Championnats de France Elite en salle : Les forces en présence à Miramas

24 février 2022 à 14:27

Le Stadium Miramas Métropole accueille ce samedi 26 et dimanche 27 février les Championnats de France Elite en salle, une compétition qui promet beaucoup, avec la présence de plusieurs stars tricolores. Ce grand rendez-vous national ne manque pas d’enjeux, avec des titres nationaux à aller chercher, mais aussi des minima à décrocher pour les Championnats du Monde en salle de Belgrade, en Serbie (18 au 20 mars). On passe en revue les principaux favoris, épreuve par épreuve. Décryptage !

 

60 m

En l’absence de la tenante du titre Cynthia Leduc, c’est Gémima Joseph qui semble la mieux placée pour s’offrir la couronne nationale. La représentante du Rou Kou coachée par Katia Benth vient d’enchaîner quatre courses (Val-de-Reuil et Düsseldorf) avec des chronos compris entre 7″33 et 7″35, et est capable d’aller beaucoup plus vite. Mallory Leconte qui a été sacrée championne de France espoirs à Lyon, a les moyens de lui donner du fil à retordre avec une marque de référence en 7″34. Derrière, avec quatre sprinteuses (Chloé Galet, Floriane Gnafoua, Leelou Martial-Ehoulet et Fanny Peltier) créditées de 7″40, la lutte pour le podium s’annonce très indécise.

Pour la première fois depuis 2015, Jimmy Vicaut sera au départ du 60 m d’un France Elite en salle et a toutes les armes en mains pour reconquérir le titre qu’il avait remporté en 2013 à Aubière. Flashé en 6″59 à Liévin (17 février) et à Düsseldorf (20 février), le champion d’Europe 2013 sur la ligne droite en indoor se verrait bien s’acquitter des minima pour Belgrade, à condition de courir en 6″54 ou moins. Le néo-sociétaire au Lille Métropole Athlétisme pourra profiter d’une belle locomotive en la personne de l’Ivoirien Arthur Cissé (6″53 à Metz). Le co-détenteur du record de France juniors du 60 m avec Christophe Lemaitre en 6″64 Jeff Erius aura une très belle carte à jouer.

 

200 m

La demi-finaliste des Jeux olympiques de Tokyo l’été dernier Gémima Joseph (record en 23″61) doublera également avec le 200 m, où elle aura fort à faire pour s’imposer. Elise Trynkler est largement en tête des bilans avec 23″53. Le podium devrait concerner Wided Atatou (23″81), Diana Iscaye (23″81) et Brigitte Ntimoah (23″88), toutes descendues sous les 24 secondes cet hiver. À suivre également : Sokhna Lacoste, recordwoman de France espoirs du 400 m (52″79), qui tente sa chance sur la distance inférieure.

Le sociétaire de la SCO Ste Marguerite de Marseille Hachim Maaroufou est en pleine progression comme le montrent ses 21″10 sur 200 m mais il est sous la menace directe de Ryan Zeze (21″15). Théo Schaub (21″22) et Maxime Lancelot (21″24) constituent également des outsiders plus que crédibles.

 

400 m

Étant la seule athlète hexagonale engagée à Miramas à être passée sous les 53 secondes cette saison, tout désigne Amandine Brossier comme la grandissime favorite de la course. Outre la médaille d’or, le deuxième objectif de l’Angevine de 26 ans est clairement affiché : prendre le billet pour les Mondiaux en salle de Belgrade sur 400 m (minima à 52″30). Laurine Xailly (53″36), Marjorie Veyssiere (53″46) et Camille Seri (53″49) peuvent s’inviter dans la course au podium. La présence d’une autre athlète que ce quatuor sur le podium serait une surprise.

Pas de Thomas Jordier sur la liste des engagés. Il faut donc s’attendre à une grosse bagarre sur le 400 m hommes, avec au moins trois prétendants sérieux au titre : Ludovic Ouceni, recordman de France espoirs du 400 m en salle en 46″40 depuis le 29 janvier, Gilles Biron (46″60) et David Sombe (46″83). El-Mir Reale, Muhammad Abdallah Kounta, Wilfried Happio ou encore Ludvy Vaillant pourraient toutefois leur donner du fil à retordre.

 

800 m

Battue au millième (2’05″56) par Léna Kandissounon en 2021, la Franco-Béninoise du Running 41 Noélie Yarigo voudra récupérer son bien acquis en 2020 à Liévin. Elle possède largement le meilleur temps des engagées, en 2’02″39, et partira avec la faveur des pronostics. Néanmoins, la triple médaillée européenne du 4×400 m Agnès Raharolahy, qui a axé sa préparation hivernale sur le 800 m dans l’optique de sa reconversion déjà plutôt réussie sur 400 m haies l’été dernier, reste sur deux sorties dans le même temps de 2’04″58 (Nantes et Val-de-Reuil) et est sur la pente ascendante. Sa capacité à finir vite en fait aussi une tête d’affiche.

