Marathon de Paris 2024 : La capitale est prête à vibrer pour les Jeux olympiques

07 avril 2024 à 12:16

La 47e édition du Marathon de Paris 2024 a tenu ses promesses et plus encore ce dimanche, à 110 jours de l’ouverture des Jeux olympiques : les milliers de spectateurs ont pu assister aux victoires des Éthiopiens Mulugeta Uma en 2h05’33, chez les messieurs, et de Mestawut Fikir en 2h20’45, chez les dames, laquelle participait à son galop d’essai sur la distance mythique de la course à pied. Le titre honorifique de premier Français est revenu à Adrien Toucas (2h17’06) et à Maëlle Lacroix (2h49’01) chez les « Elite ». Très exactement 55 922 fondus du bitume se sont élancés pour boucler les 42,195 km qui représentent un défi tout aussi exceptionnel que celui de franchir la distance en un peu plus de 2 heures pour un coureur de calibre planétaire.

À bloc sur les pavés parisiens ! Alors que certains des concurrents engagés attendaient encore patiemment dans les SAS pour prendre le grand départ, Mulugeta Uma a coupé la ligne en vainqueur en 2h05’33 (passage au semi en 1h02’10, sur les bases de 2h04’20), à un peu plus d’une minute du record de l’épreuve (2h04’21) détenu depuis le 14 octobre 2021 par le Kényan Elisha Rotich, troisième ce dimanche en 2h06’54.

 

« Je suis très heureux »

Pour quatrième sortie sur marathon, l’athlète ASICS, équipé du nouveau modèle de compétition de son équipementier, les METASPEED SKY PARIS, a abaissé son temps de référence d’une trentaine de secondes (2h06’07 à Séville en 2023), malgré quelques secondes de perdues après une hésitation sur la route à suivre à moins de 200 mètres du terme, avenue Foch. « Je suis très heureux, merci aux organisateurs, se réjouissait l’heureux vainqueur après la course. J’ai suivi la moto qui continuait tout droit afin de sortir du parcours alors que je devais continuer vers la ligne d’arrivée. »

 

 

Décrit dans le milieu comme un grand espoir chez les jeunes catégories, Mulugeta Uma avait pris la deuxième place au Festival Olympique de la Jeunesse (FOJ) sur 1500 m à Nankin (Chine) en 2014 puis aux Mondiaux cadets à Cali (Colombie) l’année suivante. Si ensuite, on perd un peu la trace du Kényan de 26 ans, on le retrouve dans d’excellentes dispositions sur marathon en 2022 avec un 2h07’56 à Amsterdam. La deuxième place a été empochée par le Kényan Titus Kipruto en 2h05’48 (record en 2h04’54 à Amsterdam en 2022), huitième des Mondiaux de Budapest 2023 derrière Hassan Chahdi. L’Éthiopien Abeje Ayana, qui avait créé la surprise en 2023 en remportant l’épreuve (2h07’15), a terminé neuvième en 2h09’04.

 

 

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Débuts canon pour Mestawut Fikir et Enatnesh Tirusew

À l’instar de leurs consorts masculins, les femmes des hauts plateaux ont pris un départ canon. Au passage à la mi-course (1h10’12, sur les bases de 2h20’24), les principales favorites étaient au rendez-vous. Alors que l’épreuve s’est réellement décantée après le ravitaillement du 25e km, moment où Vivian Cheruiyot, troisième en 2h21’46 pour son premier marathon depuis cinq ans, accusait le coup. Les milliers de spectateurs eurent encore des forces pour applaudir, quinze minutes après le passage triomphant de leur compatriote chez les masculins, Mestawut Fikir et Enatnesh Tirusew qui se sont livrées un duel endiablé jusqu’au bout. Après plus de 42 km d’effort, il aura fallu attendre les derniers mètres pour désigner la vainqueure et s’agit de la première citée (2h20’45 contre 2h20’48).

 

 

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Si elles auraient bien voulu chiper la meilleure marque du Marathon de Paris (2h19’48) de la Kényane Judith Jeptum, posée sur le buffet depuis 2022, Mestawut Fikir et Enatnesh Tirusew, dont leur chrono est à ranger dans la catégorie des temps canon, ont fait très forte impression pour leurs grands débuts sur la distance reine de la course à pied. Ces deux-là méritèrent bien des salves d’applaudissements. « Gagner mon premier marathon c’est incroyable. J’ai adoré cette course. Je me suis sentie bien et c’est une grande joie de pouvoir m’imposer », nous confie la gagnante.

 

Un Marathon de Paris 2024 sans tête de gondole française

Plusieurs marathoniens français vont jouer leur va-tout jusqu’à la fin de la période de réalisation des minima olympiques qui se fermera le 30 avril 2024. Il est vrai qu’en raison de la deuxième partie du tracé, réputée plus exigeante que la première avec ses faux-plats, de nombreux Tricolores qui aspirent encore décrocher leur qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ont jeté leur dévolu sur des circuits plus roulants et plus performants que Paris. C’est notamment le cas de Manon Trapp qui sera au départ du Marathon de Rotterdam (Pays-Bas) le 14 avril, de Hassan Chahdi qui a opté pour le Marathon de Londres (Royaume-Uni) le 21 avril, et de Fadouwa Ledhem qui est attendue au Marathon d’Hambourg (Allemagne) le 28 avril. 

