Athlétisme : Kevin Mayer, Quentin Bigot, Sasha Zhoya… Les Français à suivre aux Championnats du Monde de Eugene

13 juillet 2022 à 11:22

Rendez-vous que les fans d’athlétisme, que nous sommes, que vous êtes, attendons avec impatience : Les Championnats du Monde débutent ce vendredi 15 juillet, alors l’heure est venue de se mouiller. Comme pour chaque compétition internationale, la rédaction de Stadion se prête au jeu périlleux des pronostics des Bleus et livre les analyses qui vont avec. Dans un contexte ultra concurrentiel, on mise pas mal sur nos tauliers Kevin Mayer, Quentin Bigot, Renaud Lavillenie, Rénelle Lamote et ont fait confiance à nos jeunes talents Benjamin Robert et Sasha Zhoya pour empiler les récompenses.

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Onze mois après les Jeux olympiques de Tokyo, l’équipe de France d’athlétisme fonce pleine piste dans la Mecque de l’athlétisme américain. Au total, 44 Bleus (31 hommes et 13 femmes) prendront part aux Championnats du Monde de Eugene, du vendredi 15 au 24 juillet. L’effectif est bien moins important que lors des précédentes éditions. Les athlètes tricolores étaient 57 à Doha (Qatar) en 2019, et 55 à Londres en 2017. La France arrive dans l’Oregon avec une équipe composée à la fois d’athlètes d’expérience et de jeunes prometteurs. Si certaines têtes d’affiche hexagonales manquent à l’appel (Alexandra Tavernier au marteau, Wilhem Belocian sur 110 m haies ou encore Morhad Amdouni sur marathon), les Bleus auront tout de même fort à faire pour monter sur le podium. Revue d’effectif des espoirs de médailles tricolores.

Kevin Mayer, à Eugene pour gagner

C’est peut-être sur lui que reposent les plus grands espoirs tricolores de l’athlétisme à Eugene. Les samedi 23 et dimanche 24 juillet prochains, Kevin Mayer a l’opportunité d’entrer un peu plus dans l’histoire de son sport. À 30 ans, Kevin Mayer ambitionne un deuxième titre planétaire après celui acquis en 2017 à Londres. En 2019, il a connu des Mondiaux de Doha cauchemardesques. En tête après le lancer du disque, le Montpelliérain avait dû abandonner pendant le concours de perche en raison de douleurs au tendon d’Achille gauche, aux ischios-jambiers et au genou droit. Alors que le monde entier l’a découvert sur la piste bleue de Rio en 2016 avec une médaille d’argent au décathlon, le Montpelliérain a considérablement changé de dimension. Depuis, il n’a cessé de progresser dans plusieurs travaux et a battu le record du monde (9126 points) le 16 septembre 2018 au Décastar de Talence. Le regard n’est plus le même. On l’oublie parfois en France, ou on ne le mesure pas complètement, mais le combinard tricolore ans fait aujourd’hui partie des meilleurs athlètes de la planète. Toutes ses prestations sont observées à la loupe.

 

 
 
 
 
 
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Forfait aux Championnats du monde en salle de Belgrade cet hiver en raison d’une douleur au tendon d’Achille droit, le double vice-champion olympique a pris ses quartiers près d’Atlanta, à Athens en avril pour une stage avant d’effectuer l’essentiel de sa préparation à Montpellier au stade Philippidès. Sa dernière apparition en compétition date du 18 juin au Meeting  de Paris, où il a expédié son poids à 15,61 m et a atterri à 7,38 m en longueur. Son principal adversaire à Eugene ? Le Canadien Damian Warner (31 ans), champion olympique à Tokyo, qui s’est imposé en mai pour la septième fois de sa carrière dans le décathlon de Götzis (Autriche) en compilant 8797 points. Ce qui laisse espérer un beau duel entre les deux hommes. On le sait, avec un Kevin Mayer en forme, tout reste possible. À condition d’être en forme évidemment. Ça va être chaud bouillant !

Quentin Bigot et Mélina Robert-Michon veulent regoûter aux joies d’un podium mondial

La densité du lancer du marteau masculin permet à une bonne dizaine d’athlètes de pouvoir prétendre à la boîte. Quentin Bigot, passé deux fois au-delà de la ligne mythique des 80 mètres cette saison, avec une performance de pointe à 80,55 m qui lui offre la quatrième place sur la liste des engagés, en fait bien sûr partie. En clair, il y a un vrai coup à jouer pour l’élève de Pierre-Jean Vazel. Vice-champion du monde à Doha en 2019, le pensionnaire d’Athlé Metz Métropole entend bien monter d’un cran sur le podium.

