JO Paris 2024 : Kevin Mayer chassera les minima olympiques à San Diego ce jeudi et vendredi

19 mars 2024 à 17:32

Les 21 et 22 mars prochains, Kevin Mayer part à la chasse aux minima pour les Jeux olympiques de Paris 2024 à l’occasion d’une compétition universitaire à San Diego. Alexandre Bonacorsi, coach du recordman du monde du décathlon (9126 points), a répondu aux questions des journalistes lors d’une conférence de presse en visio-conférence, avant l’entrée en lice de son poulain ce jeudi, 18h30 heure française. Quatre chiffres en tête : 8460, synonyme du total de points requis pour composter son ticket pour le suprême rendez-vous du sport français.

8460 points. Tel est le total que recherchera Kevin Mayer au stade d’athlétisme du complexe de San Diego State University (SDSU) Sports Deck, ce jeudi 21 et vendredi 22 mars, à l’occasion d’une réunion universitaire (Aztec Invitational). Une performance qui représente les minima exigés par World Athletics pour se qualifier pour les JO de Paris 2024 et ainsi être de la fête au Stade de France (le décathlon est prévu le 2 et 3 août).

Alors que la période de qualification pour le grand rendez-vous de l’été a démarré le 31 décembre 2022 et se clôturera le 30 juin 2024, le Montpelliérain ne veut pas perdre de temps pour décrocher son billet afin d’avoir l’esprit tranquille. « Son état d’esprit, c’est qu’il faut se qualifier pour les Jeux olympiques, souligne Alexandre Bonacorsi. Ce n’est pas ce qu’il aime le plus, de devoir faire un décathlon pour se qualifier. Mais il faut le faire, c’est un passage obligatoire. Il l’a déjà fait par le passé à La Réunion en 2020 et à Götzis (Autriche) en 2016. Il sait ce que c’est, ce n’est pas sa préférence. Mais il n’a pas le choix, donc il va y aller et il faut bien y aller. »

 

Des minima largement dans ses cordes

Référence absolue de sa discipline, le double vice-champion olympique (Rio en 2016 et Tokyo en 2021) n’a pas terminé de décathlon depuis son titre planétaire en juillet 2022 à Eugene. Si l’athlétisme n’est évidemment pas une science exacte, surtout sur 10 épreuves en deux jours, Kevin Mayer n’a, a priori, pas de souci à se faire pour s’offrir sa qualification (8460 points) tant il domine son sujet lorsque son corps le laisse tranquille.

Alexandre Bonacorsi a d’ailleurs confirmé que son élève n’allait pas s’employer à fond dans chacune des épreuves. « Il y a des épreuves qu’on ne peut pas calculer, comme le 100 m. Pour d’autres comme les sauts et les lancers : si un premier saut en longueur est très convenable, il n’y aura pas de deuxième et troisième saut. Si un premier jet de poids est très convenable, il n’y aura pas de deuxième et troisième lancer. Et puis après, on pourra faire le point en deuxième journée au moment du saut à la perche. On décidera s’il saute sur 6, 8, 10, 12 foulées en fonction de l’avancée des épreuves. »

 

Sans grande concurrence

Kevin Mayer devrait, selon toute vraisemblance, avoir aucun adversaire à sa mesure, même si Alexandre Bonacorsi se méfie des athlètes américains, capables de s’illustrer dans certaines disciplines du décathlon. « C’est une compétition universitaire, certes. Là, en termes de décathlon, à priori, il n’y aura pas de gros poissons. Il n’y aura pas de mecs à plus de 8000 points en tout cas. En revanche, sur certaines épreuves, je n’ai pas les performances des gars, mais ça peut arriver aux États-Unis qu’il y ait des mecs sur 100 m en décathlon qui courent 10″40. Je pense que pour faire un décathlon de qualification, la concurrence, ce n’est pas la priorité. Kevin, je pense qu’il arrive à se motiver par lui-même et qu’il n’a pas besoin d’une énorme concurrence pour réaliser les minima olympiques ». Si ce n’est qu’anecdotique en cette année si spéciale, le natif d’Argenteuil, double champion du monde du décathlon (2017 à Londres et 2022 à Eugene), pourrait aussi s’emparer de la meilleure performance mondiale de 2024 (7305 points à cette période de l’année).

Contrairement aux grandes compétitions, les épreuves vont vite s’enchaîner, notamment la journée de vendredi. Pas un problème pour Kevin Mayer : « Début de la première journée à 10h30 (heure locale) avec le 100 m, puis fin de cette journée avec le 400 m à 17h15. Donc, ça fait une journée condensée, mais appréciable pour les décathloniens en général, et notamment Kevin. Le deuxième jour commencera à 9h, donc un peu tôt. Vu qu’on termine tôt la veille, ça laisse quand même le temps de s’alimenter, récupérer et dormir. Et ce qui est super bien, c’est que ça finit à 14h30, donc très tôt. Ça va s’enchaîner énormément le matin. Donc, il n’y aura pas une attente interminable avant de courir le 1500 m final. »

 

En stage à San Diego

Après avoir renoncé à son plan initial de se qualifier à Brisbane, en Australie, les 16 et 17 décembre 2023, en raison d’une gêne à la hanche, Kevin Mayer tentera de satisfaire aux minima olympiques à San Diego où il est actuellement en stage depuis le 5 mars, notamment aux côtés de ses partenaires d’entraînement Benjamin Hougardy et Florian Geffrouais. « Le gros de l’entraînement a été fait depuis Brisbane à Montpellier, on s’est beaucoup entraîné à Montpellier. Actuellement, on s’entraîne sur le stade où aura lieu la compétition à San Diego. On a eu le temps de faire pas mal de réglages, de peaufinage. À l’heure actuelle, tout va plutôt bien, les voyants sont au vert. La compétition se présente bien, mais on ne peut pas s’avancer sur quoi que ce soit. On va prendre les épreuves les unes après les autres, comme disent les footballeurs, les matchs les uns après les autres. Et voir ce que ça donne à chaque fois en essayant de tirer la quintessence du niveau de Kevin. »

Les jambes et le coeur à San Diego, l’esprit à Paris…

 

Le programme du décathlon

Il y a huit heures de décalage entre San Diego et Paris.

Jeudi 21 mars

  • 18h30 (10h30 heure locale) : 100 m (Record : 10″50 en 2019)
  • 19h15 (11h15) : Longueur (Record : 7,80 m en 2018)
  • 21h15 (13h15) : Poids (Record : 17,08 m en 2019)
  • 23h15 (15h15) : Hauteur (Record : 2,10 m en 2010)
  • 01h15 (17h15) : 400 m (Record : 48″26 en 2017)

Vendredi 22 mars

  • 17h00 (9h00 heure locale) : 110 m haies (Record : 13″54 en 2020)
  • 17h40 (9h40) : Disque (Record : 52,38 m en 2018)
  • 18h35 (10h35) : Perche (Record : 5,60 m en 2018)
  • 21h15 (13h15) : Javelot (Record : 73,09 m en 2021)
  • 22h30 (14h30) : 1500 m (Record : 4’18″04 en 2012)

 

Live Streaming

Un Live streaming en différé sera retransmis par la plateforme numérique RunnerSpace.com (abonnement payant).

La rédaction de Stadion assurera un direct commenté sur son site, épreuve par épreuve, pour vous faire vivre au plus près le décathlon de Kevin Mayer à San Diego.

Texte : Emma Bert
Crédit photo : Solène Decosta / STADION

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