Le 18 février dernier au Marathon de Séville, Morhad Amdouni (2h03’47) et de Méline Rollin (2h24’12) ont amélioré le record de France, et sont en ballotage favorable pour le troisième ticket chez les Bleus. De leur côté, Mehdi Frère (2h05’43 Nicolas Navarro (2h05’53), Mekdes Woldu (2h24’44) et Mélody Julien (2h25’01), qui se sont tous les quatre illustrés à Valence en décembre dernier, sont d’ores et déjà qualifiés pour les JO de Paris sur marathon.

 

« Premier Français à Paris, c’est toujours quelque chose »

Douzième en 2h17’06, Adrien Toucas s’est paré du titre honorifique de premier Français mais le fondeur de l’Athlé Provence Clubs oscillait entre satisfaction et frustration, notamment en raison de problèmes lors de prises des ravitaillements : « C’est parti fort ! J’ai loupé mon ravitaillement au 5e km et j’ai fait demi-tour mais le groupe devant est parti. J’ai mis du temps à les rattraper. J’ai pris mon bidon entier au semi et j’ai retrouvé des forces et des sensations, avec des allures correctes entre 3’07/08 au km. C’est vraiment sur la fin de course que je commençais à me sentir vraiment bien. J’ai vraiment kiffé ma course et le RP ça sera sûrement pour la fin de l’année à Valence. Premier Français à Paris, c’est toujours quelque chose », souligne le membre du Team MarathoniacK qui avait terminé cinquième Français ici-même l’an dernier en 2h15’57 (record personnel).

 

 

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La première place Tricolore chez les féminines est à mettre à l’actif de la sociétaire du Décines Meyzieu Athlétisme Maëlle Lacroix en 2h49’01, record personnel amélioré de près d’une minute. La kinésithérapeute de métier s’est classée 14e au scratch dans la catégorie « Elite ». Chez les « Open », Laurie Maleysson (Velay Athlétisme) a été la plus rapide en 2h46’37 pour sa première expérience sur la distance.

 

 

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Encore un podium pour Julien Casoli

Pour la quatrième année consécutive, le Marathon de Paris, qui a signé une convention avec la Fédération Française Handisport, était le la course support aux Championnats de France de para athlétisme. Déjà quintuple vainqueur (2012, 2015, 2019, 2021, 2022), Julien Casoli, parti un peu avant 8 heures ce dimanche, cherchait à ajouter une nouvelle victoire à son palmarès. Avec un temps de 1h37’11, le médaillé de bronze sur 5000 m aux JO 2012 de Londres a finalement terminé deuxième, un an après sa troisième place l’an passé (1h35’42). En février dernier à Dubaï, le Haut-Saônois de 41 ans a battu le record de France du 5000 m et a déjà réalisé les minima pour ses cinquièmes Jeux paralympiques sur trois distances : 800 m, 1500 m et 5000 m.

Deuxième en 2023, le Néerlandais Geert Schipper, en dynamitant la course dès le 3e km, a triomphé en 1h34’36. « Il m’a décroché sur des pavés et je n’ai jamais réussi à le reprendre, explique Julien Casoli. Il est clairement plus fort que moi sur marathon. Je suis quand même content d’ajouter un titre de champion de France. Sincèrement, je ne les compte plus. Mais je dois en être à plus de 70 avec la piste. »

Chez les femmes, l’Italienne Rita Cuccuru l’a emporté en 2h35’21, près de douze minutes devant la Française Nadège Monchalin, 45 ans, sacrée championne de France du marathon fauteuil, un an après son titre national sur semi-marathon. Dans la catégorie handi debout, la victoire et le titre national reviennent à Mehdi Acheghane (sourd et malentendant), vainqueur en 3h18’38 devant Rony Brute (3h27’43). Dans le classement féminin, ancienne recordwoman de France du 10 000 m et présente aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, Rosa Murcia Gangloff, aujourd’hui atteinte de déficience visuelle, a déroché les lauriers en 3h08’58.

 

Il n’y a que des champions et des championnes !

Il faut dire que le Marathon de Paris ne manque pas de charme et de singularité à travers cette capacité à réunir, sur un même site et au cours d’une même matinée, le coureur du dimanche et le médaillé olympique. Derrière les champions à la foulée féline, chaque coureur a l’occasion de visiter « la plus belle ville du monde » via une excursion unique en son genre sur les artères et les places les plus prestigieuses de la capitale, de l’Arc de Triomphe à la Tour Eiffel en passant par les Champs-Elysées, l’Opéra Garnier ou encore la cathédrale Notre-Dame. 

 

 

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ASICS et le Marathon de Paris prolongent leur collaboration jusqu’en 2031

La belle histoire se poursuit. Alors que le premier partenariat a été signé pour l’édition 2009, le Marathon de Paris a reconduit pour la quatrième fois son contrat avec ASICS, pour une durée qui s’étend jusqu’au millésime 2031. Un bail de 22 ans, c’est une première dans l’histoire de l’épreuve comme pour la marque japonaise, qui réaffirme par sa fidélité le lien qu’elle entretient avec la France et sa capitale. Leader sur le marché du running, ASICS a connu une progression qui épouse l’évolution de la plus grande course à pied en France : 30 000 coureurs étaient réunis au départ sur les Champs-Elysées en 2009, tandis que 55 922 runners (record de participation) se sont mêlés à la fête ce dimanche. Dans le cadre du Marathon de Paris 2024, ASICS a spécialement imaginé une collection qui s’articule autour du blanc, du bleu et du rouge.

Tous les résultats du Marathon de Paris 2024, en cliquant ici.

Crédits photos : STADION

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