Commençons par le 60 m haies qui est devenu au fil des ans l’un des principaux pourvoyeurs de médailles pour l’équipe de France. Avec 6 médailles (mais aucun titre) depuis 2012, les hurdlers hexagonaux ont démontré un certain savoir-faire sur les haies hautes dans le grand championnat planétaire indoor. Une tradition que voudront de perpétuer dimanche Pascal Martinot-Lagarde et Wilhem Belocian. Certes, les deux représentants tricolores pourraient avoir du mal à contester le leadership de l’Américain Grant Holloway, recordman du monde (7″29 en 2021) et en tête du bilan mondial en 2022 (7″35). Mais ne pas en retrouver au moins un sur le podium serait à coup sûr une énorme déception dans une discipline qui a toujours souri aux Bleus.

C’est simple, depuis 2012, hormis en 2018 à Birmingham où il a pris la cinquième place après une grosse faute qui lui a coûté cher en finale, Pascal Martinot-Lagarde est systématiquement monté sur le podium mondial indoor. Une régularité au sommet incroyable, qu’il compte bien faire perdurer. S’il s’est déjà offert le titre européen, en 2015 à Prague, il n’a encore jamais goûté à la breloque dorée au niveau mondial. Deuxième meilleur performeur de la start-list avec 7″46, il est à nouveau candidat au top 3. En s’approchant de son record personnel (7″45 en 2014), tous les espoirs lui sont permis.

Objectif podium pour Belocian et Samba-Mayela

En 2014 (PML en argent et Garfield Darien en bronze) et 2016 (PML en argent et Dimitri Bascou en bronze), il y avait eu deux Tricolores sur le podium du 60 m haies. En 2018 à Birmingham, Aurel Manga s’était paré du bronze. Dans ce contexte, Wilhem Belocian a forcément envie d’accompagner PML sur la boite, et lui aussi marquer encore plus de son empreinte l’histoire des haies françaises. Éliminé en séries lors des Jeux olympiques de Tokyo, le champion d’Europe de Torun en 2021 a une revanche à prendre. Cinquième perfomeur des engagés, il a le talent pour jouer les premiers rôles. Toujours sur la ligne droite parsemée d’obstacles mais chez les féminines, Cyréna Samba-Mayela a une vraie carte à jouer. Devenue la troisième meilleure performeuse française de tous les temps en 7″84 à Karlsruhe fin janvier, la néo-Lilloise est en pleine confiance. Celle qui détient la quatrième meilleure performance des engagées à Belgrade n’a jamais réussi à exprimer tout son potentiel en grand championnat. À 21 ans, elle tient l’occasion rêvée d’y arriver. Tout autre résultat qu’une médaille serait à coup sûr une déception pour la protégée de Teddy Tamgho.

Aurore Fleury veut saisir sa chance

Pour sa première compétition internationale chez les seniors, Aurore Fleury peut d’ores et déjà viser une finale sur 1500 m, voire mieux, si l’on se fie à la lecture de la start-list (12e chrono avec 4’07″09). « On sait que les séries c’est très piégeur, a avancé la Nancéienne de 28 ans dans une interview accordée à Stadion. Je suis à peu près dans le milieu de tableau dans les qualifiées donc je suis à deux ou trois places près, sur le papier, de pouvoir passer en finale. Les cinq filles qui sont derrière moi et les cinq filles qui sont devant moi, finalement c’est très rapproché en termes de chrono. Donc je peux ambitionner presque un top 5, comme une quinzième place. Tout ça est très très compliqué en amont. Mais le principal est de faire une belle série, de m’exprimer, d’être actrice de la course ».

Armés pour aller haut et loin

Dans un concours de saut à la perche où le Suédois Armand Duplantis (nouveau record du monde avec 6,19 m) fait figure de grand favori à la succession de Renaud Lavillenie, titré en 2018 à Birmingham, le vice-champion d’Europe de Torun Valentin Lavillenie est largement capable de se mêler à la lutte pour un top 8. Le Clermontois de 30 ans a montré lors des France Elite qu’il savait répondre présent lors des rendez-vous importants. Pour son premier grand championnat sous les couleurs de l’équipe de France seniors, la Niçoise de 22 ans Margot Chevrier peut viser sans rougir une place de finaliste. Pour cela, elle devra sans doute sauter aux alentours de son record personnel (4,65 m à Miramas). Même objectif pour le Grenoblois de 22 ans Thibaut Collet (22 ans) qui va tenter de retrouver l’état d’esprit qui lui avait permis de monter sur la plus haute marche du podium des France Elite en salle avec 5,81 m. Dans le bac à sable, Jean-Marc Pontvianne s’avance avec la deuxième marque de l’hiver au triple saut avec 17,08 m, et ne peut donc pas cacher une certaine ambition. Seul le Cubain Lazaro Martinez (17,21 m) a également dépassé la ligne des 17 mètres dans la liste des engagés. Si le Nîmois de 27 ans y parvient ce vendredi à partir de 12h15, il ne devrait pas être loin de la boîte. La breloque n’est  pas inaccessible non plus pour Melvin Raffin (16,82 m) qui n’a pas encore décollé en 2022 mais ça ne saurait tarder.

La grande découverte pour Léonie Cambours

Enfin, révélation hexagonale des épreuves combinées cet hiver, Léonie Cambours s’apprête à faire ses premier pas dans un championnat majeur chez les grands. À 21 ans, le sociétaire du SPN Vernon est allée chercher son billet pour Belgrade avec la manière, en obtenant une invitation de World Athletics grâce à ses 4457 points au pentathlon réalisés lors du Meeting X-Athletics de Clermont-Ferrand le 30 janvier. Depuis elle a été perturbée par une douleur au genou mais a décroché le titre de championne de France Elite en salle avec un total de 4435 points, à quelques unités de son record. Septième au bilan des engagées parmi lesquelles la Britannique Katarina Johnson-Thompson, la combinarde française n’aura absolument rien à perdre lors de ses cinq travaux. Une place de finaliste serait déjà un excellent résultat pour l’élève de Wilfrid Boulineau.

« Je pense qu’il y a deux groupes. Il y a un petit groupe qui va aller chercher la médaille et un bon groupe derrière, j’en fais partie, où il y a pas mal de places à aller gagner, a expliqué Léonie Cambours à Stadion. C’est vraiment serré, il y a dix points entre chaque fille à chaque fois, donc il y a des places à aller chercher et ce sont les combinées donc ça va super vite niveau points. C’est une start-list qui ne me fait pas peur. Je suis l’une des plus jeunes dans les douze athlètes. J’ai ma place à faire, je n’ai rien à perdre et tout à y gagner. J’essaierai d’être actrice et non spectatrice de mon championnat. »

Des surprises, des records, ces trois jours s’annoncent passionnants aux Championnats du monde en salle.

Crédit photo : Matthieu Tourault / STADION

STADION À BELGRADE !

Votre média Stadion a le plaisir d’annoncer sa présence aux Championnats du monde en salle à Belgrade. Notre rédaction a conçu un espace rien que pour vous, qui vous permettra de suivre au plus près le rendez-vous planétaire (sélection tricolore, retransmission streaming en direct, programme complet, résultats et nos plus beaux clichés des Bleus). Bonne compétition en notre compagnie !

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