Eliud Kipchoge, Armand Duplantis, Sydney McLaughlin… Les records du monde d’athlétisme qui ont été battus en 2022

30 décembre 2022 à 13:59

L’année 2022 a été riche en records du monde d’athlétisme avec pas moins de onze références planétaires qui sont tombées ou ont été égalées. Eliud Kipchoge s’est approché un peu plus de la barrière des deux heures sur marathon, Armand Duplantis a ajouté trois centimètres à son record du monde au saut à la perche, Sydney McLaughlin a renforcé son statut de star de l’athlétisme mondial sur 400 m haies, une discipline qu’elle va dominer encore de nombreuses années… Tour d’horizon !

 

Eliud Kipchoge : Marathon (2h01’09)

Qu’est-ce qui n’a pas encore été écrit sur Eliud Kipchoge ? Les Nike Alphafly Next% 2 aux pieds, le Kényan de 38 ans s’est adjugé pour la quatrième fois le Marathon de Berlin le 25 septembre, en établissant un nouveau record du monde sur la distance mythique. Une victoire époustouflante en 2h01’09, abaissant de 30 secondes son chrono de référence (2h01’39) réalisé il y a quatre ans sur le tracé berlinois réputé pour être le plus rapide de la planète. Celui qui compte désormais 15 victoires sur 17 marathons disputés dans des conditions homologuées égale le nombre de succès à Berlin de l’Éthiopien Haile Gebrselassie (2006 à 2009). Double champion olympique, recordman du monde, vainqueur de dix épreuves du World Marathon Majors : Londres (2015, 2016, 2018 et 2019), Berlin (2015, 2017, 2018 et 2022), Chicago en 2014 et donc Tokyo en 2022. Pas encore suffisant pour Eliud Kipchoge qui possède également les chronos de référence à Berlin, Londres et Tokyo. Après quoi peut encore courir le maestro du marathon ? Alors qu’il s’est déjà imposé dans quatre des six « majeurs » (Berlin, Chicago, Londres et Tokyo), il souhaite compléter sa collection en remportant les six courses dans sa carrière (New-York et Boston).

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par STADION (@stadion_actu)

 

La fusée kényane disputera d’ailleurs pour la première fois le marathon de Boston le 17 avril 2023. Eliud Kipchoge n’a pas fini d’écrire l’histoire de son sport puisqu’il a également indiqué espérer être sur la ligne de départ aux Jeux olympiques de Paris en 2024 et essayer de devenir le premier athlète de l’histoire à remporter trois marathons olympiques. Profitons encore de la chance que nous avons de vivre à l’époque de cet immense athlète.

 

Armand Duplantis : Perche (6,21 m)

Le petit monde de l’athlé a les yeux rivés sur lui à chaque concours. Rien ne semble arrêter Armand Duplantis. Alors qu’il vient tout juste de fêter ses 23 ans en novembre, on a déjà l’impression qu’il fait partie des meubles de notre sport. Durant cette année 2022, le plieur de gaule suédois a été sur un nuage en affichant des statistiques de martien. « Mondo » empile les records comme on enfile des perles. Il a battu son record du monde à trois reprises en franchissant 6,19 m le 7 mars au Meeting de Belgrade, 6,20 m le 20 mars aux Mondiaux en salle de Belgrade puis 6,21 m le 24 juillet aux Mondiaux de Eugene. Sans limite, il semble capable de monter le curseur centimètre après centimètre, comme Sergueï Bubka en son temps. Seule petite ombre au tableau : Sa seule défaite de l’année lors du Meeting de la Diamond League de Bruxelles (victoire du Philippin Ernest John Obiena) le 2 septembre. C’était le premier concours qu’il ne remportait pas depuis plus d’un an après 20 succès consécutifs.

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par STADION (@stadion_actu)

 

Armand Duplantis s’est hissé à 22 reprises à plus de six mètres en 2022. Au total, le perchiste s’est envolé 54 fois à plus de 6 mètres ou plus dans sa jeune carrière, un record. « Armand Duplantis a battu le record du monde du saut à la perche d’un centimètre à Eugene ». Habituez-vous à lire cette phrase dans nos colonnes. Il est probable que vous le fassiez régulièrement durant les années à venir. Il est tout seul, tout là-haut. Le ciel est désormais sa seule limite.

