Ce dimanche 29 octobre, les organisateurs du 20 km de Marseille-Cassis ont concocté un plateau Elite relevé, qui fait la part belle aux fondeurs français, avec notamment la présence du tenant du titre Hassan Chahdi ainsi que plusieurs des meilleurs marathoniens de l’Hexagone. On fait le point avec Laurent Manneveau, responsable du plateau Elite, sur ce qu’il faut savoir sur l’événement qui va attirer plus de 20 000 coureurs au départ.

La saison d’automne des courses running va connaître, comme tous les derniers dimanches d’octobre depuis plus de 40 ans, un point culminant avec les 20 km de Marseille-Cassis. Comme chaque année, côté affluence, c’est un nouveau carton, à croire que les dossards s’arrachent plus vite que des places pour le Classico OM-PSG à l’Orange Vélodrome : L’ensemble des sésames a trouvé preneur et les 20 000 heureux élus s’élanceront ce dimanche 29 octobre sur le Boulevard Michelet, devant le parvis l’Orange Vélodrome avec l’objectif de rallier les hauts de Cassis au coeur des vignes de Provence, après avoir traversé le Parc National des Calanques, en passant par le si redouté et mais ô combien magnifique Col de la Gineste. Une fois de plus, les coureurs désireux de participer à Marseille-Cassis ont répondu présents et fait preuve de beaucoup d’engouement pour l’événement.

Hassan Chahdi, candidat à sa propre succession

Chez les hommes, la victoire semble promise à Hassan Chahdi qui est tout en haut dans la liste des favoris. Affûté comme en atteste sa victoire sur les 20 km de Tours (59’56, le 24 septembre) et sa deuxième place aux 20 km de Paris (57’35, le 8 octobre), le pensionnaire de l’AL Voiron souhaite continuer de surfer sur son excellente forme et sur la lancée de sa grosse performance obtenue aux Mondiaux de Budapest sur marathon. Souverain l’an passé (lire notre reportage) en 1h00’43, l’international français de 34 ans, qui a aussi terminé premier Français en 2019 (1h02’14), connaît mieux que personne la recette pour grimper une deuxième fois sur la plus haute marche du podium.

« Sur le papier, Hassan l’a prouvé l’an passé, c’est un tracé fait pour ses qualités et je pense qu’il va être à l’aise. Derrière, il y a une arrière-garde très costaud et si ça se regarde, ça va bien coller, nous explique Laurent Manneveau dont le seul petit regret est l’absence de Félix Bour, lauréat en 2021, qui vient de claquer 1h00’39 au semi-marathon de Valence ce dimanche. « J’aurai évidemment aimé le voir en action mais vu son chrono, il a bien fait d’aller en Espagne ! »

MAJ 27/10 à 19h30 : Ayant ressenti une gêne au genou après les 20 km de Paris le 8 octobre dernier, Hassan Chahdi s’était accordé une période de repos d’un peu plus de deux semaines. La douleur restant présente en reprise de course cette semaine, il a préféré par précaution renoncer à courir ce dimanche 29 octobre au regard du parcours de Marseille-Cassis au relief exigent et afin de s’accorder un temps de récupération supplémentaire.

Les marathoniens français en force

Hassan Chahdi fera toutefois face à une flopée de routards français susceptibles de titiller le haut du classement. On peut citer bien sûr Nicolas Navarro, licencié depuis deux ans dans le club organisateur de la SCO Ste-Marguerite Marseille, qui va profiter de l’épreuve pour monter en puissance alors qu’il souhaite atteindre un premier pic de forme lors du marathon de Valence le 3 décembre (record personnel en 2h06’45 à Séville le 19 février 2023). Il est actuellement le seul Tricolore à avoir satisfait aux minima pour Paris 2024 (fixés à 2h08’10).

Autres fusées françaises en ébullition, Abderrazak Charik vient de claquer 2h08’35 à Amsterdam, à seulement 25 secondes de s’affranchir des minima olympiques sur marathon, et est aussi en mesure de se mêler à la course au podium, tout comme les expérimentés Florian Carvalho, champion de France 2022 du semi-marathon, et Benjamin Choquert, champion du monde 2019 de duathlon.

Tout ce beau monde fera match avec des coureurs africains, à commencer par l’Ougandais Samuel Kibet, champion du monde 2022 de course en montagne, et le Kényan Joseph Koech, quatrième sur Marseille-Cassis en 2022. « Méfiance sur Samuel Kibet qui pourrait mettre tout le monde d’accord. Il est champion du monde de course en montagne en montée et descente, et ne devrait donc pas être trop perdu sur le parcours ! », poursuit Laurent Manneveau.

