Sydney McLaughlin, Shelly-Ann Fraser-Pryce, Noah Lyles, Yulimar Rojas, Mutaz Barshim… Pas moins de 10 champions du monde sacrés à Eugene fouleront la piste du Stade Louis-II le 10 août prochain au Meeting de Monaco. À moins de deux semaines de la soirée monégasque, les têtes d’affiche se précisent et les promesses s’accumulent. On vous en dit plus sur ce plateau royal !
Fidèle à son standing habituel, l’organisation du Meeting de Monaco entend proposer un magnifique spectacle le 10 août prochain. Car, pour tout fan d’athlé qui se respecte, quoi de mieux qu’une des plus prestigieuses compétitions entre les deux événements majeurs de l’été ? Nichée entre les Mondiaux de Eugene (15 au 24 juillet) et les Europe de Munich (15 au 21 août), la réunion monégasque permettra aux meilleurs athlètes du circuit de prolonger la fête. Et parmi eux, dix récents champions du Monde ont déjà confirmé leur présence au pied du Rocher. On le sait, le Meeting de Monaco représente toujours l’occasion idéale de perfer.
Le 400 m haies propose sa reine
Le stade Louis-II, terrasse sur la Méditerranée, constitue le décor parfait pour cette super production de la dixième étape de la Diamond League. La star américaine Sydney McLaughlin, qui a renvoyé au fond de la cave son record du monde du 400 m haies en 50″68, ne dépare pas dans la distribution, avec l’objectif de faire voler en éclats le record du Meeting (52″63 en 2009). Si la talentueuse hurdleuse de 22 ans n’a, finalement, pas fait carrière dans le football, il y a tout de même un peu de Kylian Mbappé chez elle. Le champion du monde commentait ainsi sa période de purgatoire, à ses débuts professionnels, sur le banc de touche de son club formateur de l’AS Monaco : « Dès que j’entendais “âge”, j’avais les sourcils qui se fronçaient. Moi, tu me parles pas d’âge ». Ne parlez pas d’âge à Sydney McLaughlin qui a établi des records du monde dans toutes les catégories d’âge depuis l’âge de 14 ans et ne montre aucun signe de lassitude. La dernière fois que la protégée de Bob Kersee était venue à Monaco, c’était en 2019 et elle s’était imposée en 53″32.
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Certains records planétaires sont faits pour durer. Les 9″58 sur 100 m du Jamaïcain Usain Bolt ou les 8,95 m en longueur de l’Américain Mike Powell sont de cette trempe. D’autres en revanche sont de matière à évoluer bien plus fréquemment, car des athlètes venus d’une autre dimension s’en emparent. Sydney McLaughlin fait partie de cette deuxième catégorie. À Eugene, la terreur du 400 m haies a repoussé ses limites, grâce à un record du monde de plus, son quatrième depuis le 27 juin 2021 et son deuxième en un mois. La jeune fille de 22 ans, née à New Brunswick, au sud de New York, est la première femme à descendre sous les 51 secondes.
Le sol va trembler
La présence de la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce ne passera pas non plus inaperçue à Monaco. Déjà dans l’histoire, la sprinteuse de 35 ans est entrée au panthéon de l’athlétisme mondial grâce à ses trois nouvelles breloques (or sur 100 m et argent sur 200 m et 4×100 m). Avec ses désormais quatorze médailles mondiales (et même 15, si on compte son titre mondial sur le 60 m lors des championnats du monde en salle en 2014), dont 10 en or, Shelly-Ann Fraser-Pryce a égalé son compatriote Usain Bolt, et ses quatorze médailles mondiales, dont 11 en or. Ses cinq médailles d’or sur le 100 m font d’ailleurs d’elle une des rares athlètes à être quintuple champion du monde sur une même épreuve individuelle. Avant elle, le perchiste ukrainien Sergueï Bubka, le lanceur de disque allemand Lars Riedel et le lanceur de marteau polonais Pawel Fajdek (sacré à Eugene) ont rejoint ce cercle. Alignée sur 100 m, « Mommy Rocket » (Maman Fusée) visera le record du meeting (10″72) détenu par Marion Jones depuis 1998. Elle retrouvera sa compatriote Shericka Jackson, pour un remake de la finale des Mondiaux de Eugene, qui a claqué un retentissant 21″45 (+0,6 m/s), signant le deuxième chrono de l’histoire sur 200 m derrière le vieux record du monde Florence Griffith-Joyner (21″34 à Séoul en 1988).
