Une semaine après son titre de championne de France de cross-country à Carhaix, Manon Trapp a retranché quatre minutes à son record personnel en 1h11’26 au semi-marathon de Lille ce dimanche. Pour sa première incursion sur la distance, Étienne Daguinos s’est également distingué avec une cinquième place en 1h01’39.
Sept jours après avoir écœuré ses adversaires sur le parcours boueux du site de Kerampuilh, Manon Trapp a fait ce dimanche son retour sur un autre terrain de jeu : la route. Et avec succès. Plus de trois ans après son dernier semi-marathon à Reims où elle s’était appropriée le record national juniors en 1h15’48, la pensionnaire de l’AS Aix-les-Bains, malgré un temps pluvieux mais sans vent, a profité d’un parcours très roulant et d’un cortège d’une dizaine d’hommes pour se montrer à son avantage et prendre la troisième place féminine en 1h11’26 (passage au 10e km en 33’35). Avec ce chrono, l’étudiante en Master Géographie & Montagnes à l’Université Savoie Mont-Blanc devient la quatorzième meilleure performeuse française de l’histoire sur la distance. « J’ai vraiment eu de la chance d’être toujours dans un groupe, et il y a même eu un coureur qui m’a « lièvrée » donc je le remercie. Je visais plus 1h11’00 mais la dernière fois que j’ai fait un semi c’était en junior 2, je ferai mieux la prochaine fois parce que forcément je n’avais pas trop de repères, mais en tout cas j’ai vraiment aimé l’effort. Je compte progresser sur cette distance parce que je pense qu’elle peut bien me plaire. Je n’ai pas fait une prépa spécifique semi parce que j’étais sur le cross, le cross de Carhaix a laissé beaucoup de plumes, c’était vraiment un parcours difficile ». L’Éthiopienne Emily Chebet s’est imposée au finish en 1h07’52 devant la Kényane Addisie Mislenew Andualem (1h07’59), vainqueure des 20 km de Marseille-Cassis en 2022.
Voir cette publication sur Instagram
Course pluvieuse, Course heureuse. L’adage n’existe pas mais pourrait coller à l’édition 2023. Des conditions qui n’ont pas empêché Étienne Daguinos de réaliser des débuts prometteurs. Quelques secondes après l’arrivée d’un triplé kenyan (le néophyte Patrick Mosin en 59’31, Alfred Chelal Barkach en 59’32 et Solomon Kipchoge 59’37), qui a coupé son effort sous l’heure de course, le sociétaire de l’US Talence a claqué une superbe prestation pour son galop d’essai sur les 21,195 km avec un temps de 1h01’39, devenant ainsi le dix-septième performeur français tous temps. « Je suis vraiment hyper content de mon chrono, j’avais pour objectif de faire 1h02/1h02’12 et finalement je suis parti un peu plus vite que prévu (29’09 au 10e km) et ça a déroulé derrière. Je suis revenu petit à petit sur ceux de devant. Le thème de cette semaine c’était la récupération après le cross de Carhaix (sixième Français en Elite) qui a laissé des traces ». À noter, la dixième place en 1h04’21 du représentant de l’AS Anzin Hicham Briki, quatrième des France de semi-marathon à Saint-Omer, qui bat son record personnel (ancien : 1h04’49).
Imad El Goumri Jebbouri aura d’autres occasions
Sur un parcours où plus de 9000 coureurs sur l’ensemble des trois courses étaient attendus pour sillonner les artères du centre-ville, l’Éthiopien Gemechu Dida a remporté le 10 km au sprint en 27’12 (13’51 au 5e km), une seconde devant le Kenyan Emmanuel Kiprop et un autre Kenyan Stanley Waithaka (27’28), vice-champion du monde du 10 000 m à Eugene l’été dernier. La Kényane Dorcas Kimeli, l’une des très rares femmes à avoir couru sous les 30 minutes sur 10 km (huitième performeuse mondiale tous temps en 29’57 en 2019 à Prague), est montée sur la plus haute marche du podium en 30’49, une seconde devant sa compatriote Mercyline Cherono. Sacré champion de France juniors en terre bretonne, Imad El Goumri Jebbouri était venu dans les Hauts-de-France pour s’attaquer au record national du 10 km dans sa catégorie (29’23 réalisés par Nils Serre-Gehri lors la Prom’Classic de Nice le 8 janvier dernier). L’athlète de l’AS Pierrefitte, passé en 14’42 à mi-parcours, a finalement mis le clignotant vers le 7e km en raison d’une douleur abdominale. Nul doute que les opportunités de retenter sa chance ne manqueront pas au printemps. Plusieurs beaux chronos ont été enregistrés côté Tricolore avec Emile Blondel (15e en 29’21), Arthur Gervais (16e en 29’23) ou encore le junior Bilal Safadi (28e en 30’19). Au total, 22 athlètes sont descendus sous les 30 minutes.
Yomif Kejelcha à un souffle
Il y a cru l’espace de quelques secondes. Sur la ligne d’arrivée du 5 km, le chronomètre de l’Éthiopien Yomif Kejelcha affiche un temps similaire à celui du record du monde de son compatriote Berihu Aregawi en 12’49 (Cursa dels Nassos de Barcelone en 2021). Malheureusement le bonheur a été de courte durée. Yomif Kejelcha est resté à une petite seconde avec un temps de 12’50. Trois ans après les 13’22 du Kényan Robert Keter, Lille a bien failli s’offrir un nouveau record du monde du 5 km. Il y a près de deux ans, l’Éthiopien Berihu Aregawi avait lui aussi échoué à une seconde (12’52) de l’ancien chrono de référence (l’Ougandais Joshua Cheptegei en 12’51 en 2020 à Monaco), après avoir cru, quelques instants, l’avoir battu. Premier Français et onzième au scratch, Djilali Bedrani, deuxième du cross court à Carhaix derrière Azeddine Habz, a bouclé son parcours en 13’42. Vient ensuite Valentin Gondouin en 13’43. Satisfaction aussi pour l’espoir Antonin Marquant (13e en 13’53). Chez les dames, Alexa Lemitre s’est classée neuvième en 16’08 dans une course survolée par la Kényane Caroline Nyaga et l’Éthiopienne Mekides Abebe, chronométrées en 14’35. Enfin, la cadette du Boulogne Athétic Club Aurélane Gest s’est emparée du record de France de sa catégorie en 16’33, effaçant des tablettes les 17’06 de Fleur Templier établis à Oderzo (Italie) le 17 septembre 2022.
Revivez le 5 km, le 10 km et le semi-marathon dans les conditions du direct, ci-dessous :
Tous les résultats du semi-marathon de Lille, en cliquant ici.
Crédit photo : Adrien Guillard / STADION