La bataille pour le podium s’annonce intense entre Gabriel Tual (1’48″16) et le champion de France en titre Benjamin Robert (1’47″20). Si le premier cité a décidé de ne pas étirer sa saison indoor en ne participant pas au rendez-vous mondial en Serbie, le deuxième arrive à Miramas le couteau entre les dents, avec l’envie de réaliser les minima fixés à 1’46″50. Un chrono à sa portée pour celui qui a déjà réussi 1’46″06 l’hiver dernier. On suivra aussi le Marocain du Nantes Métropole Athlétisme Hamza Belmer qui possède la deuxième performance des engagés en 1’47″45. Vainqueur à Liévin en 2020, il ne peut toutefois pas être sacré champion de France.

 

1500 m

Belle confirmation de l’hiver pour le demi-fond français, Aurore Fleury part avec une confortable marge d’avance sur toute la concurrence avec ses 4’07″09, un temps à seulement neuf centièmes du NPR pour les Mondiaux en salle 2022. Sa camarade du Nancy Athlétisme Métropole Manon Fage (4’17″99) et Alexa Lemitre (4’18″86) ont les moyens de l’accompagner sur la boîte.

Une course à suspense, avec une belle bagarre en perspective entre Azeddine Habz (3’39″16), Baptiste Mischler (3’39″61) et l’Algérien de l’EFCVO Salim Keddar (3’39″82) qui sont descendus sous les 3’40. Le champion de France en titre Djilali Bedrani aura fort à faire pour conserver sa couronne.

 

3000 m

Une course hommes et femmes qui s’annonce passionnante, avec plusieurs fondeurs et fondeuses de haut niveau sur la ligne de départ. Alexa Lemitre sera en quête du doublé 1500 m-3000 m. L’athlète de l’ECLA Albi occupe la tête des bilans hexagonaux en 8’57″97 et pourra compter sur la concurrence incarnée par Leila Hadji (9’10″33) et Margaux Sieracki (9’12″05).

Simon Denissel (7’53″66) sera l’athlète à battre sur 1500 m. Emmanuel Roudolf-Lévisse (7’55″05) et Bastien Augusto (7’56″16) sont placés en embuscade et aimeraient bien jouer les trouble-fêtes.

 

60 m haies

La seule épreuve avec trois athlètes français ayant déjà réalisé les minima pour Belgrade (7″61), de quoi offrir un magnifique spectacle. On retrouve, dans l’ordre Pascal Martinot-Lagarde (7″46), Wilhem Belocian (7″52) et Aurel Manga (7″61) qui devraient se livrer un duel au sommet. Pour rappel, la sélection se fait sur la base de deux athlètes maximum par épreuve. Le recordman du monde du décathlon Kevin Mayer se mesurera aux spécialistes. Ce sera à coup sûr l’un des nombreux temps forts du week-end.

Les hurdleuses vont aussi faire parler la poudre sur la ligne droite. Seule Cyréna Samba-Mayela s’est acquittée des minima (7″96) pour les Mondiaux en salle, avec ses 7″84 réalisés le 28 janvier à Karlsruhe. Mais la tenante du titre Laëticia Bapté (8″00), vainqueure du prestigieux Meeting de Liévin, en est tout près et rêve de composter son ticket pour la Serbie.

 

Longueur

Les sauteuses de l’Amiens UC Maelly Dalmat (6,43 m) et Tiphaine Mauchant (6,33 m) figurent aux deux premières places de la liste des engagées. Attention également à Yanis David, sélectionnée aux JO de Tokyo l’été dernier, et à Rougui Sow qui n’ont pas encore décollé cet hiver. Du côté des hommes, le champion du monde juniors Erwan Konaté qui a battu le record d’Europe de sa catégorie en indoor avec 7,98 m portera la « pancarte ».

 

Triple saut

Victoria Josse, qui a sauté 13,61 m, sera l’une des actrices du concours, ça ne fait aucun doute. La bataille pour le titre devrait aussi concerner Sohane Aucagos, championne de France juniors à Nantes le week-end dernier avec une mesure à 13,28 m.

La nouvelle génération, incarnée par Enzo Hodebar (16,68 m), Thomas Gogois (16,57 m) et Melvin Raffin (16,52 m), va tenter de prendre le pouvoir à Miramas. Les expérimentés Jean-Marc Pontvianne (16,41 m), Benjamin Compaoré (16,26 m) et Yoann Rapinier (16,25 m) ne se laisseront pas faire et auront également leur mot à dire.

