Ce dimanche 7 avril, la capitale accueillera plus de 54 000 participants pour la 47e édition du Marathon de Paris 2024. L’un des plus grands marathons du monde, dont le parcours reste inchangé par rapport à l’an dernier, devrait voir s’imposer les Kenyans et les Éthiopiens. Stadion vous présente les principaux favoris.
Ce dimanche s’élancera le 47e Marathon de Paris et la Ville lumière va résonner des foulées des coureurs amateurs et Elite, qu’ils soient Français ou étrangers. Comme depuis la première édition du Marathon de Paris en 1976, le départ sera donné de la plus belle avenue du monde, les Champs-Elysées. Les futurs finishers sillonneront les rues parisiennes pendant 42,195 km, au pied des différents monuments les plus emblématiques de la capitale avant de pouvoir lever les bras avenue Foch où est jugée l’arrivée. Ils seront plus de 54 000 au départ mais seule une poignée peut espérer lever le trophée.
Les trois derniers vainqueurs vont croiser le fer
Cette édition du Marathon de Paris 2024 promet d’être palpitante. Et pour cause. Le Kenya et l’Éthiopie sont encore bien représentés cette année, avec les trois derniers athlètes qui ont triomphé. L’Éthiopien Abeje Ayana, 20 ans seulement, avait créé la surprise en 2023 en remportant l’épreuve dans le chrono de 2h07’15. L’athlète ASICS tentera le doublé cette année. Un exploit que seuls deux athlètes ont réalisé dans l’histoire de la course. Le Britannique Steve Brace (1989 et 1990) et le Kényan Paul Lonyangata (2017 et 2018).
»’. Vingt ans au compteur, premier marathon et… première victoire pour l’incroyable Abeje Ayana #ParisMarathon pic.twitter.com/lpwBWsDIOs
— Eurosport France (@Eurosport_FR) April 2, 2023
Abeje Ayana devra néanmoins surveiller ses arrières, puisque pas moins de sept coureurs sont engagés avec un temps de référence inférieur à 2h05. Il trouvera une belle opposition incarnée par son coéquipier Deso Gelmisa (record en 2h04’53 à Valence en 2020), vainqueur à Paris en 2022 (2h05’07) et à Tokyo en 2023 (2h05’22), ainsi que par le Kényan Elisha Rotich, l’homme le plus rapide de toute l’histoire de l’épreuve en 2h04’21 en 2021, qui fera son retour sur la distance reine après deux ans loin du circuit. Tous les deux tenteront de mener la vie dure à Abeje Ayana.
Les favoris se bousculent au portillon
D’autres athlètes kenyans sont attendus, notamment Hilary Kipsambu (3e à Paris en 2021 avec un record personnel en 2h04’44), mais aussi Brimin Kipkorir (2h04’53, vainqueur à Francfort en 2022 et 2023) et Titus Kipruto (2h04’54 à Amsterdam en 2022). Les Éthiopiens ne sont pas en reste avec Mekuant Ayenew (2h04’46 à Séville en 2020), Bazezew Asmare (2h04’57 à Amsterdam en 2022), Kebedu Tulu (2h05’19 en 2019), Dejane Megersa (2h052′ en 2024 à Dubaï) ou encore Mulugeta Asefa Uma (2h06’07 en 2023 à Séville). Soulignons aussi la présence de leur camarade Yasin Haji, vainqueur du 10 km de Lille en 2022 (27’00), qui fera ses débuts sur la distance reine avec beaucoup d’ambitions.
Une star de la course à pied est attendu sur la ligne de départ : Yuki Kawauchi (2h07’07 en 2021 à Otsu), marathonien vedette du Japon, qui est inscrit dans le Guinness World Record pour être devenu le premier coureur à terminer 100 marathons sous la barre des 2h20, entre 2009 et 2021. Rappelons que Kenyans et Éthiopiens ont triomphé sur 19 des 20 dernières éditions de ce marathon (11 pour le Kenya, 8 pour l’Éthiopie). La seule victoire qui leur a échappé est revenue au Français Benoît Zwierzchiewski (2h06’36 en 2002). Leur règne ne devrait pas s’interrompre cette année.
Freddy Guimard et Adrien Toucas à suivre
Côté Tricolores, l’an dernier, Mehdi Frère (10e au scratch) avait décroché le titre honorifique de premier Français en 2h11’05. Cette année, les athlètes Elite français attendus sont Freddy Guimard, seizième l’an dernier en 2h15’30 (2h13’56 à Valence en 2023), et Adrien Toucas (2h15’57 à Paris en 2023) qui aspire à franchir la ligne d’arrivée entre 2h13 et 2h14.
Nous retrouverons dans le peloton le nouveau champion de France du marathon Benjamin Polin (record en 2h23’02 à Paris en 2023), qui en préparation pour les 100 km de Steenwerck (Nord) le 9 mai pour décrocher sa qualification aux Mondiaux 2024 à Bangalore (Inde), va intégrer cette course comme une sortie longue allure « 100 km ».
MAJ 05/04 à 20h : En raison d’un pépin physique, Freddy Guimard a préféré déclarer forfait.
