C’est parti pour dix jours de fête. La première soirée des Championnats du Monde n’a pas réussi aux Français dans le stade olympique de Londres. Si Jimmy Vicaut s’est qualifié en demi-finale du 100 m (10″15), la compétition s’arrête prématurément pour Ninon Guillon-Romarin (4,20 m) à la perche et Lolassonn Djouhan au disque (63,21 m) qui n’ont pas réussi à passer le cap des qualifications.
L’épreuve de la soirée : La finale du 10 000 m hommes
Lors de la journée inaugurale, le Britannique Mo Farah, devant plus de 60 000 spectateurs tout acquis à sa cause, conserve son titre mondial sur 10 000 m. Un 10 000 m de folie. Déjà auréolé de neuf médailles d’or internationales, quatre aux JO et cinq aux Mondiaux en six ans, Mo Farah ne semble pas rassasié. Dans un stade olympique qu’il affectionne tout particulièrement, puisque c’est ici même il y a cinq ans quasiment jour pour jour qu’il avait réalisé un fabuleux doublé olympique en 2012.
En 26’49″51, et un ultime kilomètre en 2’29″47, Farah devance au sprint l’Ougandais Joshua Kiprui Cheptegei (26’49″94) et le Kényan Paul Tanui (26’50″60). Parti sur des bases rapides proches du record du monde aux alentours des 26’40, comme attendu, le trio des hauts-plateaux a tenté par une course d’équipe de déstabiliser le Britannique d’origine somalienne. Ses adversaires présents lors de la finale ont eu beau s’entraider pour durcir le rythme durant la majeure partie de la course, rien n’y a fait : Mo Farah, qui a pourtant trébuché à la fin de la course, a placé une de ses accélérations dont il a le secret.
Il confirme qu’il est bien l’un des plus grands demi-fondeurs de l’histoire. Et sa moisson n’est peut-être pas finie, il sera au départ du 5000 m où il est double tenant du titre. Farah tirera un trait définitif sur la piste après les meetings de Birmingham, le 20 août, et de Zurich, le 24 août, comptant pour la Ligue de Diamant. Ensuite il s’adonnera à temps plein aux épreuves sur route.
L’athlète : Jimmy Vicaut
Et dire qu’il avouait lui-même ne pas aborder ces Mondiaux dans les meilleures conditions. La faute à une préparation perturbée suite à une déchirure à l’ischio droit survenue lors du meeting d’Oslo le 15 juin et les doutes qui s’installent dans l’esprit du champion. Et pourtant, dans cet écrin sublime du stade olympique de Londres à sa mesure, Jimmy Vicaut répond présent en série. Le recordman d’Europe du 100 m (9″86) réalise une entrée en matière quasi-idéale, en terminant à la troisième place de son premier round en 10″15. En tête jusqu’aux soixante-dix mètres, le sociétaire du SCO Sainte-Marguerite a coincé dans les derniers mètres mais assure l’essentiel et sera au rendez-vous des demi-finales demain à partir de 20h05, pour une course qui s’annonce très relevée. Pour rentrer dans la finale de demain, il faudra aller beaucoup plus vite que ce soir. Il en est largement capable.
Dans la même série que le Français, Usain Bolt s’est baladé. En quête d’un quatrième titre mondial sur la ligne droite, le Jamaïcain remporte la course avec une facilité déconcertante, relâchant complètement son effort sur la fin pour conclure en 10″07 et composte ainsi son billet pour les demi-finales. A noter que c’est son compatriote Julian Forte (9″99) qui signe le meilleur temps des séries et a été le seul sprinteur à descendre sous les dix secondes.
Bolt remporte sa série malgré un vilain départ : Vicaut, 3e qualifié ! 🔥 #London2017 pic.twitter.com/MMH6qOytEg
— Eurosport.fr (@Eurosport_FR) 4 août 2017
Zoom sur les Bleus
Qualifications du saut à la perche féminin :
Pour sa deuxième grande compétition internationale après les Europe par équipe à Lille en juin dernier, Ninon Guillon-Romarin attendait beaucoup de ces championnats. Sur le sautoir à la perche du stade olympique de la capitale britannique, la Française ne participera pas à la finale mondiale. La sociétaire de l’EA Cergy-Pontoise de vingt-deux ans est éliminée en qualifications du saut à la perche. Après avoir franchi 4,20 m au premier essai, elle a peiné dès la hauteur suivante, fixée à 4,35 m, échouant par trois fois à cette hauteur. Elle termine vingt-huitième des qualifications. L’expérience engrangée lors de cette compétition lui sera surement profitable dans les années à venir.
Qualifications du lancer du disque masculin :
Malgré un excellent deuxième jet mesuré à 63,21 m, Lolassonn Djouhan n’a pas trouvé la clef pour forcer la porte de la finale, et achève donc là son aventure londonienne. Le deuxième meilleur performance français de tous les temps, ne sera pas le premier français à prendre part à une finale mondiale au disque après les participations de Journoud (1987), Pons (1997) et Vili (2009). A l’issue d’un scénario stressant pour le lanceur de disque qui a dû patienter jusqu’au bout des qualifications avant que le verdict tombe. Longtemps positionné en ballotage favorable, le triple champion de France de la discipline, a vu la douzième et dernière place qualificative lui échapper dans les derniers instants, lorsque le Suédois Simon Pettersson fait voler son engin à 63,69 m. Il termine à une cruelle treizième place et une première place non-qualificative pour la grande fête. A seulement deux petits centimètres du Jamaïcain Traves Smikle, douzième qualifié.
Reprise de la compétition demain à partir de 11h00. Avec, entre autres, le début de l’heptathlon, les séries du 100 m femmes et du 400 m hommes, et les qualifications du triple saut et du marteau féminin.
