Sydney McLaughlin, Armand Duplantis, Jakob Ingebrigsten… Les cinq stars de l’athlétisme à suivre aux Mondiaux de Eugene

15 juillet 2022 à 12:06

C’est le grand jour. Les Championnats du Monde d’athlétisme s’ouvrent ce vendredi 15 juillet à Eugene, dans l’Oregon, jusqu’au 24 du mois. À l’instar de l’équipe de France, la rédaction de Stadion vous propose cette fois-ci cinq stars à suivre qui pourraient marquer de leur empreinte cette compétition. Nous misons notamment sur le Suédois Armand Duplantis (22 ans), l’Américaine Sydney McLaughlin (22 ans), les Norvégiens Karsten Warholm (26 ans) et Jakob Ingebrigsten (21 ans) ainsi que la Vénézuélienne Yulimar Rojas (26 ans). Explications.

À Doha en 2019, les acteurs avaient souffert des températures intenses du Qatar et regretté l’absence de ferveur populaire. À Eugene, si les champions pourraient subir la chaleur torride de l’Oregon, l’ambiance de Eugene ne devrait pas faire défaut dans le stade flambant neuf Hayward Field d’Eugene, ville surnommée « Track Town » et considérée comme la capitale américaine de l’athlétisme. Pour la première fois de son histoire, les Championnats du Monde se disputent aux États-Unis. Dans un cadre verdoyant et champêtre, les meilleurs athlètes du circuit ont une opportunité parfaite de briller et de montrer davantage toute l’étendue de leur talent. Si certains ont déjà survolé leur saison, d’autres favoris viennent avec quelques doutes… mais l’orgueil du champion et l’art de se sublimer au meilleur moment, ne sont jamais bien loin. C’est l’heure de mouiller le maillot pour la rédaction, qui vous propose les cinq athlètes à suivre, qui sont relativement jeunes et brisent le cliché d’un sport à maturité tardive. L’athlétisme fait sa crise d’adolescence !

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L’évidence Armand Duplantis

On vous l’accorde, nous n’avons pas pris beaucoup de risques pour commencer. Mais comment ne pas citer Armand Duplantis dans cette page tant le recordman du monde du saut à la perche (6,20 m à Belgrade en mars 2022) continue d’impressionner (et de nous faire rêver). Malgré la belle concurrence qui l’attend à Eugene, la question n’est pas de savoir si le Suédois volant va remporter la breloque dorée mais plutôt, s’il va améliorer son propre record planétaire. Bien sûr, nous ne sommes jamais à l’abri d’une surprise, mais la saison du champion olympique de Tokyo est tout bonnement hallucinante. Cinq concours cette saison, trois à plus de 6 mètres. Rien que ça. Le champion d’Europe de Berlin 2018 en a d’ailleurs profité pour signer la meilleure performance en plein air de l’histoire, en passant 6,16 m chez lui à Stockholm. Un record de plus dans sa besace. À noter qu’Armand Duplantis a déjà sauté à Eugene cette saison, lors de la Diamond League, fin mai. C’était d’ailleurs la rentrée en plein air de l’athlète coaché par son père (Greg Duplantis). Une première sortie à 5,91 m.

Aussi cinglé que cela puisse paraître, lnatif de Lafayette, en Louisiane (États-Unis), comme notre Français Renaud Lavillenie, n’a encore jamais remporté ce titre à l’extérieur. Il n’avait pris “que” l’argent en 2019 à Doha derrière l’Américain Sam Kendricks (absent cette année). L’occasion d’ajouter une énième ligne à un palmarès déjà bien garni. À seulement 22 ans, cela serait tout à fait normal de ne pas être encore champion du monde pour tout autre athlète, mais pas pour « Mondo ». De quoi mettre une petite pression au jeune plieur de gaule ? Ne sait-on jamais. D’autant plus que l’Américain Chris Nilsen sera chez lui, dans la forme de sa vie, et avec aussi les 6 mètres dans ses valises.