 

Hauteur

Solène Gicquel s’avance en favorite, forte de son nouveau record personnel à 1,87 m. Pour la Rennaise, le principal danger viendra de Juliette Perez, Ilionis Guillaume et Elisa Pineau qui ont toutes franchi 1,80 m ou plus cet hiver, mais aussi de Marine Vallet, toujours redoutable lors des rendez-vous nationaux.

Le concours de la hauteur masculine est l’une des épreuves les plus ouvertes de la compétition. Taylor Minos détient la meilleure performance de l’année avec 2,20 m mais il devra se méfier de Sébastien Micheau (2,19 m), William Aubatin (2,15 m) ou encore de Maxime Dubiez (2,15 m) qui le talonnent de près et ont les moyens de se hisser bien plus haut.

 

Perche

Un duel de haut vol ! Margot Chevrier (4,54 m), la tenante du titre Elina Giallurachis (4,45 m) et Ninon Chapelle (4,45 m) vont en découdre dans un concours qui s’annonce grandiose. La Chinoise du Clermont Athlétisme Auvergne Huiqin Xu (4,65 m) est également attendue au bout du sautoir.

La star de la discipline Renaud Lavillenie sera en lice pour remporter son dix-neuvième titre national à la perche, lui qui est le seul plieur de gaule français à avoir réalisé au centimètre près les minima pour Belgrade (5,81 m à Tourcoing). Le champion olympique de Londres retrouvera des perchistes ayant les crocs : Valentin Lavillenie (5,71 m), qui avait triomphé l’an passé, brigue une nouvelle victoire, Ethan Cormont (5,74 m), Alioune Sène (5,74 m), Mathieu Collet (5,71 m), Thibaut Collet (5,64 m) et Baptiste Thiery (5,64 m).

 

Poids

La médaillée de bronze aux championnats d’Europe juniors en 2019 à Boras et espoirs à Tallinn en 2021 au disque Amanda Ngandu-Ntumba (15,87 m) semble difficile à déloger de la première position. Caroline Metayer (15,05 m) et July Florentiny (15,03 m) ont également les moyens de terminer parmi les trois premières du concours.

Difficile d’imaginer qui pourra se mettre en travers de la route de Frédéric Dagée (19,50 m cet hiver), recordman de France de la spécialité avec 20,75 m et triple tenant du titre en indoor. Derrière, Itamar Levi (18,78 m), Antoine Duponchel (18,26 m) et Yann Moisan (17,85 m) peuvent aussi viser une breloque. Le Congolais de l’EFCVO Franck Elemba Owaka (19,40 m) devrait, comme à son habitude, animer le concours.

 

Marche

Sur le 3000 marche, un trio semble se détacher avec Camille Moutard (13’09″34), Emilie Menuet (13’12″21) et Marion Manaresi (13’15″58). Sur le 5000 m marche, pour le suspense, il faudra repasser avec David Kuster qui aborde la compétition largement en tête des bilans (19’45″88).

 

Heptathlon et Pentathlon

Les spécialistes des épreuves combinées seront à suivre de près tout au long du week-end. Sixième meilleure performeuse française de tous les temps sur le pentathlon avec 4457 points, Léonie Cambours se trouve en tête des bilans nationaux et endossera le dossard de favorite. Actuellement huitième au bilan mondial 2022, la combinarde du SPN Vernon espère se qualifier pour Belgrade, pour cela il lui faudra impérativement rentrer dans le top 5. Annaëlle Nyabeu Djapa, Cassandre Aguessey-Thomas et Esther Turpin seront aussi de la partie.

Kevin Mayer, qui aura une belle occasion de montrer sa forme avant les Mondiaux en salle de Belgrade, ne s’alignera qu’au 60 m et à la longueur de l’heptathlon. Le champion du monde des sept travaux en 2018 prendra aussi le départ du 60 m haies en individuel (lire plus haut). Tous les autres Français ont prévu d’aller au bout : Basile Rolnin, Tristan Marcy, Valentin Charles, Jérémy Lelièvre ou  Bastien Auzeil peuvent tous viser le podium, au cours d’un heptathlon qui s’annonce très serré.

À vos pronostics !

Notre équipe sera sur place pour vous faire vivre les Championnats de France Elite en salle à travers ses plus beaux clichés ainsi que par son traditionnel compte-rendu qui sera publié après chaque journée sur notre site.

Crédit photo : Jean-Luc Juvin / STADION

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