À l’occasion d’un beau week-end de course à pied, marqué par la ASICS Speed Race et le Marathon de Paris, plusieurs athlètes tricolores se sont distingués sur les pistes, le macadam et les sentiers. Tour d’horizon des performances marquantes, à commencer par Gabriel Bordier sur 20 km marche à Podebrady (République tchèque). Les Championnats de France de Trail ont couronné Benjamin Roubiol et Blandine L’Hirondel à Buis-les-Baronnies.
Gabriel Bordier en forme à Podebrady
On pouvait diviser les Français en deux catégories. Ceux qui ont déjà leur billet en poche pour les JO de Paris, et qui voulaient profiter du Match international à Podebrady pour poursuivre leur préparation. Et ceux qui sont encore en quête des fameux minima olympiques pour lesquels la compétition représentait l’occasion idéale de perfer. Dans la première catégorie, on retrouve Gabriel Bordier qui s’est distingué en terminant quatrième du 20 km en 1h19’56 (passage au 10e km en 39’51, sur les bases de 1h19h42), derrière le Suédois Perseus Karlstrom (1h18’22, record de l’épreuve), vice-champion du monde 2023, le Canadien Evan Dunfee (1h18’41) et le Brésilien Caio Bonfim (1h18’50).
Celui qui est actuellement en quatrième semestre d’internat (huitième année) au CHU d’Angers signe le deuxième meilleur chrono de sa carrière, derrière ses 1h18’59 établis lors de sa dixième place au Mondiaux de Budapest l’été dernier. Le marcheur coaché par Gérard Lelièvre, déjà sélectionnable pour les JO de Paris, qui ambitionne une médaille aux Championnats d’Europe de Rome, a fait bonne figure en faisant jeu égal avec le gratin mondial pendant la première partie de la course.
Pauline Stey et Camille Moutard se rapprochent de Paris
Déjà brillantes lors des Championnats de France à Fontenay-le-Comte où elles avaient battu leur record en respectivement 1h30’10 et 1h30’20, Pauline Stey et Camille Moutard ont été encore plus rapide à Podebrady. Grâce à une formidable course d’équipe où elles ne se sont pas lâchées d’une semelle (passage à la mi-course en 44’55, sur les bases de 1h29’50), les deux médaillées des Championnats d’Europe espoirs l’été dernier à Espoo (Finlande) ont amélioré leur temps de référence et se rapprochent des minima olympiques (fixés à 1h29’20).
Pauline Stey est devenue la deuxième Française à descendre sous la barrière des 1h30, après Clémence Beretta (1h28’44), avec une neuvième place en 1h29’49, alors que Camille Moutard s’est classée onzième en 1h30’08. Avec la 23e place de Clémence Beretta (1h34’44), qui a tenu à se battre jusqu’au bout pour le collectif, les Bleues montent sur la plus haute marche du podium. Même classement pour les hommes qui décrochent également la médaille d’or.
Les Bleus ont rendez-vous aux Championnats du Monde de marche par équipes à Antalya (Turquie) les 20 et 21 avril prochains, avec l’optique de qualifier deux équipes françaises sur la nouvelle épreuve du programme des JO de Paris en athlétisme, le relais mixte de marche : Chaque équipe sera composée d’un binôme, un homme et une femme, qui parcourra 42,195 km, soit la distance d’un marathon, en quatre étapes d’égale distance. Mais avant de se concentrer pleinement sur cette échéance, les meilleurs spécialistes tricolores ont fait une halte sur la côte vendéenne dans le cadre d’un stage à la Thalasso de Saint-Jean-de-Monts.
Benjamin Roubiol et Blandine L’Hirondel sacrés à Buis-les-Baronnies
Avec des Championnats d’Europe de trail et de course en montagne qui se disputent à Annecy dans quelques semaines (31 mai au 2 juin 2024), le rendez-vous national à Buis-les-Baronnies, organisé dans le cadre du Trail Drôme, ne manquait pas d’enjeux, avec des titres nationaux à aller chercher, mais aussi des tickets à décrocher pour la Haute-Savoie. Sur le format long, la palme est revenue au champion du monde en titre Benjamin Roubiol (Annecy Athlétisme, 58 km pour 2900 m D+ en 4h44’57) devant Hugo Deck (Team Provence Endurance) et Thomas Cardin (Taillefer Trail Team). La double championne du monde (2019 et 2022) Blandine L’Hirondel (Alençon Running Club) a parfaitement assumé son statut de favorite. Julie Roux (AL Echirolles) et Adeline Martin (Club Athletique Du Roannais) complètent le podium qui a fière allure.
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Sur le trail court de 21 km (950 m D+), Killian Allaire (Esclops d’Azun) a glané son premier titre national en 1h24’46. Théo Bourgeois (Entente Jura Centre Athlétisme, 1h25’35) et Quentin Meyleu (Clermont Auvergne Athlétisme, 1h25’38), qui ont disputé la deuxième place au sprint, accompagnent Killian Allaire sur la boîte. Dans le classement féminin, en coupant la ligne d’arrivée en 1h42’08, Julie Lelong (Annecy Athlétisme) a devancé l’ex-marcheuse française Emilie Menuet (AC Font Romeu, 1h43’41), et Anaïs Guillot (Sallanches Passy Athletic, 1h43’45). À noter que la championne du monde Clémentine Geoffray a déclaré forfait quelques heures avant le départ en raison d’une inflammation au niveau du muscle droit fémoral.
Minima européens pour Clément Ducos sur 400 m haies
Derrière le duo de très haut niveau Wilfried Happio-Ludvy Vaillant, il faudra certainement compter sur Clément Ducos cet été sur 400 m haies. L’étudiant de l’Université du Tennessee a profité d’une compétition universitaire sur sa piste d’entraînement pour être chronométré en 49″03, pulvérisant son record personnel de plus de six dixièmes (ancien : 49″65 à Albi en 2022). Il s’acquitte par la même occasion des minima (fixés à 49″30) pour les Championnats d’Europe de Rome (7 au 12 juin à Rome) et se rapproche de ceux pour les JO de Paris 2024 (fixés à 48″70).
Le pensionnaire du Bordeaux EC a commencé à se faire bien connaître dans le paysage de l’athlétisme tricolore en 2022 lors des Championnats de France Elite à Miramas, alors qu’il était encore espoir. Quinzième sur la liste des engagés sur 400 m et dernier qualifié avec un record en 47″99, l’élève de Camille Bechet avait surpris tous les suiveurs du premier sport olympique en s’imposant en 47″27. Depuis, il a prouvé qu’il était bien plus que l’athlète d’une seule course et continue de s’affirmer dans l’échiquier national où les prétendants aux billets pour les grands championnats sont pléthore.
62,15 m pour Lolassonn Djouhan au disque
Après plus d’un an et demi loin des aires de lancers en raison d’une grave blessure (désinsertion du muscle pectoral droit) lors d’une séance de musculation en août 2022, Lolassonn Djouhan a retrouvé la plénitude de ses moyens lors du Grand Prix International de Douala à Yaoundé (Cameroun), intégré au World Athletics Continental Tour (label silver). Le deuxième meilleur lanceur de disque français de tous les temps (66,66 m à Montélimar en 2021), sélectionné pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2021, a expédié son disque à 62,15 m, ce qui constitue la meilleure performance française de la saison. Le discobole 32 ans, membre du Martigues Sports Athlé, espère monter en puissance avec l’objectif de s’affranchir des minima olympiques fixés à 67,20 m.
Crédit photo : Solène Decosta / STADION