 

  • Finale de la perche : Lundi 25 juillet à 2h25

Sydney McLaughlin dans son jardin

Elle est discrète… mais si impressionnante ! La double championne olympique de Tokyo (400 m haies et 4×400 m) vient encore de battre son propre record du monde du « 4 H » et pour la deuxième fois à… Eugene ! Le 25 juin dernier, lors des annuels « Trials » des Etats-Unis, la vice-championne du monde 2019 a battu de 5 centièmes son ancienne marque pour le boucler en 51″41. Son précédent tour de piste semé de haies le plus rapide de l’histoire, datait de la finale des Jeux de Tokyo. Et son premier ? Juste avant les Olympiades à… Eugene encore (51″90). Ce qui est notable, c’est que le record de la jeune américaine (22 ans) a été réalisé sans concurrence, tout en aisance. Pour les Mondiaux, l’athlète originaire du Kentucky fera face à Femke Bol (22 ans également) qui a couru en 52″27 cette saison. La championne du monde en titre Dalilah Muhammad sera également de la partie pour tenter de voler la vedette à sa compatriote. Déjà double championne olympique, recordwoman du monde et même fraîchement mariée, il ne manque plus que l’or mondial à Sydney McLaughlin… à seulement 22 ans. Après les Trials, l’athlète coachée par Bob Kersee annonce “Chaque fois que je viens ici, je sens que quelque chose de formidable va arriver”. Tout est parfaitement planifié pour celle qui ne veut pas être célèbre…

 

  • Finale du 400 m haies : Samedi 23 juillet à 4h50

La fougue Jakob Ingebrigsten

Lui aussi est très jeune (21 ans), lui aussi a déjà tout gagné, mais à lui aussi il manque le titre mondial. Jakob Ingebrigsten est en terre américaine pour remporter le 1500 m. Le prodige norvégien était tout proche du podium en 2019 (à 18 ans, un autre temps), et a été battu aux Championnats du Monde en salle à Belgrade en mars de cette année, par l’Éthiopien Samuel Tefera. Malgré le nouveau chrono de référence effectué à Liévin en 3’30″60 au mois de février. Le champion olympique de Tokyo sur la distance veut rectifier le tir et s’en est donné les moyens cet été : le double champion d’Europe 2018 (1500 et 5000 m) a été tout proche du record d’Europe du Mile (1609,34 m), qu’il a réalisé chez lui, à Oslo en 3’46″46, soit à seulement 14 centièmes du record détenu par le Britannique Steve Cram depuis 1985. Jakob Ingebrigsten a également couru à Eugene fin mai, son seul 1500 m de la saison bouclé en 3’34″19, ainsi qu’un autre Mile en 3’49″76… le lendemain de son 1500 m. La méthode Ingebrigsten. S’il n’a couru qu’une seule fois les 3 tours ¾ de piste cette saison, il est évident que le recordman d’Europe en plein air (3’28″32) sera le grandissime favori au coup du starter…

 

  • Finale du 1500 m : Mercredi 20 juillet à 4h30

Rendez-vous en terre inconnue pour Karsten Warholm

Un Norvégien champion olympique n’arrivant jamais seul, il est temps de vous présenter Karsten Warholm. “Présenter” est un bien grand mot puisque le double champion du monde (2017 et 2019) n’a fait que marquer les esprits ces dernières saisons. Karsten Warholm a laissé tout le monde sans voix lors de la finale du 400 m haies aux Jeux olympiques de Tokyo, en faisant s’arrêter le panneau d’affichage à 45″94. Ce chrono est à ranger illico dans la catégorie des marques de légende, comme les 9″58 du Jamaïcain Usain Bolt. Beaucoup de spécialistes n’hésitent pas à en faire la course la plus folle de toute l’histoire de l’athlétisme. Seulement, nous allons vous présenter sa situation. Elle est claire et le champion d’Europe de Berlin le dit lui-même : il s’agit du plus grand défi de sa carrière. La raison ? L’athlète de 26 ans n’a tout simplement pas couru cette saison. Le protégé de Leif Olav Alnes a effectué sa rentrée le 5 juin dernier lors de la Diamond League de Rabat, mais sa cuisse droite en a décidé autrement dès le franchissement du premier obstacle, course terminée.

