Marathon de New York : Hellen Obiri au finish, Tamirat Tola intouchable

05 novembre 2023 à 18:31

Quelle 52e édition du Marathon de New York ! Avec un scénario totalement différent, l’Éthiopien Tamirat Tola (2h04’58) a remporté la course américaine en solitaire, devenant le premier homme à parcourir le tracé vallonné en moins de 2h05, tandis que la Kényane Hellen Obiri s’est octroyée la victoire chez les dames en 2h27’23 au terme d’un incroyable finish.

Seule la victoire compte ! Alors que le profil assez vallonné du Marathon de New York n’en fait pas une épreuve très rapide, les ténors de l’asphalte s’élancent sur la prestigieuse course américaine avec l’unique objectif de rallier la ligne d’arrivée en premier et ainsi empocher les 100 000 dollars promis aux deux vainqueurs (60 000 pour le deuxième et 40 000 pour le troisième, les gains étant identiques pour les femmes et les hommes). Toutefois, le chrono n’est pas toujours un objectif secondaire pour tout le monde, demandez à Tamirat Tola !

 

 

« Je retrouve le sourire ! »

Malgré une belle concurrence à « Big Apple », la question au bout du 25e km n’était pas de savoir si le champion du monde à Eugene en 2022 allait remporter la palme mais plutôt, si l’Éthiopien de 32 ans allait améliorer le record de l’épreuve propriété du Kényan Geoffrey Mutai en 2h05’05 depuis 2011. Quatrième du Marathon de New York en 2018 (2h08’30) et en 2019 (2h09’20), Tamira Tola a profité du passage entre Queens et Manhattan, sur le pont de Queensboro (km 25), pour dynamiter la course, laissant le Kényan Albert Korir (2e en 2h06’57) et un autre Éthiopien, Shura Kitata (2h07’11) se jouer les deux autres marches du podium. Détenteur d’un record personnel en 2h03’39 (2021 à Amsterdam), Tamirat Tola (adidas Adizero Adios Pro Evo 1 aux pieds) a franchi la ligne dans Central Park en 2h04’58, établissant le chrono le plus rapide jamais réalisé au Marathon de New York.

« Je suis vraiment très content aujourd’hui, merci au public pour leurs encouragements au bord de la route. C’est un marathon incroyable, j’ai terminé deux fois quatrième donc gagner ici c’est très important pour moi, avec le record de la course, je ne peux pas rêver mieux. J’avais dû abandonner aux Mondiaux de Budapest (problème à l’estomac). Je retrouve le sourire ! Après le 25e km (passage à mi-parcours en 1h02’45), le rythme était bon et j’ai accéléré naturellement », commente celui qui ajoute pour la première fois son nom au palmarès. Une belle année pour la famille Tola puisque son frère cadet, Abdisa Tola (2h05’42) et sa femme Dera Dida (2h21’11) ont remporté le Marathon de Dubaï le 12 février dernier. Côté Tricolore, soulignons les 2h27’39 de Guillaume Adam, fondateur de l’application de coaching Run Motion Coach, déjà premier Français à New York en 2019.

 

 

Hellen Obiri a eu le dernier mot

Scénario complètement différent chez les féminines où la course n’a pas manqué de suspense et qui a tenu en haleine la foule massée au bord du tracé. Le casting promettait une somptueuse bataille, et ce fut le cas ! Les « 4 fantastiques« , le nom donné par l’organisation pour citer les Kényanes Brigid KosgeiHellen Obiri et Sharon Lokedi ainsi que l’Éthiopienne Letesenbet Gidey, étaient au départ, on avait du mal à envisager qu’il y ait une invitée surprise qui s’immisce dans la lutte, tellement la victoire semble promise à l’une des quatre athlètes au vu de leur pedigree. Et bien, bingo, les organisateurs avaient livré le scénario de la course avant même le coup de pistolet : après plus de 40 km, on a retrouvé ce même quatuor. Jusque là, personne n’avait pris ses responsabilités pour, peut-être, changer le cours de l’histoire. Il a fallu attendre le 35e km pour voir le peloton de tête se décanter sous l’impulsion de Violah Cheptoo (2h22’44 à New York en 2022, finalement 6e en 2h28’11) qui a crânement joué sa chance, avant de se faire rattraper par la « carré magique ».

 

 

Alors que l’épreuve américaine n’avait pas vécu depuis longtemps un tel scénario et un finish d’exception, c’est finalement Hellen Obiri qui a jeté toutes ses forces dans ce bras de fer pour insérer une autre belle ligne sur son CV. Piquée au vif après avoir pris la sixième place à New York en 2022 (2h25’49) pour sa première apparition sur la distance, la double championne du monde du 5000 m (2017 et 2019) avait ensuite dominé le marathon de Boston en avril dernier, avec un chrono de 2h21’38.  La Kényane de 33 ans, ambassadrice de On, s’est imposée en 2h27’23 (1h14’23 au semi), six secondes devant l’Ethiopienne Letesenbet Gidey (2h27’29) et dix secondes devant la Kényane Sharon Lokedi (2h27’33), vainqueure à New York en 2022 pour son premier marathon avec un temps de 2h23’23. Quatrième place pour Brigid Kosgei, ancienne recordwoman du monde du marathon (2h14’04 à Chicago en 2019), en 2h27’45.

 

 

En dépit de la fièvre des chaussures running armées d’une plaque carbone, voici vingt ans que le record de l’épreuve, détenu depuis 2003 par la Kényane Margaret Okayo en 2h22’31, n’a pas été inquiété. Même constat pour les 2h17’01 de la Kényane Mary Keitany (Londres en 2017) qui constitue le record du monde du marathon exclusivement féminin. Comme quoi, la chaussure ne fait pas le coureur. À noter, la treizième place pour la Française Marie-Ange Brumelot, installée aux États-Unis depuis douze ans, qui a négocié le Marathon de New York en 2h40’22 (2e européenne) après avoir couru isolée depuis le 20e km.

Crédits photos : On Running

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