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Un autre sprinteur ayant éclaboussé de toute sa classe et son talent les esprits aux Mondiaux d’Eugene est annoncé : L’Américain Noah Lyles qui a conservé sa couronne sur 200 m en devenant le troisième meilleur performeur de l’histoire sur la distance en 19″31 (+0,4 m/s), à seulement douze centièmes du record du monde détenu par Usain Bolt (19″19 en 2019). Seuls la star jamaïcaine, deux fois, et Yohan Blake (19″26 en 2011), ont désormais couru plus vite que Noah Lyles sur le demi-tour de piste. Sur 110 m haies, Grant Holloway est en train de se créer un très beau palmarès : record du monde du 60 m haies, double champion du monde du 110 m haies, deuxième chrono de l’histoire (12″81 en 2021) derrière son compatriote Aries Merritt. À Monaco, sur une piste réputée rapide, il aura en tête le record du meeting (12″93 en 2012), détenu par… Aries Merritt.
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Pluie d’étoiles
Présente pour la cinquième année consécutive au Meeting de Monaco, la Vénézuélienne Yulimar Rojas, qui vole à des sommets inabordables pour ses concurrentes. La détentrice du record du monde en salle avec 15,74 m, s’attachera à aller chercher un record qu’elle n’a pas encore : celui du meeting détenu par la colombienne Caterine Ibarguen (15,31 m en 2014). Fait rarissime : Rojas a été battue en 2021 par la Jamaïcaine Shanieka Ricketts. Son meilleur saut a été mesuré à 15,12 m mais elle n’a pas remporté le concours, puisque lors du sixième essai où les compteurs sont remis à zéro, la Jamaïquaine Shanieka Ricketts (14,75 m) est la seule des trois finalistes à avoir validé un saut. Toujours dans les airs mais au saut en hauteur, ce sera Mutaz Barshim, qui a dominé le concours aux Mondiaux pour un troisième sacre d’affilée, devrait ravir les passionnés d’athlétisme, d’autant plus qu’il sera opposé à Gianmarco Tamberi. L‘Italien retrouvera une nouvelle fois le sautoir de son record personnel (2,39 m en 2016). Du côté du javelot, tous les regards seront tournés vers la double championne du monde (Doha 2019 et Eugene 2022) de la discipline, Kelsey-Lee Barber. L’Australienne connaît bien le stade, où elle a déjà effectué un stage de préparation avant les Jeux olympiques de Tokyo.
Et le demi-fond, souvent le plat de résistance du Meeting de Monaco n’a pas été oublié. La Kazakhe d’origine kényane Norah Jeruto, championne du monde du 3000 m steeple en courant le troisième meilleur chrono de l’histoire en 8’53″02, ainsi que la Kényane Faith Kipyegon, qui a retrouvé le titre mondial cinq ans après celui acquis en 2017 à Londres. La double championne olympique (Rio en 2016 et Tokyo en 2021) s’était illustrée l’an passé à Monaco en 3’51″07. Plusieurs autres athlètes étrenneront devant le public monégasque leur statut de champion du monde en titre, à l’image aussi de la perchiste américaine Katie Nageotte qui fait partie de cette constellation d’étoiles.
Les Bleus pleine piste
Monaco a toujours souri à Jimmy Gressier. La première fois qu’il est venu, en février 2020, le Boulonnais s’était emparé du record d’Europe du 5 km route en 13″18. La seconde fois, en août 2020, il avait battu son record personnel du 5000 m de 7 secondes, en 13″15″77. Cette année, le fondeur tricolore de 25 ans sera aligné sur le 3000 m, afin de travailler sa vitesse en vue du 10 000 m des Championnats d’Europe de Munich. Actuellement de retour à Font-Romeu (Pyrénées-Orientales) pour préparer le rendez-vous continental, la fusée du Chemin Vert a annoncé vouloir se rapprocher du record de France propriété de Mustapha Essaïd depuis le 8 août 1998 en 7’30″78 à… Monaco. Les organisateurs miseront aussi sur deux nouveaux visages de l’athlétisme tricolore, titrés lors des championnats de France Elite à Caen. Benjamin Robert, impérial lors de sa victoire au Meeting de Paris, s’essayera sur un 1000 m monté pour lui. Son record personnel de 2’19″59 établi en salle devrait être renvoyé au fond de la cave. L’autre pépite de l’athlétisme français, Sasha Zhoya, qui a prouvé qu’il faudrait désormais compter sur lui sur les haies hautes, sera à l’œuvre pour la première fois la piste qui a vu Pascal Martinot-Lagarde battre le record de France de la spécialité en 2014 (12″95).
Pensionnaire du Nice Côte d’Azur Athlétisme, Margot Chevrier participera à sa première Diamond League à Monaco. Détentrice d’un nouveau record avec 4,70 m, l’étudiante en quatrième de médecine profitera d’une opposition toujours intéressante à Monaco, pour aller le plus haut possible. Sur 400 m haies, sa camarade de club Camille Séri (record en 55″79), aura un beau challenge à relever, quelques jours avant de s’envoler pour l’Allemagne.
Retrouvez prochainement notre compte-rendu et nos plus beaux clichés du Meeting de Monaco sur www.stadion-actu.fr.
Informations et billetterie sur www.monaco-diamond-league.com.
Crédit photo : Solène Decosta / STADION