Le recordman du monde arrive dans l’Oregon avec seulement un stage en Californie dans les jambes. Séjour où il a pu tout de même augmenter l’intensité de ses entraînements jour après jour. L’ancien Décathlonien ne sait pas s’il sera à 100% pour le rendez-vous de l’année, mais cela n’empêche pas la rédaction de Stadion de miser une pièce sur lui pour la victoire finale. Avec son talent et son expérience, il est fort probable que le champion d’Europe en salle du 400 m parvienne à terminer sur la plus haute marche du podium.

 

  • Finale du 400 m haies : Mercredi 20 juillet à 4h50

Yulimar Rojas pour une sixième couronne mondiale ?

Un seul concours de triple saut cet été, mais effectué de fort belle manière. Pour son unique concours, la recordwoman de la discipline a réalisé 14,83 m (+1,0 m/s), soit la meilleure performance mondiale de la saison. Simple et efficace. Celle qui est considérée par les spécialistes comme la plus grande triple sauteuse de l’histoire sera donc une nouvelle fois favorite dans l’Oregon, et va tenter de décrocher un sixième sacre mondial, son troisième en plein air., et pourquoi pas un nouveau record du monde (15,74 m à Belgrade le 20 mars 2022). Que dire de plus ? Initialement, la Vénézuélienne était aussi engagée pour faire le doublé sur la longueur, mais son saut, synonyme de minima (6,91 m) a finalement été non homologué, la faute à ses chaussures de triple non conformes pour la longueur. Une déception à coup sûr pour Yulimar Rojas… mais si cette déception se transforme en motivation supplémentaire (ce qui est clairement à envisager), ça peut aller (très) loin.

 

  • Finale du triple saut : Mardi 19 juillet à 3h20

Bonus : L’énigme Marcell Jacobs

Comme nous sommes joueurs, nous vous proposons un bonus pour compléter cette sélection, et pas des moindres puisqu’il s’agit du champion olympique de la distance reine de notre sport : Marcell Jacobs. Mais il y a un hic : le recordman d’Europe du 100 m (9″80) vit une saison compliquée. Un virus intestinal puis une blessure à une cuisse le font arriver sans beaucoup de repères à Eugene. L’Italien a couru seulement quatre lignes droites cette saison sans grande opposition, pour une meilleure performance en 10″04 (+0,3 m/s). Il est aussi descendu en dessous des 10 secondes mais avec l’aide d’un vent trop favorable (9″99 avec + 3,0 m/s). L’année 2022 avait pourtant bien commencé pour le double médaillé d’or olympique (100 m et 4×100 m) puisqu’il s’était offert le titre mondial sur 60 m dans la salle de Belgrade. Si le problème physique semble aujourd’hui résolu, le sprinteur de 27 ans né aux États-Unis aura fort à faire avec notamment le favori Fred Kerley qui a couru en 9″76 cette saison. À Marcell Jacobs maintenant de prouver au monde entier qu’il a l’étoffe d’un double champion olympique et la rage d’un champion du monde. Que la fête commence !

 

  • Finale du 100 m : Dimanche 17 juillet à 4h50

Texte : Briac Vannini
Crédit photo : Solène Decosta / STADION

STADION À EUGENE !

Votre média Stadion a le plaisir d’annoncer sa présence aux Championnats du monde d’athlétisme dans l’Oregon, du 15 au 24 juillet. Notre rédaction a conçu un espace rien que pour vous, qui vous permettra de suivre au plus près le rendez-vous planétaire (sélection tricolore, retransmission TV en direct, programme complet, résultats et nos plus beaux clichés des Bleus). Bonne compétition en notre compagnie !

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