Résultats du week-end : Michaël Gras sous les 2h10 au marathon

14 mai 2023 à 17:13

C’est une histoire comme seul le sport le permet : Engagé comme lièvre, Michaël Gras a terminé pour la première fois de sa carrière un marathon en moins de 2h10 en prenant dimanche la septième place de la Route du Louvre à Lens. Dans les sentiers, les Championnats de France de course en montagne ont souri à Cécile Jarousseau et à Thomas Cardin au Dévoluy tandis que lors de la mythique Zegama-Aizkorri, Blandine L’Hirondel et Thibaut Baronian se sont respectivement classés cinquième et septième. Enfin, un contingent d’athlètes français a également fait le déplacement à Nairobi.

La Route du Louvre organisée à Lens par la Ligue d’Athlétisme Hauts-de-France a vu le Kényan Fredrick Kibii s’imposer en 2h08’05 et battre le précédent record de l’épreuve détenu par le vainqueur sortant Abraha Gebretsadik (2h10’04). Également à son aise, Michaël Gras a pris une belle septième place en 2h09’58, abaissant de près d’une minute son temps de référence établi lors du Marathon de Paris 2022 en 2h10’55. Le fondeur d’Alès Cévennes Athlétisme, qui était censé uniquement servir de lièvre jusqu’aux 25e km, ne s’est jamais arrêté et a poursuivi son effort. « Finalement je voulais la trace GPS complète donc je suis allé au bout du marathon », a-t-il expliqué en plaisantant sur son compte Instagram. L’athlète de 31 ans confirme sa bonne forme du moment en descendant pour la première fois de sa carrière sous la barre symbolique des 2h10. Il s’agit du quinzième Tricolore à réussir cette performance dans l’histoire sur les 42,195 km.

« Très dur la fin parce je n’étais pas venu pour finir la course donc forcément je n’avais pas la préparation pour tenir les 42 kilomètres. À partir du 35e km, j’ai dû vraiment m’employer, c’était vraiment au mental mais je savais qu’il y avait les moins de 2h10 au bout, je me suis dit que je ne devais pas lâcher ». Une belle récompense pour le docteur en anapath à l’hôpital de Clermont qui disputait seulement son cinquième marathon. Chez les dames, la palme est revenue à Marie Bouchard, interne en médecine à Brest, qui a levé les bras après 2h42’54 d’effort, bien mieux que lors de sa première expérience à Francfort le 30 octobre dernier (2h48’56).

Toujours sur les routes hexagonales mais au semi-marathon de Troyes, les victoires des internationaux tricolores n’ont souffert d’aucune contestation. Florian Carvalho a montré une maîtrise nettement supérieure à la concurrence en 1h03’35, reléguant ses premiers poursuivants à plus de deux minutes. Onzième au scratch, Méline Rollin, auteur d’un premier marathon en 2h30’27 à Valence en décembre, n’a laissé aucune chance à ses rivales en ralliant la ligne d’arrivée dans le 1h11’03, rabotant son record personnel de 19 secondes (ancien : 1h11’22 le 6 mars 2022 à Paris). Sur 10 km, le champion de France de la spécialité à Houilles Félix Bour s’est aussi largement illustré en 30’19.

 

Jarousseau, des labours à la montagne

Les championnats de France de course en montagne se tenaient dans le cadre magnifique du Dévoluy, dans le massif des Hautes-Alpes ce dimanche. Ce rendez-vous national était de taille avec des billets à composter pour les Championnats du Monde de la spécialité, les trois premiers hommes et femmes des courses séniors étant automatiquement sélectionnables pour Innsbruck, en Autriche (6 au 10 juin). La vice-championne de France 2023 de cross-country à Carhaix et des 10 km à Houilles, Cécile Jarousseau est parvenue à monter sur la plus haute marche du podium pour sa toute première expérience dans les sentiers. La crosswomen, routarde et pistarde de l’Entente des Mauges a montré qu’elle avait plus d’une corde à son arc en s’imposant sur les 12,5 km dont 850 m de dénivelé positif au programme. L’athlète de 23 ans l’a emporté en 1h04’20, devant les pensionnaires de l’Athlé Saint-Julien 74, Christel Dewalle (1h04’57) et Elise Poncet (1h05’49), la tenante du titre.

 

 

Chez les messieurs, Thomas Cardin (55’27), médaillé de bronze des France de trail court à la Cité de Pierres, et déjà qualifié pour les Mondiaux sur ce format, a dominé son sujet de A à Z. La deuxième place revient à Quentin Meyleu (56’43), du Clermont Athlétisme Auvergne. Alexandre Fine (56’50, Gap Hautes Alpes Athlétisme) s’empare de la troisième place à la photo-finish devant Théodore Klein (Entente Haute Alsace). Cinquième, Emmanuel Meyssat (Athlétic Club du Lyonnais) est sacré chez les Masters, quelques semaines après son titre dans la gadoue de Carhaix.