 

 
 
 
 
 
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Fer de lance de l’athlétisme français, Mélina Robert-Michon est une athlète que l’on ne présente plus. La discobole de 42 ans s’apprête à disputer ses neuvièmes Mondiaux. Un record pour notre sport. Maman épanouie de deux petites filles, compétitrice dans l’âme, la Lyonnaise, vice-championne du monde à Londres en 2017, se présentera dans le cercle de l’Hayward Field avec une meilleure marque de la saison à 62,61 m. Pour monter sur le podium, il faudra sans doute s’approcher de son record de France (66,28 m), voire le battre. Mélina Robert-Michon a déjà également confirmé, sous couvert de qualification, sa participation aux JO de Paris en 2024.

Sasha Zhoya, le grand espoir

Habituel pourvoyeur de médailles dans le clan tricolore, on espère une nouvelle fois qu’une breloque sur les haies hautes masculines tombera dans la besace bleue. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce ne sont pas les prétendants qui manquent. La France compte un certain nombre de stars émergentes dans ses rangs, notamment Sasha Zhoya. Une pépite qui a pris des allures de météorite l’été dernier avec un record du monde juniors du 110 m haies (12″72) parti en fumée dans le ciel nairobien comme un simple record départemental de la Creuse. Le jour de ses 20 ans, le prodige de l’athlétisme tricolore a ébloui le Stade Hélitas de Caen en se parant d’or aux Championnats de France Elite dès sa première saison sur les haies de 106 centimètres. Après seulement cinq sorties sur les obstacles seniors, voilà déjà le hurdler du Clermont Athlétisme Auvergne au niveau d’un prétendant à une finale mondiale, si ce n’est mieux. Habitué à griller les étapes, Sasha Zhoya a claqué la sixième performance mondiale de l’année et la meilleure performance européenne en finale en 13″17 (-0,5 m/s).

PML, l’atout expérience

Faut-il s’inquiéter pour Pascal Martinot-Lagarde ? Depuis le début de l’été 2022, le hurdler de l’ES Montgeron doit composer avec divers pépins physiques avec lesquels il jongle depuis quelques saisons. Confronté à cette même situation à cette période de l’année en 2018, 2019 et 2021, il avait néanmoins décroché le titre européen à Berlin puis la médaille de bronze l’année suivante aux Mondiaux de Doha sur 110 m haies et s’est classé cinquième au Japon lors des JO. Le Français de 30 ans (27 capes chez les Bleus) s’est préservé pour arriver en forme aux Mondiaux et s’est préparé spécifiquement pour cette échéance. Fort de ses onze médailles en grands championnats (3 sur 110 m haies et 8 sur 60 m haies), une performance aussi rare qu’éblouissante, l’élève de Benjamin Crouzet à Reims a cette capacité de se sublimer lors des grands rendez-vous et cible le podium. Deuxième du Meeting de Sotteville-lès-Rouen en 13″45, PML n’a pas encore retrouvé ses meilleures jambes. Un chrono qui lui permet de retrouver la confiance. Sur une distance où tout s’annonce très ouvert, Just-Kwaou Mathey, flashé en 13″27 cet été, pourrait être une des belles surprises de l’équipe de France.

 

 
 
 
 
 
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Toujours sur la ligne droite parsemée d’obstacles mais chez les dames, Cyréna Samba-Mayela devra se rapprocher voir améliorer le record de France co-détenu par Cindy Billaud (2014) et Monique Ewanje-Epée (1990) en 12″56 pour accrocher un podium. Son meilleur temps de l’année (12″76 au Meeting de Paris le 18 juin) la classe à une anonyme trente-troisième place dans les bilans mondiaux. Mais ce chrono est bien sûr très éloigné de sa valeur réelle. La championne du monde du 60 m haies à Belgrade retrouvera trois athlètes descendues sous les 12″40 sur 100 m haies cet été : les Américaines Kendra Harrison (12″34, recordwoman du monde avec 12″20 en 2016) et Alaysha Johnson (12″35) ainsi que la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn (12″37), championne olympique à Tokyo.

