Un mois après son titre européen sur le relais mixte avec l’équipe de France, Sarah Madeleine a décroché la palme sur les 10 km de la Prom’Classic de Nice en 31’51, devenant la septième performeuse française de l’histoire pour sa première incursion sur la distance. L’Algérien du Lyon Athlétisme Anis Benstiti l’a emporté chez les hommes en 28’44 devant les Français Louis Gilavert (28’48) et Edouard Morin-Luzuy (28’49). La course azuréenne a aussi été marquée par le retour à la compétition de Clémence Calvin, quatrième en 32’53. Un peu plus de 9000 coureurs ont pris le départ de cette 24e édition, organisée par Azur Sport Organisation.
Comme à l’accoutumée, les 10 km de la Prom’Classic sont le premier gros événement running de l’année civile. Sur un tracé sublime qui s’étire le long de la plus célèbre avenue de Nice, la Promenade des Anglais, on ne peut pas faire plus roulant : cinq kilomètres sur la Prom’ puis un virage à 180 degrés et le deuxième cinq kilomètres en redescendant la Prom’. Pour le reste, c’est un billard ! Alors forcément, avec un parcours rapide, ce rendez-vous azuréen est attractif pour les chasseurs de chrono friands d’attaquer l’année par une performance de premier plan.
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Débuts canon pour Sarah Madeleine sur 10 km
Sarah Madeleine a débuté la nouvelle année comme elle avait fini la précédente, par une victoire de prestige. Championne d’Europe sur le relais mixte dans les labours de Bruxelles le 10 décembre dernier, la pensionnaire de l’EFCVO a effectué une course très régulière avec un passage à mi-parcours en 15’56 (sur les bases de 31’52) et a été la première à franchir la ligne d’arrivée située près du Théâtre de Verdure en 31’52. L’élève de Bastien Perraux se hisse au septième rang des meilleures performeuses françaises de tous les temps pour ses débuts sur 10 km, juste derrière Christelle Daunay (31’48 en 2012). Le record de l’épreuve était détenu par Liv Westphal depuis 2020 en 32’08.
La réaction de Sarah Madeleine
« J’avais envie de réaliser mon premier 10 km et je me sentais prête à me tester sur cette distance donc avec mon coach Bastien Perraux on a programmé la Prom’Classic ce dimanche, juste avant de partir en stage national demain et pour deux semaines à Monte Gordo (Portugal) afin de préparer la saison en salle sur 1500 m. On savait que j’étais capable de faire 32’00, comme 32’30 voire même 33’00 donc avec Bastien on a pas fixé d’allure précise de course, c’était aux sensations, il ne voulait pas m’empêcher d’aller vite ! Si je me sentais bien, rien ne m’empêchait d’aller chercher moins de 32 minutes donc je me suis mise sur un rythme avec lequel je me sentais à l’aise et sur lequel je me suis dit « ok, ça je peux le tenir pendant 30 minutes ça va le faire ». Et puis au fur et à mesure de la course, tu prends conscience de ce qui est possible. Et l’ambiance de la route, c’est vraiment quelque chose à part. Par exemple, des garçons ont tenté de me relancer sur les km 6 et 7 pour ne pas que je m’endorme et j’avais envie de les remercier même pendant la course, c’était fou ce qu’il se passait, merci à eux. Au 9e km, j’entends Bastien qui me crie « si tu fais moins de 3’10, c’est moins de 32 au bout ! T’es une coureuse de 1500 m, montre-le ! ». Et c’est ce que j’avais besoin d’entendre à ce moment-là et je finis en 3’01, ce qui donne 31’51, je suis très satisfaite de ce premier 10 km. La caisse est bien présente, on va pouvoir commencer à aller gentiment plus vite. »
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La spécialiste du 1500 m (4’08’22 en 2023) continue de surfer sur son excellente forme de sa saison de cross de l’automne dernier (vainqueure du cross de sélection à Allonnes) et évolue à un niveau très intéressant sur la route. Sarah Madeleine est suivie de près par la Belge Jana Van Lent (31’53) et Emma Lombardi (32’28), championne du monde de triathlon en relais mixte en 2022. Relevons aussi les 33’05 de Marion Legrand qui pulvérise son record personnel, les 33’18 d’Alessia Zarbo ainsi que les 33’21 de Mélanie Allier.