 

 

Baronian et L’Hirondel sous la pluie à Zegama

Première manche du Golden Trail World Series, la Zegama-Aizkorri s’est tenue comme à son habitude dans une chaude ambiance, mais sous une pluie continue et sur des chemins rendus très boueux et glissants. Des conditions extrêmes donc qui ont rendu encore plus difficile un parcours déjà très technique. Dans ce contexte, Thibaut Baronian (Salomon), champion de France de trail court en mars dernier et sélectionné pour les Mondiaux de la spécialité, a terminé septième en 3h50’16, à distance toutefois de l’Espagnol Manuel Merillas, impressionnant dans le temps de 3h42’01.

Troisième en 2022 avec 3h45’43 derrière l’Espagnol Kilian Jornet et l’Italien Davide Magnini, le membre de la Team Scarpa signe une première victoire au Pays basque espagnol. « Je me suis senti bien aujourd’hui. J’avoue qu’ils sont partis vite, mais je me suis bien alimenté et j’ai senti que les jambes répondaient bien donc j’ai pu vite raccrocher dans la descente. L’année commence très bien avec cette première victoire sur la Golden Trail World Series et une première victoire sur Zegama. Je m’étais bien préparé, pas forcément spécifiquement pour Zegama, mais quand on regarde mon temps, il est plus rapide que celui de l’année dernière donc je suis très content. »

 

 

Du côté des féminines, la favorite Blandine L’Hirondel (Evadict), partie sur d’excellentes bases, et en tête jusqu’au 16e km, se contente de la cinquième place en 4h48’32. À l’arrivée, la double championne du monde de trail n’a aucunement perdu de son sourire et de sa bonne humeur avec son traditionnel saut de cabris, puis en improvisant même une danse traditionnelle basque devant les photographes.

L’Allemande Daniela Oemus (4h31’54, Salomon) a surpris tout le monde en prenant la tête de la course après le passage au sommet : « C’est trop d’émotions, je n’arrive toujours pas à y croire… C’est comme si un rêve devenait réalité. Je ne savais pas vraiment à quelle place j’étais pendant la course, il y avait pas mal de filles devant. Et puis, j’ai commencé à les reprendre au fur et à mesure après 10 kilomètres environ. On m’a dit que j’étais 6e, et après le 15e km j’ai repris Caitlin et Miao et me suis retrouvée toute seule. J’ai dû me battre jusqu’à la fin parce que j’étais épuisée à 10 kilomètres de la fin et j’avais super mal à l’orteil que je me suis cassé il y a 10 jours. Les descentes étaient assez douloureuses mais j’ai réussi à tenir ». La Golden Trail World Series se dirige désormais vers Chamonix et le Marathon du Mont-Blanc le 25 juin prochain pour la deuxième étape de la GTWS 2023.

 

Record personnel pour Pablo Matéo et Gilles Biron à Nairobi

Placé entre les deux tours Interclubs, le Meeting Kip Keino Classic de Nairobi (Kenya), comptant pour le World Continental Tour Gold, le deuxième circuit des meetings de World Athletics après la Diamond League, a accueilli un petit contingent d’athlètes français qui ne manquaient pour autant d’ambitions.  Dans une ligne droite survolée par le local Ferdinand Omanyala, recordman d’Afrique en 9″77, avec un chrono de 9″84 (-0,5 m/s), Pablo Matéo en a profité pour faire tomber son record personnel avec un sixième place en 10″18 (ancien : 10″30). Lors du 1er tour des Interclubs à Noisy-le-Grand, le médaillé d’argent sur le relais 4×100 m aux Championnats d(Europe de Munich avait réalisé une rentrée en 10″33 (+0,2 m/s) sur 100 m.

 

 

Sur 400 m, Gilles Biron a lui aussi porté son record personnel en 45″52 (ancien : 45″64 en 2022 à La Chaux-de-Fonds). L’élève de Franck Matamba a fini au troisième rang d’une course dominée par le Zambien Muzala Samukonga (44″25). Sur le demi-tour de piste, Mouahamadou Fall a été crédité d’un 20″49 (+0,9 m/s). La timbale a été décrochée par le Canadien Aaron Brown en 20″12. Cinquième place pour Solène Gicquel à la hauteur avec 1,86 m, alors que l’Ukrainienne Yaroslava Mahuchickh a été impériale avec une barre à 2,00 m. Pour la championne du monde 2022 du 60 m haies Cyréna Samba-Mayela, c’était aussi l’heure de la rentrée avec un 100 m bouclé en 12″15 (-2,1 m/s) à Ibiza. Voilà depuis 2017 qu’elle ne s’était pas alignée sur cette distance. À Fontainebleau, Jean-Pierre Bertrand a enregistré une meilleure marque à 7,82 m (-1,1 m/s) en longueur lors du Meeting National de Seine et Marne. Enfin, de l’autre côté de l’Atlantique, à Bâton-Rouge (Louisiane), Clément Ducos est descendu sous les 50 secondes sur 400 m haies en 49″68, à seulement trois centièmes de son record.

Crédit photo : Antoine Decottignies / STADION

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