Une importante délégation d’Éthiopiennes
Alors que depuis 2018, les organisateurs avaient innové en proposant un départ décalé d’une quinzaine de minutes entre les dames et les messieurs afin qu’ils arrivent en même temps mais aussi pour renforcer la médiatisation des premières féminines, pour cette édition, c’est un retour à la normale avec un départ groupé à 8 heures pétante. Le record de l’épreuve (2h19’48) établi en 2022 par la Kényane Judith Jeptum pourrait bien être en danger, au vu de la densité du plateau féminin.
Plusieurs fusées se présentent en effet comme des candidates crédibles à la succession de Helah Kiprop (2h23’19 en 2023). Citons les Éthiopiennes Rahma Tusa (vainqueure du Marathon de Houston 2024 en 2h19’33), Hailu Haven Desse (2h20’19, vainqueure du Marathon d’Osaka 2023 et de Rotterdam en 2022) et Gelete Burka (2h20’45, vainqueure à Paris en 2019 et vice-championne du monde du 10 000 m à Pékin en 2015). Des athlètes de la délégation éthiopienne feront leur début sur marathon, à l’image de Mestawut Fikir (1h06’44 sur semi-marathon en août dernier à Larne) et d’Enatnesh Tirusew (1h07’13 en 2023 à Porto).
Vivian Cheruiyot n’aura pas la partie facile
Vivian Cheruiyot (40 ans), détentrice d’un record personnel en 2h18’31 (Londres en 2018), cinq fois médaillée olympique (or sur 5000 m à Rio en 2016), dispose d’un impressionnant pedigree. C’est d’ailleurs elle qui détient la meilleure performance des engagées en 2h18’31 (Londres en 2018). Toutefois, le dernier marathon que la Kényane a négocié remonte à 2019 en Valence et elle n’est pas forcément en grande forme avant d’aborder le Marathon de Paris ce dimanche. Comme chez les hommes, le Kenya et l’Éthiopie ont remporté les 15 dernières éditions (7 pour l’Éthiopie et 8 pour le Kenya). Anaïs Quemener (11e au scratch) avait été la première Française à rallier l’avenue Foch l’an passé en 2h32’12, mais la pensionnaire de la Meute Running a décidé de ne pas participer à la fête cette année, ayant d’autres échéances en tête pour cet été.
Une course handisport relevée
Le Marathon de Paris 2024 sera le support des Championnats de France de Marathon Handisport pour la quatrième année consécutive. Quatre titres nationaux seront décernés : athlètes en fauteuil hommes et femmes, athlètes debout hommes et femmes. Du côté des Bleus, en fauteuil hommes, Julien Casoli, troisième l’an passé en 1h35’42 et déjà vainqueur à cinq reprises (2012, 2015, 2019, 2021, 2022), aura ses chances de victoire. Le Haut-Saônois de 41 ans devra toutefois se méfier du Néerlandais Gert Schipper, deuxième en 2023 et crédité du même temps que le vainqueur, le Britannique David Weir, en 1h34’23. Le Colombien Francisco Sanclemente (3e en 2022) et l’Espagnol Joaquin Garcia Diaz seront eux aussi de sérieux concurrents. En fauteuil femmes, Nadège Monchalin, championne de France du semi-marathon 2023 (1h16’22) à Paris, part avec la pancarte de favorite pour la médaille d’or.
Les athlètes ASICS sur 5 et 10 km ce vendredi
La fête débutera ce vendredi 5 avril par deux courses Elite organisées par ASICS, partenaire majeur du Marathon de Paris 2024, qui a mis les grands moyens pour chasser des records avec de toutes nouvelles innovations aux pieds de ses ambassadeurs. La marque nippone profite du Marathon de Paris 2024 pour créer sa propre course baptisée « ASICS Speed Race ». Un centaine d’athlètes ASICS seront présents pour faire la promotion de leurs nouvelles bombes, les METASPEED SKY PARIS (lire notre test complet) et METASPEED EDGE PARIS. Deux modèles, disponibles à la vente depuis le 4 mars, les plus avancés technologiquement de la marque nippone.
Pour pulvériser leur chrono de référence sur les deux épreuves du programme (5 km et 10 km), les coureurs pourront en effet compter sur ces deux modèles. Le parcours est situé en plein coeur de Paris, entre Palais Royal et Opéra, et est composé d’une boucle de 2,5 km (à parcourir deux fois pour le 5 km et quatre fois pour le 10 km). Le plateau s’annonce relevé sur 10 km (19h45) avec côté Français Etienne Daguinos et la triathlète Léonie Périault. Sur le 5 km (20h30), on suivra de près Félix Bour.
Les jeunes champions à l’honneur
ASICS propose aux athlètes des catégories cadets, juniors et espoirs de se confronter aux meilleurs jeunes de leur génération sur une distance de 5 km, à 19h00. Seuls les 40 coureurs les plus rapides de chaque catégorie ont été sélectionnés pour la « ASICS Youth Race » après étude des candidatures. Le vainqueur de chacune des trois catégories (hommes et femmes, soit six athlètes) de « Asics Youth Race » se verra proposer par la marque nippone un contrat professionnel sur une année.
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Texte : Emma Bert
Crédit photo : Antoine Decottignies / STADION