Robert, Tual et Lamote… des Tricolores en bonne place pour la médaille

Brillant au Meeting Diamond League de Paris avec une victoire en 1’43″75, Benjamin Robert a montré de très belles choses cet été. Reste à transformer l’essai en championnat. Le voilà débarqué à Eugene avec le sixième chrono des engagés, à seulement 23 centièmes du meilleur performeur mondial de l’année, le Britannique Max Burgin (1’43″52). Comme il est de coutume dans les grands rendez-vous, l’aspect tactique jouera bien sûr un rôle primordial. Ça tombe bien, le protégé de Sébastien Gamel est un finisseur hors pair qui est capable de remontées impressionnantes dans la dernière ligne droite. Excellent septième des JO de Tokyo, Gabriel Tual a toujours été dans le coup en meetings et a été cette saison chronométré en 1’44″23. Depuis que l’avenir sur les pistes du roi David Rudisha reste incertain, le 800 m se cherche un patron. Et s’il était Français ? Néanmoins, les retrouver tous les deux sur la boîte n’a rien d’utopique.

Chez les dames, Rénelle Lamote a franchi un cap important cette saison, comme en témoigne sa régularité au plus haut niveau, avec un chrono de référence en 1’58″48 en 2022. Finaliste mondiale à Pékin en 2015, la demi-fondeuse entraînée par Bruno Gajer, qui maîtrise de mieux en mieux les courses de championnats, peut intégrer à nouveau le top 8 à Eugene, pour y faire bien mieux que de la figuration. La concurrence est toutefois très relevée sur les deux tours de piste avec la quasi intouchable américaine Athing Mu, sa compatriote Ajee Wilson ou encore la Britannique Keely Hodgkinson et la Kényane Mary Moraa. Reste que Rénelle Lamote a montré en Diamond League qu’il faudra bel et bien compter sur elle.

 

 
 
 
 
 
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Sur 10 000 m, Jimmy Gressier va faire ses premiers pas aux Mondiaux. Capable de coups d’éclat, le demi-fondeur du Boulogne-sur-Mer AC a le talent et le potentiel, dans un grand jour, de jouer les trouble-fêtes. Le treizième du 5000 m aux Jeux de Tokyo, qui a effectué sa préparation finale en altitude à Font-Romeu, a superbement remporté le 28 mai dernier la Coupe d’Europe à Pacé en 27’24″51, ce qui constitue le onzième temps des engagés derrière notamment quatre Éthiopiens et deux Américains (26’33″84 pour Grant Fisher).

Renaud Lavillenie pour une sixième médaille

On vous l’accorde, Wikipédia n’est pas la source la plus sûre dans laquelle piocher, mais un rapide coup d’œil à la page de Renaud Lavillenie confirme que son palmarès est un véritable livre de l’athlétisme depuis plus d’une décennie. Médaillé mais jamais titré lors de cinq éditions des championnats du monde en plein air, le plieur de gaule hexagonal part en quête d’une sixième breloque. La tâche s’annonce compliquée, tant la discipline a atteint des sommets de densité cet été avec le meilleur saut de l’histoire en plein air du phénomène Armand Duplantis avec 6,16 m et les 6,00 m de l’Américain Chris Nilsen. Mais le champion olympique de Londres est fait d’un métal unique, celui des grands champions, et sait se sublimer lors des rendez-vous qui comptent. Ses douleurs à la cheville qui ont gâché la première partie de son hiver est désormais bien derrière lui. Avec une meilleure performance 2022 à 5,83 m, l’athlète de 35 ans, huitième des bilans, arrive en position d’outsider. Preuve de son incroyable régularité, Renaud Lavillenie a franchi plus de 5,80 m pour la quatorzième année consécutive. Valentin Lavillenie et Thibaut Collet ne devraient pas être loin de la lutte pour l’attribution des places sur le podium.

Comme nous sommes optimistes, nous misons sur 3 médailles. On vous invite à faire vos pronostics à votre tour : Combien de médailles pour les Bleus ? À vos pronostics !

Crédit photo : STADION

STADION À EUGENE !

Votre média Stadion a le plaisir d’annoncer sa présence aux Championnats du monde d’athlétisme dans l’Oregon, du 15 au 24 juillet. Notre rédaction a conçu un espace rien que pour vous, qui vous permettra de suivre au plus près le rendez-vous planétaire (sélection tricolore, retransmission TV en direct, programme complet, résultats et nos plus beaux clichés des Bleus). Bonne compétition en notre compagnie !

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