Marathon de Londres : Hassan Chahdi a pourtant tout tenté

21 avril 2024 à 16:25

Dans l’édition 2024 du Marathon de Londres marquée par le record du monde, lors d’une course exclusivement féminine, de Peres Jepchirchir en 2h16’16, Hassan Chahdi a pris une excellente cinquième place en 2h07’30, améliorant son record personnel de plus de quarante secondes. Le Français a réuni tout son courage en étant sur les bases du record de France et d’Europe pendant près de 30 km, et aura tenté le tout pour le tout pour accomplir son rêve olympique.

Réalisateurs en panne d’idée pour le prochain film, prenez des notes. Car le scénario du troisième et dernier ticket mis en jeu pour les athlètes français sur le marathon des JO de Paris 2024 accumule les rebondissements. Il fallait faire preuve d’imagination débordante pour deviner que le script n’était pas encore au bout de ses péripéties. Alors que pour beaucoup de passionnés (à juste titre!) il n’y avait plus l’ombre d’un doute que le dernier billet tomberait dans la poche de Morhad Amdouni après avoir amélioré son record de France en 2h03’47 le 18 février à Séville (Espagne), Hassan Chahdi a dû donner des sueurs froides à Amdouni sur le Marathon de Londres ce dimanche.

 

Objectif record de France

L’enjeu de cette course résidait dans l’obtention du troisième et dernier billet des Tricolores mis en jeu pour une qualification à l’événement le plus important du siècle en France. Il ne reste en effet plus qu’une place à pourvoir dans la capitale dans le rang des Bleus : Mehdi Frère (2h05’43 à Valence) et Nicolas Navarro (2h05’53) ont le luxe d’être prioritaires pour la sélection française depuis le 30 janvier dernier. L’objectif d’Hassan Chahdi était clair : faire mieux que Morhad Amdouni et donc s’emparer du record de France (2h03’47) et même celui d’Europe (2h03’36 par le Belge Bashir Abdi en 2021 à Rotterdam) par la même occasion. La période de réalisation des minima olympiques pour le marathon se clôture le 30 avril 2024.

 

 

Sur les bases de 2h03 pile à mi-parcours

Le sociétaire de l’AL Voiron est connu pour être un marathonien réalisant des courses d’une grande intelligence, en gérant parfaitement son effort et effectuant une belle remontée au classement. Cette fois, pas le choix, le fondeur de 34 ans, s’est lancé à l’assaut du chronomètre sans aucun calcul. Accompagné de douze autres fusées dont certains étaient des meneurs d’allure, le septième des Mondiaux de Budapest 2023 n’a effectivement pas été avare dans l’effort en négociant les dix premiers kilomètres en 29’05 (sur les bases de 2h02’41) avant de passer le cap de la mi-course en 1h01’30 (sur les bases de 2h03’00). La cadence est effrénée. À titre de comparaison, Morhad Amdouni était passé en 1h01’48 lors du record de France, et Bashir Abdi en 1h01’59 lors du record d’Europe. Ça va très vite quoi. Peut-être un peu trop. 

Hassan Chahdi était toujours dans le coup pour une qualification olympique au 25e km bouclé en 1h13’02 (sur les bases de 2h03’26) avant de légèrement baisser pavillon au 30e km (passage en 1h28’50, 2h04’56 à l’arrivée). Dur au mal, il était hors de question pour le Tricolore installé à Montélimar (Drôme) d’abandonner et il a franchi la ligne d’arrivée du Marathon de Londres en cinquième position en 2h07’30 (1h06’00 sur la seconde partie de course) sous les fenêtres de Buckingham Palace. « Epuisé ! Je suis parti un peu vite. Je ne pensais pas pouvoir terminer mais je me suis battu pour terminer donc je vais retenir ce point positif », a expliqué dès la fin de la course le protégé d’Alain Calandreau qui grapille plus de quarante secondes à son temps de référence (2h08’11 en 2022 à Séville).

Côté chaussures de running, Hassan Chahdi portait les adidas ADIZERO Adios Pro Evo 1, une paire qui pèse seulement 138 g et qui est la plus légère de la marque allemande à ce jour.

 

Deuxième top 8 dans un Marathon Majors

Après sa huitième place au Marathon de Boston le 17 avril 2023 en 2h09’46, Hassan Chahdi se classe pour la deuxième fois de sa carrière dans le top 8 d’un « World Marathon Majors » (Tokyo, Boston, Londres, Berlin, Chicago et New-York) et a prouvé sa capacité à préparer parfaitement un objectif, sans avoir besoin de beaucoup courir avant. Hassan Chahdi aura tout donné jusqu’au bout mais il n’aura pas eu les jambes suffisantes dans les dix derniers kilomètres pour espérer un exploit.

Frustrant pour celui qui aurait été prioritaire dans la sélection française s’il avait réalisé les minima olympiques (fixés à 2h08’10) avant le 30 janvier 2024, grâce à sa septième place aux Mondiaux 2023. Attendu au Marathon de Dubaï (Émirats arabes unis) le 7 janvier dernier, il avait déclaré forfait en raison d’une inflammation au genou, perdant son statut « d’athlète sélectionnable ».

Quelle lutte se sont livrés les marathoniens français dans cette course aux billets pour les JO de Paris 2024 : Après Morhad Amdouni (2h03’46), Mehdi Frère (2h05’43), Nicolas Navarro (2h05’53), Félix Bour (2h06’46) et Benjamin Choquert (2h07’42), Hassan Chahdi est le sixième Tricolore à s’acquitter des minima olympiques pour les JO de Paris. Inimaginable il y a encore quelques mois.

 

Les lauriers pour Alexander Munyao, Kenenisa Bekele deuxième

La palme est revenue au Kényan Alexander Munyao qui s’est détaché dans les derniers kilomètres pour rallier la ligne d’arrivée victorieux en 2h04’01. Il détient un record personnel établi de 2h03’11 lors de sa deuxième place à Valence en décembre dernier. La star éthiopienne Kenenisa Bekele (41 ans) s’est classé deuxième en 2h04’15, synonyme de nouveau record du monde Masters dans la catégorie des plus de 40 ans. Le Britannique Emile Cairess a complété le podium en 2h06’46 devant son public.

 

 

Peres Jepchirchir devance Tigist Assefa et bat le record du monde

Chez les dames, Peres Jepchirchir s’est montrée la plus rapide en 2h16’16, effaçant des tablettes l’ancienne marque planétaire sur une course exclusivement féminine, détenue depuis 2017 par sa compatriote Mary Keitany qui avait été créditée de 2h17’01 déjà dans la capitale britannique. La championne olympique de Tokyo a placé une ultime accélération dans les derniers mètres, prenant le meilleur sur l’Éthiopienne Tigst Assefa (2e en 2h16’23), devenue le 24 septembre 2023 la femme la plus rapide du monde à Berlin en 2h11’53, où des lièvres masculins avaient pris part à la course. La Kényane Joyciline Jepkosgei (3e en 2h16’24), lauréate à Londres en 2021 en 2h17’43, est montée sur la troisième marche du podium.

 

 

Tous les résultats du Marathon de Londres 2024

Crédit photo : ATHLE.CH / STADION

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