Pour sa deuxième apparition sur la distance mythique de la course à pied, Manon Trapp, partie avec l’objectif de battre le record de France, a été contrainte de mettre le clignotant après le 25e km au Marathon de Rotterdam (Pays-Bas) qui n’a pas été par épargné par un vent fort.
Alors que le troisième et dernier billet mis en jeu pour les Françaises sur marathon des JO de Paris 2024 est actuellement dans la poche de Méline Rollin qui s’est emparée du record de France le 18 février à Séville, en battant le temps de référence de Christelle Daunay vieux de quatorze ans en 2h24’12, Manon Trapp avait à coeur de créer l’exploit de lui chiper le sésame à Rotterdam ce dimanche, après avoir superbement réussi son examen d’entrée à Valence (Espagne) en 2h25’48. Méline Rollin lui a d’ailleurs adressé un SMS d’encouragement ce matin avant le départ.
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Courue dans des conditions météo compliquées avec beaucoup de vent mais sur un tracé plat et sans grande difficulté, l’épreuve voyait la représentante de l’Entente Savoie Athlé franchir le 10e km en 34’28 (sur les bases de 2h25’23) puis le semi-marathon en 1h13’26 (sur les bases de 2h26’52), à distance des temps de passage prévues (Méline Rolin était créditée à mi-parcours de 1h11’50, ndlr). Son allure a quelque peu ralenti après la mi-course et elle semblait perdre du terrain par rapport à la marque de Méline Rollin avec un temps de passage au 25e km en 1h28’57.
Dans la cité portuaire néerlandaise, Manon Trapp, malgré le soutien de Duncan Perrillat, champion de France 2022 sur marathon à Deauville, qui avait comme mission de lui insuffler la bonne cadence à suivre (3’25 / km, soit 1h12 au semi), décidait de mettre le clignotant un peu après le 25e km.
Une préparation minutieuse sous la houlette de Jean-François Pontier
Manon Trapp avait pourtant fait sa révolution en début d’année pour se donner toutes les chances d’accomplir son rêve olympique. La fondeuse de 23 ans a en effet choisi Jean-François Pontier, entraîneur national très expérimenté, pour parfaire minutieusement sa préparation. Une préparation qui a débuté par un stage de quatre semaines à Iten, au Kenya (28 janvier au 28 février), incluant un bon travail quantitatif avec deux semaines entre 180 et 200 km. Pour casser la monotonie de l’entraînement et faire un point sur sa préparation, Manon Trapp s’est alignée sur le semi-marathon de Paris le 3 mars, conclu avec une cinquième place et un record personnel en 1h10’56 (ancien : 1h11’26 à Lille en 2023). L’affûtage s’est ensuite poursuivi à Clermont-Ferrand, dans le fief de Jeff Pontier, pendant un mois (6 mars au 5 avril).
Manon Trapp ne repartira pas au combat
Alors que la France n’a jamais compté plus d’une représentante lors des quatre derniers Jeux olympiques, elles seront bel et bien trois au départ du marathon des JO de Paris le 11 août. On connaît les deux premières et il ne reste en effet plus qu’une place à pourvoir dans la capitale : Mekdes Woldu (2h24’44) et Mélody Julien (2h25’01) ont brillé à Valence en décembre et sont prioritaires pour la sélection française depuis le 30 janvier dernier.
Manon Trapp a annoncé à Stadion ce dimanche ne pas retenter sa chance sur un autre marathon et ne tentera pas non plus de se qualifier sur une autre distance sur la piste pour le suprême rendez-vous du sport français. La triple championne de France de cross-country (Montauban en 2021, Mureaux en 2022 et Carhaix en 2023) devrait avoir pour prochaine échéance les Championnats d’Europe de cross-country 2024 à Antalya (Turquie) le 8 décembre.
Alors que la période de réalisation des minima prendra fin le 30 avril prochain, nous ne sommes peut-être pas au bout de nos surprises puisque Fadouwa Ledhem (2h25’50 à Valence en décembre) et Clémence Calvin (2h31’26 le 10 mars 2024) seront au départ du Marathon d’Hambourg le 28 avril et vont elles aussi jouer leur va-tout. La donne ne change pas : Il faudra descendre sous les 2h24’12 de Méline Rollin pour intégrer la sélection française aux JO de Paris.
Crédit photo : Antoine Decottignies / STADION