 

Sydney McLaughlin-Levrone : 400 m haies (50″68)

Personne ne s’en est jamais vraiment remis, en réalité : Sydney McLaughlin, 22 ans au moment de sa prestation, a réduit en miettes son propre record du monde du 400 m haies en 50″68 en finale des Championnats du Monde de Eugene le 23 juillet. À coup sûr l’une des performances les plus marquantes de l’histoire de l’athlétisme. Avec ces 50″68, la star américaine aurait pu terminer septième de la finale du 400 m PLAT dans l’Oregon. Tout simplement hallucinant. Ce n’est pas fini. Elle aurait tout bonnement remporté les championnats de France Elite à Caen sur 400 m où la première, Amandine Brossier, a été créditée de 52″02.

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par STADION (@stadion_actu)

 

L’étudiante à l’université de Kentucky n’a que 23 ans et pourtant, c’est comme si elle était là depuis toujours. Récemment mariée à l’ancien joueur de la NFL Andre Levrone, Sydney McLaughlin a été jetée dans le haut niveau très tôt. Celle qui était devenue à Rio en 2016 la plus jeune Américaine (16 ans à l’époque) à se qualifier pour les Jeux olympiques depuis 1972 possède maintenant quatre des cinq chronos les plus rapides de tous les temps sur 400 m haies. Son prochain grand objectif :  Aller chercher l’intouchable record du 400 m plat de Marita Kloch, l’historique 47″65 qui date de 1985. Pour le moment, son record se porte à 50″07, soit dans la même seconde que son record sur les haies, mais date de 2018 et elle n’a pratiquement pas travaillé la discipline jusqu’à maintenant. Personne ne semble pouvoir arrêter la machine McLaughlin.

 

Tobi Amusan : 100 m haies (12″12)

Troisième record du monde battu lors des Mondiaux de Eugene et certainement celui le plus inattendu : le 100 m haies avec la Nigériane Tobi Amusan qui, en 12″12 (+0,9 m/s), a effacé le 24 juillet la marque de l’Américaine Kendra Harrison (12″20 en 2016), qui courait dans la même demi-finale dans l’Oregon. En finale, l’ancienne étudiante de l’Université d’El Paso au Texas a décroché le titre planétaire mais son temps de 12″06 ne lui a pas permis de s’offrir un nouveau record du monde en raison d’un vent trop favorable dans le dos (2,5 m/s) pour être homologué. La hurdleuse de 25 ans a terminé l’année en beauté en conservant son trophée de la Diamond League le 8 septembre à Zurich.

 

Yulimar Rojas : Triple saut (15,74 m)

Les immenses jambes de Yulimar Rojas (1,92 m) ont atterri à 15,74 m au triple saut lors des Mondiaux en salle de Belgrade le 20 mars 2022. Un coup d’œil aux marques de ses poursuivantes mesure l’ampleur de la performance XXL de la protégée d’Ivan Pedroso : l’Ukrainienne Maryna Bekh-Romanchuk (14,74 m), médaillée d’argent, a été reléguée à un mètre pile ! Tout simplement époustouflant ! D’ores et déjà assurée de remporter une troisième médaille d’or aux Championnats du monde en salle après 2016 et 2018, la Vénézuélienne de 26 ans a sorti un bond prodigieux à son sixième et ultime essai, comme au Japon, confortant sa place de reine incontestée de la discipline. L’ancienne marque de référence (15,67 m) avait été établie en 2021 aux Jeux olympiques de Tokyo où Rojas s’était parée d’or.

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par STADION (@stadion_actu)

 

À Eugene, elle a décroché son troisième titre planétaire en plein air d’affilée avec 15,47 m. Désormais, Yulimar Rojas se projette vers un nouvel objectif : dépasser la ligne les 16 mètres. « Ma devise c’est « rien n’est impossible ». Je vais y arriver. Je suis née pour sauter 16 mètres et c’est ce que je veux pour inspirer les autres. Je sais que j’ai 16 mètres dans les jambes et c’est mon objectif. »

 

Grant Holloway : 60 m haies (7″29)

Archi favori de la finale du 60 m haies des Mondiaux en salle de Belgrade le 20 mars 2022, Grant Holloway a répondu présent en affichant une nouvelle fois sa supériorité dans cette discipline qu’il domine de la tête et des épaules en 7″39 devant Pascal Martinot-Lagarde. Quelques minutes auparavant, il a égalé son record du monde en demi-finales en claquant un temps de 7″29. Le hurdler de 24 ans est tout simplement invaincu depuis huit ans sur 60 mètres haies et n’en finit pas d’affoler les compteurs. En réalisant déjà 7″29 le 24 février 2021 à Madrid, l’Américain de 24 ans s’était offert un record du monde qui ne bougeait plus depuis 27 ans, effaçant des tablettes la marque établie par Colin Jackson en 1994 à Sindelfingen (7″30). 