Bataille en perspective chez les féminines

Chez les dames, pas de favorites pour sortir du lot, la course devrait donc être assez ouverte. Côté Tricolore, on retrouvera Léonie Périault, médaillée de bronze du relais mixte de triathlon des JO de Tokyo, Marie Bouchard, performante sur ces dernières sorties sur 10 km, et Floriane Hot, championne du monde des 100 km en 2022 et détentrice du record d’Europe des 100 km. L’Éthiopienne Wede Kefale, détentrice d’un solide record sur 10 km en 31’16, ainsi que la Kazakhe d’Aix Athlé Provence Zhanna Mamazhanova, troisième en 2021, seront également de la partie.

L’an passé, nous avions assisté à une très belle bagarre en tête de la course avec l’Éthiopienne Addisie Mislenew Andualem qui s’était imposée en 1h08’48, neuf secondes devant sa compatriote Betelihem Afenigus Yemer (1h08’57) et douze secondes devant Mekdes Woldu (1h09’00). Si les références françaises sur Marseille-Cassis (Mekdes Woldu avec 1h09’00 en 2022 et James Theuri avec 1h00’19 en 2007) ont un peu de souci à se faire, les records de l’épreuve détenus, chez les hommes, par le Kényan Edwin Kipyego en 57’18 depuis 2015, et, chez les femmes, par la Kényane Edith Chelimo en 1h05’58 depuis 2017, semblent difficile d’accès.

Paris 2024 dans le viseur

Marseille-Cassis pour préparer le marathon des Jeux olympiques de Paris. Le col de la Gineste, pour préparer la Côte des Gardes. Ce n’est par hasard ni juste pour peaufiner les échéances hivernales que les meilleurs spécialistes tricolores des 42,195 km ont jeté leur dévolu sur la course de la cité phocéenne. En effet, les difficultés du tracé de la classique provençale (dénivelé, côte, descente, relances…) ressemblent à celles qui seront retrouvées sur le marathon olympique de Paris 2024.

Deux parcours exigeants

Précisément, sur les 20 km de Marseille-Cassis, on retrouve le fameux col de la Gineste, qui traverse le massif des Calanques de Marseille, avec ses 327 m de dénivelé et une pente moyenne de 4,5% (7% maximum), et en impose. Mais c’est aussi sur les cinq premiers kilomètres et, surtout sur la deuxième moitié du parcours, qu’il faut se montrer prudent pour ne pas y laisser quelques plumes. Ensuite, on « plonge » vers Cassis. La descente est abrupte avec des organismes déjà bien éprouvés mais avec une vue magnifique sur la baie de Cassis. Toutefois, une dernière remontée après l’entrée dans Cassis en direction du 18 km est à souligner, portant le dénivelé positif cumulé à environ 400 m sur la totalité du circuit. Et enfin, le final en ligne droite sur l’avenue Albizzi, au beau milieu des vignes de Cassis.

Un petit coup d’œil sur le tracé du marathon olympique de Paris 2024 pour comparaison. Là aussi le circuit s’annonce difficile avec un dénivelé positif de 438 m et un dénivelé négatif de 436 m. Les coureurs emprunteront des portions techniques et parfois très pentues. Deux principales difficultés ont été répertoriées : la première se situe avant le 20e km, au cœur de la forêt de Fausses-Reposes. Une longue ascension d’environ 4 km emmènera les athlètes jusqu’au point culminant du parcours, le Mémorial Pershing-Lafayette. La seconde aura lieu au niveau du 30e km quand les marathoniens s’attaqueront à la côte du Pavé des Gardes, longue de 900 mètres et avec des passages compris entre 11% et 13,5%. La descente qui s’ensuit s’annonce tout aussi périlleuse pour ces athlètes habitués au plat.

La grille des primes « Paris 2024 » renouvelée

Une nouveauté avait fait son apparition en 2022 afin d’accompagner les coureurs tricolores dans la préparation des Jeux olympiques de Paris 2024 : un classement spécifique pour les coureurs français sera établi, en parallèle du classement scratch habituel, ainsi qu’une grille de primes à la performance dédiée. Les primes des deux classements pourront être cumulées. « Nous avons donc fait deux grilles de primes, avec une grille supplémentaire nommée « Paris 2024 » à destination des Français. C’est une grille qui met nos athlètes à l’honneur et si ça peut les aider dans leur préparation aux JO, c’est avec grand plaisir ! », s’enthousiasme Laurent Manneveau.

En direct sur France 3 PACA

Grâce aussi au soutien de 800 bénévoles et de fidèles partenaires (privés et institutionnels), la 44e édition des 20 km de Marseille-Cassis se présente sous les meilleurs auspices : une forte affluence prévue avec le cap des 20 000 coureurs inscrits et un casting de choix. Désormais, on espère que les cieux seront cléments ce dimanche matin. La course sera à suivre en direct à la télévision et en streaming sur France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur dès 8h45 ainsi que sur les ondes de France Bleu Provence.

Plus d’informations sur www.marseille-cassis.com

Crédit photo : STADION