Championnats du monde d’athlétisme : La folle remontée d’Hassan Chahdi sur marathon, Mehdi Frère dix-huitième

27 août 2023 à 11:57

Après un départ prudent, Hassan Chahdi a remonté plusieurs concurrents tout au long de la course pour aller chercher une excellente septième place sur marathon aux Championnats du monde en 2h10’45. Mehdi Frère s’est aussi montré satisfait de sa dix-huitième place malgré uniquement cinq semaines de préparation.

Le marathon des Championnats du monde s’est disputé ce dimanche matin dès 7h avec trois Tricolores au départ. Les 83 coureurs ont commencé par une première boucle de 2,195 km suivi de 4 tours de 10 km. Sur un parcours qui traverserait le cœur de la capitale et de nombreuses places et de nombreux monuments de Budapest, Hassan Chahdi, parti sagement, a réalisé une spectaculaire remontée.

« Je suis parti vraiment prudemment », analyse le pensionnaire de l’AL Voiron, tout sourire en zone mixte. Des propos illustrés par les chiffres : 71e au 5e km, 58e au 10e, 42e au semi (en 1h05’39), 27e au 30e, et finalement septième à l’arrivée sur la Place des Héros en 2h10’45, le Français de 34 ans a réalisé une course d’une grande intelligence, en gérant parfaitement son effort dans des conditions difficiles, avec un soleil qui tapait déjà fort de bon matin (23 degrés au départ, 30 à l’arrivée).

 

 

« J’ai de l’expérience maintenant alors que quand j’étais plus jeune je partais souvent trop vite »

« Je suis super content, je ne m’attendais pas à cette septième place. J’avais eu du mal à me rétablir du marathon de Boston (8e place) et après une préparation compliquée, j’étais déterminé. J’ai fait beaucoup de sacrifices ces derniers mois en montant à Font-Romeu sans voir ma famille pendant un long moment. Je remercie le CNE de Font-Romeu et également le staff de l’équipe de France qui m’a demandé d’avoir confiance en moi. Je me suis battu jusqu’au bout. J’ai de l’expérience maintenant alors que quand j’étais plus jeune je partais souvent trop vite et là j’ai passé un gros cap après Boston. Cela m’a aidé aujourd’hui et je suis resté prudent jusqu’au 35e km. Je savais que je devais partir doucement, je me suis dit « sois tranquille, remonte ». Avant la dernière ligne droite, j’ai tout donné et ce top 8 est une récompense. Je suis maintenant prioritaire pour les Jeux olympiques de Paris 2024 mais je ne me sens pas prioritaire plus que ça et dans ma tête, j’ai toujours des exigences envers moi-même. »

 

 

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 Après un début de course animé par le vétéran Mongol Ser-Od Bat-Ochir (41 ans), qui participait à ses onzièmes Mondiaux, un peloton s’était créé tout devant, parmi lesquels Morhad Amdouni et Mehdi Frère s’étaient infiltrés. Au passage à mi-parcours, les deux premiers Tricolores se trouvaient dans le wagon de tête, chronométrés en 1h05’04 tandis qu’Hassan Chahdi semblait quelque peu distancé mais pas largué (42e en 1h05’39). Quelques kilomètres plus loin, Morhad Amdouni, recordman de France (2h05’22 à Paris en 2022), qui n’a pas été épargné par les pépins physiques (au tibia notamment) depuis le marathon de Paris en avril dernier, a préféré mettre le clignotant avant le 30e kilomètre alors qu’Hassan Chahdi effectuait une remarquable remontée et avait été enregistré en 20e position (1h48’27) au 35 km, à dix secondes de Mehdi Frère.

Le Haut-Savoyard confirme sa superbe prestation au Marathon de Boston le 17 avril dernier (8e en 2h09’46 au prix d’une très belle fin de course également) et s’assure quasiment d’une place au marathon l’année prochaine aux Jeux olympiques de Paris (un top 8 est prioritaire). Après une 17e position l’an passé à Eugene où il était devenu le premier Français à courir les 42,195 km en moins de 2h10 aux Mondiaux sur marathon, Hassan Chahdi réalise cette fois la meilleure place française sur la distance dans la compétition.

 

« Je voulais me tester à un an des Jeux olympiques pour voir si les jambes répondaient face au top niveau mondial »

Sous une chaleur étouffante, Mehdi Frère s’est courageusement accroché au groupe de tête jusqu’au vingt-huitième kilomètre (pendant plus d’1h25) avant que le rythme s’accélère brutalement sous l’impulsion des Ougandais. Le gendarme de la garde républicaine à Paris a coupé la ligne d’arrivée au dix-huitième rang en 2h11’59. Alors qu’il préparait le marathon de Berlin le 24 septembre prochain, le protégé de Thierry Choffin n’a été prévenu que le 22 juillet, il y a cinq semaines, de sa participation aux Mondiaux pour remplacer Nicolas Navarro blessé au genou.

 

 

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« Courir un marathon, c’est que du plaisir. J’ai profité de la course et essayé d’être à la bagarre. J’étais loin d’être dans les favoris mais je voulais me tester à un an des Jeux olympiques pour voir si les jambes répondaient face au top niveau mondial. Ce n’est pas parce qu’on est Français qu’on doit rester derrière. Je suis resté sage une bonne partie de la course et après j’ai voulu aller m’amuser, on est là pour ça aussi. Le top 20 c’est vraiment satisfaisant même si je voulais faire top 16 avec une préparation raccourcie à cinq semaines. Je n’ai toujours pas réalisé les minima olympiques (fixés à 2h08’10) donc il va falloir que je cours sur un gros marathon avec une belle densité en fin d’année à Valence (Espagne, le 3 décembre) ». Le marathon a été remporté pour la deuxième fois de l’histoire (10 ans après Stephen Kiprotich à Paris en 2003) par un Ougandais, Victor Kiplangat, en 2h08’53 qui devance l’Israélien Maru Teferi (2h09’12’) et l’Éthiopien Leul Gebresilase (2h09’19). 

 

 

Tous les résultats des Championnats du monde d’athlétisme, en cliquant ici.

Texte : Dorian Vuillet
Crédits photos : Solène Decosta / STADION

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