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par STADION (@stadion_actu)

 

Jakob Ingebrigtsen : 1500 m en salle (3’30″60)

Le premier d’une longue série ? Le 17 février 2022, à l’occasion du Meeting de LiévinJakob Ingebrigtsen s’est adjugé le premier record du monde de sa carrière, celui du 1500 m en salle, en 3’30″60 (25,64 km/h). Après un premier 1000 m bouclé en 2’20″90, le champion olympique du 1500 m à Tokyo continue de déployer sa longue foulée, emmenant sur son porte-bagage l’Éthiopien Samuel Tefera, détenteur du record du monde en 3’31″04 à ce moment de la course. Le prodige norvégien s’est définitivement envolé à 200 mètres de l’arrivée (dernier tour en 27″57), seulement aidé par un guidage visuel lumineux au bord de la piste de la technologie Wavelight qui lui indiquait sa marge par rapport au record du monde. Encouragé par une salle comble et déchaînée, il aborde la dernière ligne droite avec plusieurs mètres d’avance sur la concurrence. 

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par STADION (@stadion_actu)

 

Yalemzerf Yehualaw : 10 km (29’14)

L’Éthiopienne Yalemzerf Yehualaw a pulvérisé le record du monde du 10 km (course mixte) en 29’14 (20,52 km/h) à Castellon, en Espagne, le 27 février 2022. La fondeuse de 22 ans a largement abaissé le temps de référence de la Bahreïnie Kalkidan Gezahegne (29’38 à Genève en 2021). En courant à une moyenne de près de 2’55 au kilomètre, Yehualaw, médaillée de bronze aux Mondiaux de semi-marathon en 2020 à Gdynia (Pologne) a explosé son record personnel de plus de deux minutes sur la distance (31’17).

 

CJ Albertson : 50 km route (2h40’13)

C’est un record du monde qui n’a pas fait les gros titres des journaux du monde entier mais qui mérite d’être largement souligné dans cet article. L’Américain CJ Albertson a battu celui du 50 km sur route en bouclant la distance en 2h38’43 (18,90 km/h) lors du Ruth Anderson Memorial Endurance Run, à San Francisco (États-Unis), le 11 octobre 2022. L’ancienne marque planétaire sur 50 km était jusqu’alors détenue depuis le 6 mars dernier par le Sud-Africain Stephen Mokoka, en 2h40’13.

 

Aleksandr Sorokin : 100 km route (6h05’40) et 24 heures sur piste (319,61 km)

Lors du Centurion Running Bedford, en Grande-Bretagne, le 23 avril 2022, Aleksandr Sorokin a bouclé un 100 km à l’allure moyenne folle de 16,41 km/h (3’39 par km). Après 6h05’40 d’effort, le Lituanien de 40 ans a ainsi effacé des tablettes de plus de trois minutes le record du Japonais Nao Kazami sur la distance (6h09’14 en 2018). Et est parvenu à réussir là où l’Américain Jim Walmsley avait échoué pour douze secondes au début de l’année 2021. Aleksandr Sorokin a de nouveau fait parler de lui le dimanche 18 septembre. Le champion du monde des 24 heures en 2019 a réalisé un nouvel exploit, lors des Championnats d’Europe des 24 heures sur piste, à Vérone en Italie. Il a couru 319,614 km, soit dix kilomètres de plus que son précédent record (309,4 km en 2021). Ce roi de l’ultrafond dans le monde possède aussi les records du monde des 12 heures (170,3 km) et du 100 miles sur piste (160 km environ en 11h14’56).

Crédit photo : Solène Decosta

ARTICLES RÉCENTS
NOUVEAUTÉS
NOUVEAUTÉS

NEWSLETTER

Rejoignez nos 30 000 abonnés pour ne rien manquer de l'actualité de l'athlétisme, du running et du trail !