Anis Benstiti devant Louis Gilavert et Edouard Morin-Luzuy
Les lauriers, comme l’an passé, n’ont pas échappé à un coureur algérien sur la Prom’Classic, en la personne d’Anis Benstiti, pensionnaire du Lyon Athlétisme, qui a pu savourer sa victoire dans la dernière ligne droite en 28’44, laissant échapper de peu le record de l’épreuve (28’37 par Raphaël Montoya en 2020, sixième en 29’04 ce dimanche). Voilà un nom qui fait plaisir à retrouver sur une feuille de résultats d’une compétition. Pas épargné pas des pépins physiques qui l’ont contraint à tirer un trait sur sa saison estivale 2023 de manière prématurée, Louis Gilavert a pris la deuxième place en 28’48, à dix secondes de son record personnel (28’38 en 2022). Avant de se lancer pleinement dans sa préparation olympique sur 3000 m steeple (8’19″79 en 2021), le pensionnaire du Pays de Fontainebleau Athlétisme est en train de se faire une caisse d’enfer. Edouard Morin-Luzuy (record personnel en 28’49) accède à la troisième place et complète fièrement le podium.
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Record de France cadets pour Ilyes Benhammou
Auteur du record de France juniors l’an passé en 29’27, Nils Serre-Gehri (Vallée de Montmorency Triathlon) n’a pas réussi à profiter de la concurrence pour améliorer son temps de référence (20e en 29’41), au contraire d’Ilyes Benhammou (Marseille Athlétisme) qui a abaissé de cinq secondes le record de France cadets du 10 km en 30’40 (15’04 au passage au 5e km). L’ancienne marque nationale était la propriété depuis 2013 par Maxime Hueber-Moosbrugger en 30’45. Pendant plus de dix ans, beaucoup de jeunes pousses talentueux se sont cassé les dents sur ce chrono. La Prom’Classic de Nice a également été marquée par une magnifique densité de performances, avec 35 coureurs en dessous des 30 minutes. Pour terminer dans le top 50, il fallait courir en 30’20. Soit près de 20 km/h !
32’53 pour le retour de Clémence Calvin
Si l’épreuve niçoise ne manquait déjà pas de piments, la participation de Clémence Calvin a davantage réhaussé l’intérêt de la matinée. On était évidemment curieux de voir comment la vice-championne d’Europe 2018 du marathon allait se comporter pour cette première sortie en compétition depuis sa suspension de quatre ans en 2019. Une incertitude régnait autour de l’athlète de 33 ans sur son niveau de forme après tant de temps sans épingler un dossard. Les 10 km de la Prom’Classic étaient un bon test pour se faire une idée et la Française de 33 ans a répondu présent.
Il aura fallu 32 minutes et 53 secondes à la spécialiste du marathon pour rallier la ligne d’arrivée (passage au 5e km en 16’13). Un temps certes loin de son record personnel sur la distance (31’20 en 2018), mais certainement une renaissance pour celle qui a toujours clamé son innocence. Son compagnon Samir Dahmani réalise un temps juste sous les 30 minutes, en 29’59, une semaine après ses 14’24 sur 5 km à Barcelone.
À 9 heures, la joie se lisait sur les visages de chacun des plus de 9000 concurrents de cette 24e édition (10 km chrono et non chrono), tous heureux de courir et de se faire plaisir sur la mythique Promenade des Anglais, si chère au cœur des Niçois.
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Crédits photos : @photorunning / Prom’Classic
