. En termes de valeurs surtout, il est difficile de trouver mieux que On. J’ai eu plusieurs propositions d’équipementier et c’est le projet qui m’a le plus convaincu.

— Vous avez eu l’occasion de tester la Cloudboom Echo 3.0, qui se présente comme la chaussure de running la plus aboutie jamais proposée par On. Que pensez-vous de ce modèle ?

J’en suis très content, et je la trouve aussi performante voire mieux que les meilleures paires performance des autres équipementiers. Je me sens très bien avec, j’ai aucun point négatif à relever. 

— Trouvez-vous intéressant d’être impliqué par les équipes de On dans la réflexion autour de la création et l’optimisation des nouvelles chaussures de running ?

C’est exactement ce qui m’a plu dans le projet chez On. Ce n’est pas que simplement être ambassadeur et courir avec les produits. Malheureusement, depuis juin, je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller à Zurich mais c’est prévu que j’aille rencontrer les équipes de conception en octobre et visiter leurs laboratoires et bien sûr échanger sur les prochains modèles. J’ai déjà effectué pas mal de retours sur les chaussures.

— Justement, comment se passe votre retour de tests auprès de On ?

Il n’y a pas forcément de critères bien définis à l’avance, c’est plutôt un ressenti personnel sur des sorties longues ou des séances sur piste. Évoquer ce que j’aime bien ou un peu moins, des petits détails qui sont peut-être à améliorer. 

— De manière générale, prêtez-vous attention à l’équipement que vous portez lors de vos entraînements ou de vos compétitions ?

Bien sûr,  d’ailleurs chez On, j’adore leurs tenues, c’est assez classe et moderne et ça sort de l’ordinaire. Ce ne sont pas des tenues que l’on a l’habitude de voir et c’est ce que j’adore aussi.

Crédits photos : STADION
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